Sous prétexte d’avoir à contrer un État indépendant kurde dans le nord de la Syrie, la Turquie continue à avancer en territoire syrien en dénonçant le soi-disant soutien américain aux Kurdes de Syrie. Ce soutien, intermittent, lui fournit le prétexte nécessaire à une expansion rampante. Il n’empêche qu’à titre de membre actif de l’OTAN, la Turquie sert les intérêts des États-Unis, qui consistent à provoquer le démembrement de la Syrie.
En visite en Turquie, le représentant spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey, déclare que les forces américaines à Manbij ont pour mission de former les militaires turcs qui effectueront des patrouilles visant à assurer la sécurité de la ville.
Ankara craint que le Nord syrien ne se transforme en un État indépendant kurde lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a affirmé James Jeffrey, prétendant que Washington tenait à l’intégrité territoriale de la Syrie et ne participerait pas à la création d’un État indépendant dans le nord-est du pays.
« Les Turcs souscrivent à nos objectifs fondamentaux en Syrie, qui ont été définis de la manière la plus spectaculaire par l’Assemblée générale des Nations unies : la désescalade militaire à Idlib, où les Turcs ont conclu un accord avec les Russes, et la relance du processus politique, qui met l’accent sur les efforts de l’envoyé des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, pour constituer un comité constitutionnel comme première étape de la tenue de nouvelles élections en Syrie », a-t-il expliqué.
Un député kurde du Parlement syrien avait déclaré que les États-Unis envisageaient de maintenir leurs forces en Syrie.
« Les forces américaines poursuivent leurs opérations anti-Daech le long de l’Euphrate jusqu’à la frontière irakienne. Les forces turques, quant à elles, sont stationnées dans le Nord syrien à Idlib et à Afrin ainsi que dans la région d’al-Bab », a rappelé le représentant américain, tout en prétendant que 40 % du territoire syrien ne sont toujours pas sous le contrôle de Damas.
Pour rappel, au terme de plusieurs semaines de tractations, la Turquie d’Erdogan avait libéré le pasteur américain Andrew Brunson, qu’elle ne cessait de dénoncer comme étant le « cerveau américain » de la tentative du coup d’État de 2016. Sa libération aurait été décidée à New York pendant la tenue de l’Assemblée générale des Nations unies.