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Les six arguments qui justifient le veto de Moscou à une résolution anti-iranienne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe Vladimir Poutine (G) et le président américain Donald Trump à Danang au Vietnam, le 11 novembre 2017. ©AP

L’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies a critiqué, le lundi 26 février, la Russie pour avoir opposé son veto à une résolution anti-iranienne accusant l’Iran d’« inciter les rebelles yéménites ». Nikki Haley a regretté que l’un des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU soutienne l’Iran.

Ce n’est pas la première fois que la Russie utilise son droit de veto au Conseil de sécurité pour protéger l’Iran et le président syrien Bachar al-Assad contre les tentatives hostiles de l’Occident destinées à leur porter atteinte.

Les États-Unis accusent l’Iran d’avoir étendu son influence en Syrie en soutenant Bachar al-Assad et d’avoir envoyé en cachette des armes, dont des missiles, au mouvement yéménite Ansarallah. Mais pourquoi la Russie a-t-elle opposé son veto à une résolution anti-iranienne et défendu l’Iran au Conseil de sécurité ? Le magazine d’actualité hebdomadaire américain Newsweek répond à cette question en avançant six arguments.

« 1. L’Iran, principal allié international de la Russie en Syrie

L’Iran fait partie des alliés anciens de Bachar al-Assad et le soutient face à ses opposants et de l’autre face aux groupes armés extrémistes depuis 2011. De plus, c’est grâce à l’intervention militaire de la Russie en 2015 et à ses frappes aériennes que Bachar al-Assad a réussi à s’accrocher au pouvoir et que son armée a pu progresser.

2. Ansarallah, un allié de l’ombre de l’Iran

Ansarallah est largement considéré comme un “allié de l’Iran” et a souvent défendu les décisions de Téhéran au niveau international. Qu’il existe une véritable alliance entre les deux est cependant moins évident. Ansarallah est un groupe musulman de confession zaydite, plus proche de l’islam sunnite que le chiisme duodécimain que professe le gouvernement iranien. La minorité zaydite du Yémen avait les rênes du pouvoir jusqu’en 1962.

3. Les experts, sceptiques concernant les preuves de Haley

Ansarallah a tiré, début novembre, un missile sur l’aéroport international de Riyad. Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont accusé l’Iran d’avoir fourni ce missile à Ansarallah et d’avoir violé l’embargo sur les armes auquel sont soumis les Yéménites. Cependant, le panel d’experts des Nations unies a trouvé peu d’éléments indiquant que ledit missile aurait été fourni par l’Iran.

4. Washington, le seul signataire de l’accord nucléaire qui ne le soutient plus

Le président américain Donald Trump menace de se retirer de l’accord nucléaire à moins qu’il ne soit amendé alors que les autres signataires de ce document, dont la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et le Royaume-Uni, honorent toujours la teneur de l’accord nucléaire.

5. Une querelle qui s’inscrit dans la rivalité plus large entre l’Iran et l’Arabie

L’Arabie saoudite et l’Iran luttaient, ces dernières décennies, pour accroître leurs influences régionales respectives. Cette rivalité a atteint son paroxysme en 2016, lorsqu’un groupe de protestataires iraniens ont pris d’assaut l’ambassade de l’Arabie saoudite à Téhéran suite à l’exécution par les Saoud d’un dignitaire religieux chiite.

À cette époque-là, l’Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran. Maintenant, les évolutions en cours montrent que l’influence iranienne a déjà dépassé celle de l’Arabie saoudite en Irak, en Syrie et au Liban.

6. Un bras de fer sérieux entre l’Iran et l’Arabie saoudite

Au cours de ces dernières années, la Russie de Poutine a multiplié ses efforts sur l’échiquier international pour remettre en cause l’hégémonie des Américains. En Europe, la Russie a annexé la péninsule de Crimée, décision qui a suscité la colère de l’Union européenne et de l’OTAN.

Il s’agit du conflit le plus sérieux entre la Russie et l’Occident depuis la Guerre froide. Et en Syrie, la Maison-Blanche et le Kremlin soutiennent chacun une des parties en conflit.

En ce qui concerne leur rivalité sur le plan international, la lutte d’influence entre les États-Unis et la Russie est pour l’instant restée pacifique. Cependant, des incidents comme des attaques aériennes de la coalition internationale, qui ont tué des centaines de militaires de l’armée syrienne et des ressortissants russes, ont terni les relations Washington-Moscou. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV