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Moscou suit avec enthousiasme les événements de l'Irak

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre irakien, Haïder al-Abadi (G) et le président russe Vladimir Poutine lors d'une rencontre à Moscou en 2015. ©Reuters

Ruslan Mamedov, chercheur à l’Institut d’État des relations internationales de l’Université MGIMO de Moscou, publie un article dans Al-Monitor dans lequel il explique que l’intérêt de la Russie pour le Moyen-Orient et l’expansion de sa présence dans la région vont au-delà de son implication dans la guerre civile en Syrie.

Pendant plusieurs années, la Russie a su établir des partenariats avec diverses puissances régionales, et l’Irak, où se sont déroulées le 12 mai les élections législatives, est devenu sa priorité.

En 2014, alors que Daech se trouvait aux portes de Bagdad et que les États-Unis ne pouvaient approvisionner l’armée irakienne en armes, Moscou a saisi l’opportunité de fournir « sans délai » à l’Irak les équipements militaires nécessaires.

L’ambassadeur de Russie en Irak, Maxime Maximov, a déclaré en février à Interfax que la Russie était prête à discuter de la possibilité d’équiper l’Irak de systèmes antiaériens S-400.

Par le passé, l’industrie militaire russe a déjà fourni au gouvernement irakien une énorme quantité d’équipements — dont des hélicoptères MI-35M et MI-28N, des chasseurs bombardiers Su-25 et des missiles antichars Kornet-E — qui ont prouvé leur efficacité dans les combats contre Daech.

La sphère d’influence de la Russie s’est aussi agrandie en Irak grâce à ses compagnies énergétiques. Elles étaient déjà présentes en Irak bien avant l’invasion des États-Unis en 2003 et participaient à des projets pétroliers et gaziers. Actuellement, les deux sociétés russes Gazprom Neft et Lukoil sont implantées dans le pays.

Les affaires sont encore incertaines pour la société pétrolière russe Rosneft. La compagnie avait des contrats dans les champs pétrolifères de Kirkouk avec le gouvernement régional du Kurdistan irakien. Mais quand Bagdad a repris le contrôle de Kirkouk en 2017, ces contrats ont été suspendus. Des négociations seraient en cours au sujet de l’implication de Rosneft dans de nouveaux projets, mais la société n’a encore rien confirmé.

Pour Moscou, l’Irak n’est pas seulement un partenaire économique et commercial, mais il pourrait servir de levier d’influence dans les politiques régionales, tout en sachant que ses possibilités dans le pays sont limitées, car l’Iran et les États-Unis sont les principaux acteurs étrangers directement impliqués en Irak.

La Chine, partenaire économique clé de l’Irak, se fait discrète en Irak. Ce qui est important pour la Russie, c’est que l’Iran soutienne partiellement et prudemment la coopération entre Bagdad et Moscou et que les États-Unis ne s’y opposent pas ouvertement.

La Russie et l’Irak collaborent dans certains secteurs, en particulier l’armement et l’énergie. Par ailleurs, la Russie est devenue un « allié naturel », autrement dit essentiel, de l’Irak dans la lutte contre le terrorisme. Depuis que la Russie, la Syrie, l’Iran et l’Irak ont mis sur pied un centre de renseignement à Bagdad en 2015, dans le but de lutter plus efficacement avec les groupes extrémistes.

Par conséquent, alors que la stratégie de Moscou consiste à développer toutes sortes de relations avec Bagdad, le gouvernement russe cherche une entente avec tous les dirigeants irakiens, du président au chef des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi), pour préserver l’intégrité territoriale du pays. Cette flexibilité semble être le meilleur moyen pour Moscou de maintenir et d’accroître la coopération bilatérale, quel que soit le résultat des prochaines élections.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV