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La Syrie se soumettra-t-elle à la Déclaration de principes du mini-groupe ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un convoi de véhicules militaires syriens près des postes frontières de Deraa et de Nassib, au sud de Damas, le 7 juillet 2018. ©Harbi Press

Le mini-groupe sur la Syrie, qui comprend la plupart des pays qui se battent depuis sept ans avec acharnement contre l’État syrien, a cru bon de faire fuiter une déclaration qu’il appelle « Déclaration de principes » et qui a été reprise vendredi par l’émissaire onusien à Damas Staffan de Mistura.

C’est une pré-déclaration de guerre que le mini-groupe fait parvenir à la Syrie et à ses alliés iranien et russe avant qu’il ne passe sans doute à l’action sous prétexte d’une opération chimique « false flag » qu’il s’apprête à lancer à Idlib par terroristes interposés. Ce mini-groupe pour la Syrie comprend effectivement les « perdants de la guerre », à savoir la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite et la Jordanie, qui, comble du ridicule, se montrent bien « exigeants » pour des « perdants ». 

L’analyste des questions syriennes Mohammad Abou Saleh revient sur ce paquet de propositions et se pose la question suivante : « Ces propositions sont-elles à même de provoquer un divorce entre Assad et l’Iran dans la mesure où la première d’entre elles exige la rupture des relations Damas-Téhéran ? »

À vrai dire, la Déclaration de principes ne contient rien de nouveau : ce sont les objectifs recherchés depuis sept ans mais jamais atteints. En effet, les points évoqués, dont le prétendu usage d’armes chimiques par la Syrie alors que ce pays n’a plus aucun arsenal chimique depuis 2013 ou encore les allégations sur la Constitution syrienne qui ne regarde personne si ce n’est les Syriens eux-mêmes, ne sont pas chose nouvelle. Le gouvernement syrien a détruit toutes ses armes chimiques il y a des années pour barrer la route à tout prétexte ennemi et à toute attaque occidentale. Et puis si Damas accepte d’adopter les réformes constitutionnelles désirées par l’Occident, qu’aura-t-il à répondre à une opinion publique syrienne qui lui demandera : pourquoi alors sept ans de guerre contre le camp occidental et ses alliés ?

Il semblerait que les USA et leurs alliés se soient une nouvelle fois trompés dans leur raisonnement : leurs menaces de guerre, estiment les Américains, ont fini par instiller le doute dans le camp d’en face, d’où l’hésitation de Damas et de Moscou à passer à l’acte à Idlib. Autant mettre à profit ce moment « magique » et exiger d’Assad qu’il rompe avec l’Iran ! En effet, l’administration US croit avoir entrevu des signes de division entre l’Iran et la Russie, et ne doute pas un seul instant qu’Assad opterait pour le second s’il avait à choisir entre Téhéran et Moscou.

S’il est vrai que les opérations militaires contre Idlib ont été retardées pour des raisons humanitaires, il est aussi vrai que le mini-groupe ne voit toujours pas plus loin que le bout de son nez : au moment où la Syrie, la Russie et la Turquie examinent les voies destinées à réduire le nombre des pertes civiles à Idlib en cas d’attaque, et à sceller un processus de réconciliation syro-syrienne dans le vrai sens du terme, il y a une autre opération qui se déroule un peu plus à l’est à Deir ez-Zor et là, la Résistance est bien présente. À al-Tanf l’armée syrienne et ses alliés iranien et russe appuient une bataille décisive qui elle, ne souffre d’aucune ambiguïté : Assad, l’Iran et la Russie feront partie d’un bloc indivisible tant que les USA et leurs affidés maintiendront leur présence en Syrie. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV