L’Union européenne a décidé de protéger l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 (PGAC) en promettant de prendre des mesures pour immuniser les entreprises européennes faisant affaire avec Téhéran contre toute sanction américaine.
La France a également déclaré mercredi qu’elle ferait tout son possible pour protéger les entreprises européennes, un jour après que Donald Trump a annoncé que les États-Unis quitteraient le PGAC conclu avec d’autres grandes puissances en 2015 et imposeraient le plus haut niveau de sanctions économiques contre l’Iran.
Les chefs de la diplomatie des pays membres de l’UE rencontreront leur homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, la semaine prochaine, pour lui garantir personnellement qu’ils prendront des mesures pratiques pour protéger l’accord nucléaire contre les sanctions du Trésor américain qui entreront en vigueur au cours des 180 prochains jours, rapporte The Guardian, cité par l’ISNA, dans son édition du 9 mai.
D’autre part, le Guide suprême de la Révolution islamique, l’Ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que si les pays européens ne fournissaient pas toutes les garanties nécessaires, l’Iran se retirerait du PGAC.
Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, invité des Matins de France Culture, a annoncé qu’il s’entretiendrait au téléphone avec le secrétaire au Trésor américain, d’ici la fin de la semaine, « pour étudier quelles sont les possibilités ».
« Il n’est pas acceptable que les États-Unis soient le gendarme économique de la planète », a-t-il dit.
Dans ce droit fil, le président français Emmanuel Macron devrait également s’entretenir au téléphone avec son homologue iranien Hassan Rohani.
« Non, cet accord n’est pas mort », a assuré toutefois le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, invité de RTL ce mercredi. « Il y a un retrait américain de l’accord, mais l’accord existe », a-t-il martelé.
La sortie américaine de l’accord en a froissé plus d’un. Les représentants des trois pays européens signataires de l’accord (France, Allemagne et Royaume-Uni) et l’adjointe de la haute responsable de la diplomatie européenne, Helga Schmid, « ont saisi cette occasion pour réitérer leur soutien à la poursuite de la mise en œuvre pleine et effective du Plan d’action conjoint par toutes les parties », précise un communiqué.
Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré sur la chaîne CNN qu’« à mon avis, les perdants seront les États-Unis, car ils ne respectent pas l’accord. L’Iran ne fera pas plus de concessions, il respectera l’accord. Les accords internationaux ne sont pas des accords que l’on peut dissoudre ou refaire selon notre gré. Si une signature y est apposée, il faut le respecter ».
Le ministre japonais des Affaires étrangères, M. Taro Kono, a quant à lui exprimé son « regret » concernant le retrait américain et affirmé que le Japon continuerait ses coopérations économiques et commerciales avec l’Iran.
Le Kremlin a également réagi, en dénonçant « une violation grossière du droit international » par Washington.