Alors que les États-Unis continuent leurs agissements à l'ouest de l'Irak à al-Anbar et ce, sur fond d'un avant texte de loi qui vient de faire son entrée au Parlement irakien, et qui stipule une révision des accords militaires américano- irakiens, un haut responsable militaire irakien confirme l'arrivée d'un premier contingent des forces US en Irak en provenance de Syrie.
S'il est vrai que les Américains débarquent à Erbil depuis le nord et le nord-est de la Syrie, leur "évacuation" de l'est syrien est loin d'être facile : en effet, les États-Unis devraient les rapatrier via un trajet placé sous contrôle de la Résistance irakienne, les Hachd al-Chaabi.
Selon le commandant en chef des opérations pour les régions du centre d'Irak au sein des Unités de mobilisation populaire, Hachd al-Chaabi, les forces irakiennes imposent un contrôle total et sans faille sur les frontières irako-syriennes.
Tahsin al-Hosseïni, directeur des opérations centrales des Hachd al-Chaabi, a déclaré ce mercredi que les frontières entre l'Irak et la Syrie étaient "interconnectées'' et ''sous contrôle'', et que "les forces syriennes avaient dressé des lignes de défense en profondeur du territoire syrien".
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« Accompagné d’une délégation des Hachd al-Chaabi, nous avons visité aujourd’hui, les frontières irako-syriennes dans la région d'al-Baghuz, dans le nord de l'Euphrate, afin d’examiner la situation et le déplacement des forces qui y ont été déployées », a-t-il expliqué.
Les propos du commandant irakien renvoie au retrait annoncé des forces US à al-Tanf où les Américains et leurs alliés de l'OTAN disposent d'une base depuis 2016. Tout retrait des forces US de cette base exigerait que les Américains prennent un trajet placé sous contrôle des Hachd al-Chaabi, ce qui est loin de rendre les choses faciles pour une force d'occupation américaine indésirable.
« L’examen des opérations d’al-Jazira et d’al-Anbar a pour but de coordonner les activités des Hachd al-Chaabi et des forces de sécurité. Nous avons commencé à réviser nos plans, à transférer nos forces et revoir nos points faibles et forts », a indiqué le commandant avant d'ajouter : « La région est sous contrôle et les Hachd al-Chaabi et les forces de sécurité irakiennes ont dressé les lignes défensives en territoire syrien. »
Les USA à Erbil
Alors que les États-Unis multiplient leurs agissements à al-Anbar dans l'objectif stricte de resserrer l'étau autour de la Résistance irakienne et de prendre, si possible, le contrôle de la frontière syro-irakienne, un premier contingent US débarque à Erbil.
« Une fois qu’ils se seront retirés de la Syrie, les militaires américains arriveront à Erbil où ils seront de transit. Ils quitteront Erbil aussitôt après pour rentrer chez eux ou être redéployés ailleurs », a déclaré le porte-parole du commandant des opérations conjointes de l’armée irakienne, Yahya Rassoul.
« Il s'agit d'un simple passage via le territoire irakien et en ce sens, il ne viole pas la loi irakienne car Erbil leur sert comme de "point de transit" après leur retrait de la Syrie », a déclaré ce responsable militaire irakien.
Plus loin dans ses propos, le porte-parole du commandement des opérations conjointes de l’armée irakienne a repris la polémique très vive suscitée en Irak autour de la présence des forces américaines. Le commandant affirme que son pays n’avait point besoin des forces américaines et que "celles stationnées dans une base militaire de la province d'al-Anbar ne resteront pas dans la région".
En dépit de son annonce du 19 décembre, le président américain, Donald Trump, a fini par reporter de quatre mois le retrait des 2 000 soldats déployés en Syrie, retrait qualifié de tactique par de nombreux experts.