Alors que l’opération Rameau d’olivier se poursuit en Syrie, le chef de la diplomatie turque a annoncé que Washington et Ankara étaient tombés d’accord sur Manbij et l’est de l’Euphrate en Syrie.
« Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a fait part de l’entente entre son pays et les États-Unis sur Manbij et l’est de l’Euphrate en Syrie », a rapporté le quotidien turc, Daily Sabah qui paraît à Washington.
Suite aux agissements des forces kurdes syriennes, dont les Unités de protection du peuple (YPG) et le Parti de l’Union démocratique (PYD) kurde syrien, les États-Unis et la Turquie ont eu des divergences sur Manbij et l’est de l’Euphrate.
Le mois dernier, lors de la visite du secrétaire d’État américain, Rex Tillerson à Ankara, la question de Manbij a été abordée lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue turc.
« Nous allons en priorité traiter le sujet de Manbij. Il est vrai que notre pays a eu des promesses qui n’ont pas été complètement concrétisées. Nous allons aussi travailler sur l’ensemble du nord de la Syrie. Nous devons travailler en coordination sur ce sujet pour y consolider la stabilité du pays », a commenté Rex Tillerson.
Ces propos interviennent alors que depuis un an, les relations entre Washington et Ankara se sont dégradées, notamment à cause de la politique US suite à la demande d’extradition de Fetthullah Gülen, réfugié depuis 1999 en Pennsylvanie, accusé d’être le cerveau du putsch manqué de 2016, mais aussi, à cause du soutien US envers les Kurdes syriens accusés par Ankara d’être des terroristes.
Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré qu’il s’entretiendrait le 19 mars à Washington avec son homologue américain sur ces sujets et d’autres questions d’intérêt commun.
« L’administration de Barack Obama avait promis à Ankara que les terroristes, membres des YPG, seraient évacués de l’Est de l’Euphrate mais en dépit des avertissements d’Ankara, Washington n’avait pas tenu sa promesse et ils (les YPG,ndlr) n’ont toujours pas quitté la zone », a rapporté Daily Sabah.
L’objectif ultime des YPG consiste à mettre sur pied une région autonome kurde dans le Nord syrien qui engloberait trois « cantons » à savoir Afrine, Kobané, l’est de l’Euphrate ou Jazireh.
« En raison des promesses non tenues par les États-Unis, la Turquie a changé sa position et s’est dite déterminée à nettoyer le Nord syrien dont Manbij et des secteurs de l’est de l’Euphrate de la présence de tous les terroristes », conclut le journal turc.
Les Unités de protection du peuple, bras militaire du Parti de l’Union démocratique (PYD), sont toujours accusées par le gouvernement turc de coopération avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) considéré par la Turquie comme terroriste.