D’après la ministre française des Armées, l’intervention militaire saoudienne contre les Houthis au Yémen est sans issue.
Le quotidien Le Monde qui rapporte la nouvelle constate « une position singulièrement forte de la part d’un responsable français » vis-à-vis de Riyad.
Invitée à une émission sur BFM TV, la ministre française des armées, Florence Parly, a estimé ce mardi 30 octobre que l’intervention de la coalition emmenée par le royaume saoudien contre le Yémen était sans issue.
« Il est plus que temps » qu’elle cesse, a-t-elle déclaré.
Parly a rappelé que la guerre voulue par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avait provoqué une « crise humanitaire comme on n’en a jamais vu ».
D’après le journal français Le Monde, les déclarations de Mme la ministre contrastent dans une certaine mesure avec celles exprimées vendredi par le président français Emmanuel Macron, qui s’était borné, lors d’une conférence de presse, à rappeler que Paris avait « demandé des gages et de la clarté sur le conflit au Yémen, où nous sommes très attachés aux règles humanitaires ».
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D’après le journal, dans une note interne consultée par l’AFP le 18 octobre, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires humanitaires, Mark Lowcock, indiquait que la crise humanitaire au Yémen, considérée par les Nations unies comme la plus grave du monde, était « directement liée au conflit », rappelant que « 75 % de la population, soit 22 millions de personnes, ont besoin d’une aide et de protection, dont 8,4 millions sont en situation d’insécurité alimentaire grave et dépendent d’un apport en nourriture urgent ».
Le journal rappelle aussi que dans le conflit contre le Yémen, l’Arabie saoudite profite de l’appui de ses partenaires occidentaux, dont notamment les États-Unis.
L’article rappelle par la suite les termes par lesquels le président français Emmanuel Macron avait résumé en avril dernier la position de Paris concernant la guerre yéménite.
Il avait fait part du plein soutien de la France à la sécurité de l’Arabie saoudite, tout en condamnant l’activité balistique des Houhtis qui visent le territoire saoudien, passant totalement sous silence les crimes de Riyad.
Macron avait pourtant exprimé son souhait de trouver une solution politique au conflit, évoquant la grande exigence humanitaire à l’égard des populations civiles.
Tout comme le précise l’article paru sur le site du journal Le Monde, la guerre au Yémen a suscité l’embarras des pays occidentaux qui fournissent des armes au royaume saoudien et dont fait partie la France.
Cette gêne devient chaque jour un peu plus embarrassante à cause d’une crise humanitaire issue de l’intervention militaire saoudienne au Yémen, mais aussi à cause de multiples accusations de crimes de guerre visant l’aviation saoudienne, qui mène des bombardements réguliers contre les civils yéménites.
Et voici que l’assassinat d’un journaliste dissident saoudien au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul vient exacerber cette gêne, l’affaire Khashoggi ayant provoqué un regain de critiques contre l’agression saoudienne visant le Yémen.