Il faut que les États-Unis et l'Union européenne emploient leur influence et leurs leviers économiques et militaires pour ramener la Turquie vers l'Occident: c'est le point sur lequel se sont mis d'accord des experts politiques, réunis lors d'une table ronde au centre de réflexion américain Brookings.
Une réunion, portant sur le rapprochement entre la Turquie, l'Iran et la Russie s'est déroulée, lundi 26 mars, au centre de réflexion américain Brookings, au cours de laquelle les experts en la matière ont discuté des moyens censés empêcher ce rapprochement et ramener Ankara dans le giron de l'Occident.
"Alors que la Turquie se rapproche de la Russie et de l'Iran et que ses dirigeants deviennent de plus en plus autocratiques, un groupe d'experts a convenu que les États-Unis et l'Union européenne devaient utiliser leur poids économique pour ramener Ankara vers l'Occident", affirme le site de l'institut dans un rapport sur la réunion.
Parmi les experts participant à la réunion, l'ancien ambassadeur des États-Unis en Turquie, Eric Edelman, a souligné que la principale difficulté devant les relations Turquie/Occident était l'agenda politique du président turc Recep Tayyip Erdogan; M. Edelman faisait en fait allusion aux changements introduits dans la Constitution turque, qui donnent des pouvoirs élargis au président.
Eric Edelman a, pourtant, conseillé l'adoption d'une approche très transactionnelle dans le traitement de la Turquie d'Erdogan. Ce serait, pour cet expert, une tactique efficace voire nécessaire dans la mesure où les relations avec Ankara s'avèrent très importantes. Il préconise, même, qu'on oublie les inquiétudes quant aux questions des droits de l'homme, le nationalisme croissant et l'autocratie en Turquie. "Il ne faut pas abandonner à son sort la Turquie", a-t-il averti.
Quant à Kemal Kirisci, directeur du projet Turquie à l'Institut Brookings, l'Union européenne a plus de poids économique que les États-Unis pour pouvoir faire pression sur la Turquie. "48% des produits turcs sont exportés vers l'Union européenne contre seulement 6% qui sont destinés à la Russie, l'Iran et la Chine", a-t-il noté pour déduire que l'UE pourrait profiter de ce levier et garder la Turquie dans le camp occidental.
Même approche pour Stephen Szabo, membre de l'Institut américain pour les études contemporaines allemandes (American Institute for Contemporary German Studies) qui estime que les États-Unis, l'Union européenne et l'OTAN ne devraient pas opter pour une politique d'abandon car "nous ne pouvons pas renoncer à la Turquie".
Washington souhaite fragiliser le triangle Iran-Russie-Turquiehttps://t.co/3jmMxRYxO5 pic.twitter.com/W1urEpHuHY
— Press TV Français (@PresstvFr) March 17, 2018