Les images et les vidéos récemment publiées ont mis au grand jour l’erreur de calcul de la DCA saoudienne, composée principalement de missiles Patriot américains, portant un coup dur à l’image de l’Arabie saoudite.
L’analyste des questions moyen-orientales Seyyed Hadi Seyyed Afqahi a écrit que les tirs de missiles en direction de Riyad et le fait de viser un pétrolier saoudien dans les eaux de la mer Rouge sont deux affaires distinctes devant être analysées séparément.
L’objectif des tirs de missiles sur Riyad par l’armée yéménite et Ansarallah est d’instaurer « l’équilibre de la peur » ; de manière qu’après ce tir de missiles, les citoyens saoudiens, qui n’avaient pas jusqu’ici ressenti sérieusement les effets de l’insécurité et la guerre, souffrissent d’anxiété psychique et affichent leur mécontentement envers le gouvernement, puisqu’ils ne pourront plus mener une vie normale.
Certains commentateurs et analystes occidentaux et arabes estiment que ces missiles n’ont pas apporté de changements majeurs dans les équations sur le terrain, mais un point mérite réflexion : plus la portée des missiles s’accroît, plus les équipements d’Ansarallah deviennent sophistiqués ; ils peuvent donc être considérés comme un sérieux danger pour les Saoudiens.
Un point dont les analyses ne font pas état est la publication sur les réseaux sociaux par les citoyens saoudiens de vidéos de missiles qui sont tombés à Riyad. La publication de ces images et vidéos a une importance toute particulière puisqu’elles empêchent les autorités saoudiennes de démentir les tirs de missiles de l’armée yéménite ou d’Ansarallah à Riyad. En d’autres termes, cette démarche des citoyens saoudiens est venue en aide au mouvement Ansarallah en mettant en lumière sa supériorité militaire.
Le point le plus important est que ces vidéos ont discrédité le « Dôme de fer » saoudien, puisqu’elles ont mis au grand jour l’erreur de calcul de la DCA saoudienne, composée de Patriot achetés aux États-Unis. Les causes de cette défaillance ne sont pas encore connues, mais les missiles d’Ansarallah qui ont touché leurs cibles à Riyad témoignent du fait qu’un sérieux danger pèse sur les Saoudiens, puisque « l’équilibre de la peur » est en faveur des Yéménites.
Revenons au pétrolier saoudien visé en mer Rouge. Ce n’est pas la première fois qu’un pétrolier saoudien a été touché. Toutefois, cela peut être considéré comme un grand acquis pour l’armée yéménite.
On peut y voir une opération de représailles et un règlement de compte avec l’Arabie saoudite. Les Saoudiens ont visé un camp des réfugiés dans la province yéménite d’al-Hudaydah, et en représailles, les forces yéménites ont pris pour cible leur pétrolier. Il s’agissait d’une opération exemplaire et unique en son genre, d’autant plus que toutes les voies maritimes yéménites sont contrôlées par les forces américaines, britanniques et émiraties et que l’exécution d’une telle opération envoie le message suivant : « Si la guerre se poursuit au Yémen, sans aucun doute les capacités de l’armée et des Comités populaires augmenteront, et toute agression saoudienne recevra une riposte immédiate. »
En effet, la poursuite des attaques aux missiles de l’armée yéménite et d’Ansarallah dépendra des prochains agissements de Riyad ; autrement dit, il faut voir quels objectifs seront considérés comme prioritaires par les Yéménites.
On peut donc conclure que le lancement de missiles en direction du pétrolier saoudien était non seulement un règlement de compte, mais encore que les Yéménites cherchaient à faire comprendre au régime de Riyad qu’ils disposent d’armements et d’équipements développés et que la poursuite de la guerre au Yémen sera au détriment de l’Arabie saoudite et de ses alliés.