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Ansarallah attaque Riyad, l'emblème de la puissance saoudienne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-parole de la coalition saoudienne, le colonel Turki al-Malki, présente les missiles, tirés par Ansarallah, lors d'une conférence de presse à Riyad, le 26 mars 2018. ©Reuters

L’Arabie saoudite et ses voisins restent paniqués par les attaques au missile, à différents intervalles, du Mouvement yéménite d’Ansarallah, visant la ville de Riyad. Mais pourquoi c’est la capitale qui est prise pour cible ?

Le renommé journaliste du monde arabe Abdel Bari Atwan a rédigé un article à paraître dans le quotidien Rai al-Youm au sujet des attaques au missile qu’a menées Ansarallah contre la capitale saoudienne.

« L’Arabie saoudite et ses voisins restent dans un état de panique après qu’Ansarallah eut tiré des missiles, à différents intervalles, en direction de Riyad. Cela soulève une question digne d’attention : pourquoi c’est la capitale saoudienne qui est prise pour cible ?

La mise en parallèle de Saada, une ville du nord du Yémen, et de la Ghouta orientale, à la périphérie de Damas en Syrie, s’annoncerait probablement étrange non seulement pour la distance qui existe entre ces deux régions mais en plus pour les conditions politiques différentes qui y règnent. Cependant, Saada et la Ghouta orientale partagent de nombreuses affinités dont et la plus importante est que les capitales saoudienne et syrienne peuvent être ciblées à partir de ces deux régions.  

Le gouvernement syrien, épaulé par son allié russe, est résolu à repousser les groupes armés opérant dans la Ghouta orientale et il a enregistré des percées remarquables pendant les deux derniers mois. Le gouvernement syrien a finalement réussi à garantir la sécurité de Damas et à implanter les plates-formes censées neutraliser les attaques au missile des groupes terroristes contre la capitale syrienne. Mais ce que Riyad devra faire pour se protéger semble beaucoup plus compliqué que ça.

Les cibles des missiles d’Ansarallah en Arabie

Le lundi 26 mars au matin, Ansarallah a tiré sept missiles balistiques dont trois ont ciblé Riyad et un autre a pris pour cible la ville de Khamis qui abrite une importante base militaire saoudienne. Les villes de Najran et de Jizan, tout près des frontières du Yémen, ont été également attaquées par les missiles d’Ansarallah.

Le tir de cette pluie de missiles a suivi un discours du leader d’Ansarallah Abdul-Malik al-Houthi, prononcé à l’occasion du troisième anniversaire du déclenchement d’une offensive militaire par l’Arabie saoudite. Lors de son discours, le leader d’Ansarallah a promis de nouvelles mesures non militaires dont la première fut un grand rassemblement pacifique qu’il avait organisé sur une place au cœur de Sanaa. Ce rassemblement avait réuni des centaines de milliers de partisans d’Ansarallah qui portaient des pancartes et scandaient des slogans pour faire preuve de leur solidarité face à l’agression saoudienne.

Ansarallah, puissance politique et militaire majeure  

Non seulement une puissance militaire mais en plus une puissance politique, Ansarallah a fait étalage de sa popularité via le grand rassemblement de Sanaa.

Par ailleurs, le tir de trois missiles visant Riyad met en évidence l’existence d’un plan stratégique à haute précision qui vise à semer l’insécurité en Arabie saoudite et la panique parmi les citoyens saoudiens qui vivent, depuis plus de 80 ans, dans des conditions paisibles, grâce à la nature « par procuration » des guerres que les dirigeants des Al-Saoud ont déclenchées, depuis leur arrivée au pouvoir, à l’extérieur des frontières de l’Arabie saoudite.

Là, Ansarallah, secondé par ses missiles balistiques à longue portée et à haute précision, est arrivé à réaliser ses objectifs militaires.

Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm. (Photo d'archives)

Les capitales reflètent les points forts et les failles des États

Les capitales incarnent toujours la grandeur des pays d’autant plus que la sécurité et la stabilité dont elles bénéficient, symbolisent celles du pays dans son entièreté.

C’est exactement le point dont prennent en compte Ansarallah et ses alliés et c’est bien ce point-là qui justifie le choix d’Ansarallah: Riyad !

La guerre du Yémen, marquée par les changements inattendus

Cela dit, la quatrième année de la guerre contre le Yémen ne sera pas comme les trois dernières années. De nombreux changements sont attendus, surtout dus à la fissure qui s’approfondit au sein de la coalition militaire saoudienne, une coalition qui se limite aujourd’hui à ces deux membres : l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, sans oublier les points de désaccord qui divisent de plus en plus Riyad et Abou Dhabi.

Dans la foulée, Ansarallah a assujetti la fin de ses attaques au missile à la cessation des raids aériens de la coalition saoudienne. Cette condition pourrait même dominer les prochaines négociations, voire mettre un terme à cette agression militaire. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV