Les présidents iranien et russe ont souligné que seul le peuple syrien avait le droit de décider de son avenir.
Lors d’un entretien téléphonique, ce mardi 6 février, le président de la République islamique d’Iran, Hassan Rohani, a déclaré que Téhéran s’opposait à la présence de forces étrangères sur le territoire syrien sans autorisation du gouvernement et du peuple syriens. « L’escalade de tensions dans le nord de la Syrie ne va dans l’intérêt de personne. Nous espérons que tous les pays respecteront l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Syrie », a-t-il ajouté.
M. Rohani a salué l’organisation d’une réunion entre les présidents iranien, russe et turc dans le cadre d’une coopération étroite destinée à restaurer la paix et la stabilité et à combattre le terrorisme dans la région.
« Les relations entre Téhéran et Moscou sont en pleine croissance. Nous espérons que les accords bilatéraux seront mis en application dans les plus brefs délais. L’application la plus rapide des accords que nous avons signés et l’essor des coopérations interbancaires entre Téhéran et Moscou donneront un coup de pouce à leurs relations bilatérales. »
De son côté, le président russe Vladimir Poutine a souligné que Moscou était résolu à approfondir ses relations avec Téhéran sur tous les plans.
« Les grandes compagnies russes essaient de concrétiser les accords signés jusqu’ici entre l’Iran et la Russie. Le processus de concrétisation des accords suit un rythme accéléré et cette coopération bilatérale sera certainement renforcée par la future réunion de la commission économique mixte », a déclaré Vladimir Poutine.
Le président russe a ensuite qualifié de « très important » l’accord nucléaire conclu en juillet 2015 entre l’Iran et les 5+1.
« La Russie croit que toute tentative d’affaiblir l’accord nucléaire met en danger la stabilité de la région. Nous avons fait part de notre position à nos alliés. »
Le président russe a, de même, annoncé la finalisation des négociations portant sur la signature d’un accord temporaire permettant la création d’une zone de libre-échange entre l’Iran et l’Union économique de l’Eurasie. « Dès que cet accord sera conclu entre l’Iran et l’Eurasie, leur coopération économique entrera dans une nouvelle phase », a-t-il indiqué.
Vladimir Poutine a estimé que le succès de la réunion de Sotchi était dû aux efforts de l’Iran, de la Russie et de la Turquie.
« Les tentatives de certains pays extrarégionaux, qui cherchent à armer les terroristes et à démembrer la Syrie, nous préoccupent vivement. Nous sommes d’avis que le déploiement de tout contingent militaire sur le territoire d’un pays devrait être autorisé par le gouvernement du pays ou le Conseil de sécurité des Nations unies, sinon cela constitue une ingérence flagrante dans les affaires d’un pays indépendant ».
Concernant la situation au Yémen, M. Poutine l’a jugée « tragique » et « préoccupante », appelant tous les pays à donner un coup de pouce au processus de règlement pacifique de la crise au Yémen.
Le 12 janvier, le président américain Donald Trump a prolongé, sous conditions, la suspension des sanctions anti-iraniennes décidée suite à la signature de l’accord nucléaire avec l’Iran, en juillet 2015.
D’ici la prochaine échéance de suspension des sanctions, dans 95 jours pour les principales d’entre elles, « Trump entend travailler avec les partenaires européens sur un accord de suivi » visant à durcir les conditions du texte de 2015.