Le ministère irakien des Affaires étrangères a condamné ce vendredi 17 août dans un communiqué les frappes aériennes de l’armée turque contre la région de Sinjar dans l’ouest de la province de Ninive.
Selon la chaîne de télévision irakienne Al-Sumaria, le porte-parole de la diplomatie irakienne, Ahmad Mahjoub, a déclaré que son pays condamne les attaques aériennes de la Turquie contre les régions de Sinjar où habitent des civils.
Bagdad a également démenti une coordination entre la Turquie et l’Irak en ce qui concerne les frappes aériennes.
Le ministère irakien des Affaires étrangères appelle de nouveau la Turquie à retirer ses forces du sol irakien, dans la région de Bachiqa, car leur présence est contraire aux accords internationaux et au principe du respect de la souveraineté mutuelle, ajoute le communiqué.
Le démenti d’une coordination entre Ankara et Bagdad de la part de la diplomatie irakienne intervient alors que le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a prétendu le jeudi 16 août au soir que l’élargissement du champ des opérations militaires dans le nord de l’Irak et dans les régions près de Sinjar et de Qandil a été coordonné lors de la visite du Premier ministre irakien, Haïder al-Abadi, en Turquie.
M. Mahjoub a précisé : « Les liens et la coopération entre l’Irak et le pays voisin, la Turquie, doivent reposer sur une approche unique pour éliminer toutes les formes de terrorisme et protéger la vie des civils vulnérables et les éloigner des zones de tension. »
L’état-major des forces armées turques a annoncé ce vendredi avoir mené des raids aériens dans la région de Sinjar, dans le Nord irakien, et avoir tué 52 éléments du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le gouvernement irakien a demandé à plusieurs reprises à Ankara de respecter l’intégrité territoriale irakienne et de mettre un terme à ses opérations militaires sur le sol irakien. Des opérations que le gouvernement turc prétend mener pour éliminer les éléments du Parti des travailleurs du Kurdistan, qu’il considère comme une organisation terroriste. Les heurts se sont intensifiés, ces dernières années, entre les forces armées turques et les miliciens du PKK. La tension est montée d’un cran, depuis juillet 2015, suite à une série d’attentats terroristes sur le territoire turc qu’Ankara a imputés au PKK.