En Syrie, la ville frontalière de Qamishli, dans la province de Hassaké (nord-est), a été ce dimanche le théâtre d’une manifestation pour soutenir le gouvernement central de Damas et condamner la Turquie, qui menace de mener prochainement une opération militaire dans le nord et l’est de la Syrie.
Les manifestants ont annoncé qu’ils résisteraient à toute agression étrangère.
La manifestation a commencé dans plusieurs quartiers de cette ville à majorité kurde et les protestataires se sont réunis sur la place centrale de la ville où ils ont brandi des drapeaux syriens et des pancartes sur lesquelles étaient libellés des slogans pour condamner toute intervention militaire éventuelle de la Turquie, a rapporté l’agence de presse officielle syrienne, SANA.
Hassan Saloumi, membre du Conseil populaire de Qamishli, a déclaré au journaliste de SANA que la majorité des habitants de la province de Hassaké étaient prêts à résister aux menaces et à se battre contre les terroristes et les forces étrangères, aux côtés de l’armée régulière syrienne.
En outre, Fayçal al-Azel, un chef tribal arabe de Qamishli, a déclaré à SANA que les tribus arabes de la province résisteraient elles aussi à toute agression militaire turque.
La Turquie a annoncé qu’elle entamerait bientôt une vaste opération militaire dans le nord de la Syrie contre les Unités de protection du peuple (YPG), branche militaire du Parti de l’Union démocratique (PYD).
En effet, l’armée turque est en train de renforcer considérablement ses positions à la frontière syrienne alors que l’offensive de l’est de l’Euphrate approche.
La Turquie envoie des renforts à la frontière syrienne, a rapporté dimanche l’agence de presse turque Demirören (DHA), ajoutant qu’une centaine de véhicules, y compris des pick-up, ainsi que des armes lourdes et des munitions, se préparaient à traverser prochainement la frontière.
Ces mouvements militaires accrus interviennent quelques jours après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que la Turquie reporterait une opération militaire prévue contre les "paramilitaires kurdes des YPG" dans le nord de la Syrie alors que les États-Unis annoncent leur décision de se retirer de Syrie.
Selon la DHA, le convoi turc se dirigeait en direction du district frontalier de Kilis, situé dans la province turque de Hatay, et comprenait des chars, des obusiers, des mitrailleuses et des bus transportant des commandos.
Une partie du matériel et du personnel militaires doit être placée à des postes le long de la frontière, tandis que d’autres sont entrés en Syrie via le district d’Elbeyli (Kilis), a rapporté la DHA.
Ankara considère les forces des YPG, soutenus par les États-Unis, comme une organisation terroriste liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection en Turquie depuis les années 1980.
