Confirmant le renforcement militaire de la Turquie en Syrie, un haut membre du groupe terroriste Liwa al-Mutasim, affirme que les postes d’observation d’Ankara sont devenus de véritables bases militaires permanentes de la Turquie en Syrie.
Évoquant les postes d’observation d’Ankara à Idlib, Mustafa Sejari, le chef du bureau politique du groupe terroriste Liwa al-Mutasim qui est intégré à l’Armée syrienne libre, a annoncé que la Turquie avait envoyé à Idlib des dizaines de véhicules blindés et de chars, ainsi que des centaines de membres des forces spéciales. Une mesure qui, selon Sejari, aurait empêché Idlib de partager le sort des autres régions syriennes occupées par les terroristes.
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« Il y a eu de très gros renforts des forces turques à l’intérieur de la Syrie et ces postes d’observation sont désormais des bases militaires permanentes turques », a déclaré Mustafa Sejari, cité par Reuters.
Trois responsables turcs de la sécurité publique ont déclaré à Reuters que des troupes, des véhicules blindés et du matériel avaient été envoyés à la frontière syrienne et que l’armée turque avait mis en place 12 postes militaires à l’intérieur même d’Idlib.
« Nous avons une présence militaire là-bas et si cette présence militaire est mise à mal ou menacée de quelque manière que ce soit, cela sera considéré comme une attaque contre la Turquie et entraînera donc les représailles qui s’imposent », a indiqué la source sécuritaire turque.
L’armée turque ne commente pas les mouvements des troupes de l’Armée syrienne libre (ASL) que soutient Ankara, mais les images de Reuters ont montré que des convois militaires se dirigeaient vers la région frontalière la semaine dernière.
Par ailleurs, des sources proches des terroristes ont déclaré à Reuters que la Turquie avait également livré des armes aux groupes terroristes à Idlib au cours de ces derniers jours, notamment des munitions et des roquettes.
La nouvelle sur le renforcement militaire des forces de l’ASL intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan n’a pas réussi à convaincre les principaux alliés d’Assad de consentir à un cessez-le-feu, lors de la réunion tripartite tenue entre les dirigeants iranien, russe et turc le vendredi 7 septembre à Téhéran.
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Par ailleurs, les terroristes du Front al-Nosra ont refusé la demande de la Turquie appelant à leur dissolution et affirmé qu’ils combattraient l’armée syrienne.
La Turquie prétend que l’assaut de l’armée syrienne sur Idlib, qui abrite environ trois millions de personnes, aura de graves conséquences humanitaires, tandis que Damas est déterminé à lancer des opérations pour libérer la dernière province syrienne toujours occupée par les terroristes.
Dans le cadre de l’accord d’Astana conclu avec la Russie et l’Iran et désignant Idlib et ses régions voisines comme une « zone de désescalade », des postes d’observation y ont été mis en place par Ankara. Le but était de maintenir le cessez-le-feu sur tout le territoire syrien, de préparer le terrain pour le rapatriement des réfugiés syrien ainsi que d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire. Depuis, trois zones similaires, à la frontière méridionale de la Syrie avec la Jordanie, à l’est et au nord de Damas, sont sous le contrôle de l’armée syrienne et de ses alliés.