Les Hachd al-Chaabi ont empêché Washington d’imposer les modifications politiques qu’il cherchait au système de gestion d’Irak. Est-ce la raison pour laquelle les Américains ne lésinent sur rien pour nuire aux Unités de mobilisation populaire irakiennes ?
Kazem al-Haj, expert sécuritaire irakien, a accordé ce dimanche 4 novembre une interview exclusive au site d’information Al-Maalomah à propos des racines de l’animosité des États-Unis envers les Hachd al-Chaabi.
« Le fait que les États-Unis qualifient les Hachd al-Chaabi de “miliciens chiites” et qu’ils les évoquent en parlant des sanctions anti-iraniennes puise dans cette réalité ; ce sont bien les Unités de mobilisation populaire d’Irak qui ont empêché Washington d’imposer les changements politiques qu’il cherchait au système de gestion de l’Irak », a déclaré Kazem al-Haj.
L’expert irakien a rappelé que les Hachd al-Chaabi, en tant qu’organisation nationale, ne se laissaient pas instrumentaliser par les États-Unis. « Cette organisation ne se laisse non plus dominer ni diviser par les Américains. Au contraire, elle est dotée d’une vision militaire transparente vis-à-vis des complots des États-Unis », a expliqué l’expert irakien. Et d’ajouter : « Lorsque les forces sécuritaires irakiennes ont été déployées dans la région pour libérer la province de Ninive des mains des terroristes, les combattants des Hachd al-Chaabi ont été chargés d’assurer la sécurité des frontières. Ils ont bien accompli cette mission et ont ainsi accéléré la libération de Mossoul. »
Kazem al-Haj a réaffirmé que le peuple irakien avait une grande confiance dans les Hachd al-Chaabi et que cette organisation était même représentée au Parlement irakien.
« Les représentants des Hachd al-Chaabi au Parlement irakien exercent leur propre influence sur la politique étrangère irakienne, notamment vis-à-vis des États-Unis et aussi sur l’accord stratégique qu’ont signé Bagdad et Washington. C’est la raison pour laquelle la Maison-Blanche tente de semer la discorde entre les Hachd al-Chaabi d’une part et le peuple irakien et la classe politique de l’autre, d’autant plus que les Hachd font désormais partie intégrante de l’axe de la Résistance, dont l’anéantissement est vivement souhaité par les États-Unis », a-t-il déclaré.
Le 31 octobre, l’ambassade des États-Unis à Bagdad a publié un communiqué qui avait appelé l’Iran à respecter la souveraineté irakienne.
Lors de ce communiqué, l’ambassade US à Bagdad a annoncé que l’Iran devrait respecter la souveraineté irakienne et appeler au désarmement des "milices tribales" et à leur réintégration dans les forces de sécurité, s’il souhaite se faire traiter comme un pays normal.
En réaction à la publication de ce communiqué, Salmane al-Qaribawi, député du bloc Saeroun au Parlement irakien, a déclaré, le samedi 3 novembre, que l’ambassade US à Bagdad se permettait de durcir le ton contre un pays voisin de l’Irak et a demandé au ministère irakien des Affaires étrangères de passer à l’acte pour prévenir la répétition de tels événements.
Salmane al-Qaribawi a appelé le ministère irakien des Affaires étrangères à empêcher les États-Unis de faire preuve d’actes hostiles et de menacer les pays voisins de l’Irak, car de tels comportements de Washington risqueraient d’affecter les relations de Bagdad avec les autres pays du Moyen-Orient.
Le samedi 3 novembre au soir, le ministère irakien des Affaires étrangères a demandé à l’ambassade US à Bagdad de retirer de Facebook une partie de son communiqué où elle avait qualifié les Hachd al-Chaabi de « milices tribales ».