La Turquie travaille étroitement avec la Russie et l’Iran pour empêcher une nouvelle catastrophe à Idlib semblable à celle d’Alep en Syrie, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré jeudi 30 août qu’Ankara coopérait avec Moscou et Téhéran pour éviter une catastrophe à Idlib comme celle qui a secoué Alep.
"Nous travaillons avec les Russes et les Iraniens pour empêcher que la catastrophe d'Alep ne se reproduise à Idlib. Nous nous sommes engagés dans des négociations avec les autorités américaines pour trouver des moyens de libérer Manbij du joug des terroristes", a déclaré M. Erdogan lors de la cérémonie de remise des diplômes à l'école de Kara Harp de l'Académie militaire turque.
L'accord de Manbij conclu entre la Turquie et les États-Unis se concentre sur le retrait du groupe YPG, affilié au PKK considéré comme terroriste par Ankara.
Erdogan a de même ajouté que la Turquie prendrait des mesures efficaces pour sécuriser sa frontière avec l’Irak dans les montagnes de Qandil.
La Turquie, l'Iran et la Russie sont les pays garants d'un cessez-le-feu en Syrie conclu dans le cadre du processus de paix d'Astana qui désigne la province d’Idlib comme zone de désescalade. Mais les tensions autour d’Idlib se sont récemment intensifiées. Damas risque de tomber dans un piège des terroristes qui, occupant la région depuis 2015, envisagent de mener une attaque chimique contre Idlib, donnant lieu à de nouvelles frappes de l'Occident en Syrie.
Dans une partie de son discours, le président Erdogan a évoqué la guerre économique des États-Unis contre la Turquie: "Il y a un quart de siècle, Washington aurait pu avec une opération économique de 3 à 5 millions de dollars plonger la Turquie dans une profonde crise économique. Mais les temps ont changé. Aujourd'hui, même avec une opération coûtant 10 à 20 fois plus chère, les États-Unis n’ont pas pu provoquer notre effondrement économique."
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Déclenchées par le coup d’État raté de 2016 et le soutien des USA à Fethullah Gulen, les tensions entre Washington et Ankara sont montées d’un cran après l'annulation de la livraison des F-35 à la Turquie, la détention du pasteur américain Andrew Brunson et les sanctions américaines qui ont fait chuter la valeur de la livre turque.
Or, l’aide de 15 milliards de dollars du Qatar a désamorcé une grave crise économique en Turquie. En représailles, Erdogan a appelé au boycott des produits électroniques en provenance des États-Unis.