Vladimir Tchijov, l’ambassadeur permanent russe auprès de l’Union européenne a mis en garde contre les conséquences du déploiement de nouveaux missiles des États-Unis en Europe, après la décision US de se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).
Les États-Unis risquent de provoquer des « événements dramatiques » en Europe s’ils décidaient de déployer de nouveaux missiles en Europe après s’être retirés du Traité sur les forces nucléaires à porter intermédiaire (Traité INF), a déclaré l’ambassadeur de Russie auprès de l’Union européenne, Vladimir Tchijov, dans une interview accordée au journal Financial Times, publié mardi 13 novembre.
« Alors quels sont les prochains plans de l’administration américaine après leur départ du FNI ? ... Si elle envisage de déployer des missiles en Europe, cela pourrait conduire à des événements dramatiques dans toute l’Europe - y compris dans la politique intérieure », a déclaré Tchijov au journal.
Selon le diplomate russe, l’Europe est le principal bénéficiaire du Traité FNI et elle est donc la partie la plus touchée par l’annulation de cet accord.
« C’était évident en 1987 et ça continue de l’être : le grand gagnant du Traité de 1987 a été l’Europe… Parce que l’Europe était le lieu où les missiles américains à courte portée étaient déployés - et que l’Europe était par conséquent la cible des missiles soviétiques similaires », a expliqué Tchijov.
S’exprimant sur l’éventuelle révision du Traité FNI, le diplomate russe a rejeté la proposition américaine d’inviter la Chine à adhérer à un traité révisé, affirmant que la Russie, qui partage une frontière avec la Chine, avait plus de raisons de s’inquiéter du programme de missiles de Pékin.
Les déclarations du représentant permanent russe à l’Union européenne font suite à la décision du président américain Donald Trump de vouloir se retirer du FNI « en temps voulu », prétendant que la Russie avait violé l’accord. Moscou a condamné le projet US et nié toute violation.
Auparavant, les États-Unis et la Russie se sont mutuellement accusés de violer le Traité FNI. Moscou, en particulier, a déclaré que les États-Unis déployaient des missiles Tomahawk en Roumanie et en Pologne, ce qui était interdit par l’accord. La Russie a également souligné le fait que Washington développait des drones de combat et finançait des recherches sur le développement d’un missile de croisière au sol. Dans le même temps, les autorités russes ont souligné à de nombreuses reprises qu’elle s’était strictement conformée aux obligations énoncées dans le traité.