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"L’administration américaine soutient des groupes criminels comme Daech" (Rohani)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien Hassan Rohani, lors d'une session du cabinet, le 31 octobre 2018. ©president.ir

Hassan Rohani a appelé l’Europe à coopérer avec l’Iran pour contrer l’unilatéralisme des États-Unis.

Le président de la République islamique d’Iran a écrit une note pour le quotidien américain The Financial Times qui a été publiée jeudi 1er novembre.

« Le monde est confronté à une multitude de difficultés à savoir les problèmes économiques, les crises sociales, la situation difficile des réfugiés, la xénophobie, le terrorisme et l'extrémisme. L’Europe n’est pas épargnée et y fait face quasi quotidiennement. Et depuis les deux dernières années, la politique étrangère des États-Unis s'est ajoutée aux problèmes existants et crée ainsi de nouveaux défis, sur plusieurs fronts, pour les relations internationales.

Nous constatons la complicité des États-Unis dans les atrocités qui sont quotidiennement perpétrées au Yémen et aussi dans l'humiliation et l’anéantissement progressif de la grande nation de la Palestine, ce qui blesse, tous les jours, les sentiments d'un milliard et demi de musulmans.

Nous avons la conviction que l’administration américaine soutient explicitement les groupes criminels comme Daech qui n’accordent pas la moindre valeur aux principes humains, ce qui redouble les problèmes de notre région.

D'une manière générale, l’approche du président des États-Unis, Donald Trump, en matière de commerce et de traités internationaux et la façon humiliante dont il traite même les alliés des États-Unis, montrent comment la politique étrangère de Washington a commencé à défier l’ordre mondial.

En deux mots, les politiques unilatérales de l’administration américaine, la discrimination raciale, l’islamophobie et la violation d’importants traités internationaux, notamment l’accord de Paris sur le climat, sont fondamentalement incompatibles avec le multilatéralisme et les autres normes sociopolitiques de l’Europe.

Une autre question cruciale qui aggrave les relations transatlantiques est l'accord sur le nucléaire iranien. Connu sous le nom du Plan d’action global commun (PAGC), l’accord était le fruit de deux années de négociations intensives entre l'Iran et six autres pays, dont trois de l'Europe.

Conformément à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, cet accord est approuvé par l'écrasante majorité de la communauté internationale et impose certaines obligations à tous les membres des Nations unies, dans le cadre du droit international.

Malheureusement, les États-Unis, en soulevant des revendications infondées et au mépris total de leurs obligations internationales, ont abandonné l'accord nucléaire et imposé des sanctions extraterritoriales et unilatérales à l'Iran et, par extension, à d'autres pays.

En réalité, les États-Unis menacent de mesures punitives les États qui cherchent à respecter la résolution 2231. Ces menaces se moquent en effet des décisions internationales et accusent les parties impliquées qui cherchent à les respecter.

L’accord nucléaire est reconnu comme une grande victoire de la diplomatie à notre époque. C’est la raison pour laquelle l’Union européenne collabore avec d’autres pays du monde, à l’exception d’un très petit nombre, pour sauver ce grand exploit.

Depuis le retrait des États-Unis, nous avons eu des entretiens constructifs avec les autres signataires du PAGC. Leur soutien a été précieux, mais il est essentiel que les partis européens, ainsi que la Chine et la Russie (connus sous le nom d'E3 + 2), présentent et mettent en œuvre leur ultime paquet de propositions comprenant des mesures qui puissent compenser et atténuer les effets des plus récentes sanctions unilatérales et extraterritoriales des États-Unis avant même qu’elles n’entrent en vigueur.

Cet accord historique ne peut survivre que lorsque le peuple iranien bénéficie de ses avantages promis.

La récente décision de la Cour internationale de Justice et sa mesure provisoire contre les sanctions unilatérales américaines réaffirment la légitimité de la position de l’Iran et le caractère illégal de ces sanctions oppressives.

Ne pas tenir en compte cette mesure provisoire contraignante, entreprise par la CIJ, aboutira à une méfiance envers les traités internationaux et mettra en danger la paix et la sécurité régionales et internationales.

L’accord nucléaire a démontré que l’Iran est attaché à la raison et au dialogue. Nous avons inauguré des consultations politiques avec l'Europe sur des questions clés d'intérêt mutuel, en particulier des crises régionales, dans l’objectif de trouver les solutions appropriées.

Dans le monde tumultueux d’aujourd’hui, le seul moyen de surmonter les difficultés réside dans des efforts internationaux concertés, fondés sur les intérêts mutuels et non sur les revendications à courte vue d’un ou de plusieurs États. L'unilatéralisme est fatal tandis que le multilatéralisme est la seule ligne de conduite appropriée, peu coûteuse et plus efficace.

La tradition européenne, fondée sur le multilatéralisme, veut que l’Europe joue un rôle majeur dans le renforcement de la paix et de la stabilité, conformément à son identité et à ses intérêts.

L’Iran croit au multilatéralisme et il est prêt à se joindre à d’autres pays épris de paix.

La coopération entre l'Iran et l'Europe garantira les intérêts à long terme des deux parties, ainsi que la paix et la stabilité internationales ». 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV