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Sous pression, le président soudanais veut retirer ses forces du Yémen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le roi Salmane d'Arabie saoudite a reçu, le 7 août 2017, dans sa résidence à Tanger, le président soudanais Omar el-Béchir. ©le360

Les pertes en vie humaine et les dégâts matériels considérables subis par l'armée du Soudan au Yémen sont à l'origine d'une pression accrue venant de la part du peuple soudanais qui réclame le retrait des militaires du Soudan des fronts de guerre au Yémen.

Le journal panarabe Rai al-Youm a écrit dans son édition du jeudi 2 novembre: "La crise se prolonge au Yémen, l'opération Tempête décisive rencontre des échecs consécutifs. L'Arabie n'a pas réussi à redonner la légitimité au président démissionnaire yéménite. De plus en plus de militaires soudanais sont tués et le geste impartial du président soudanais Omar el-Béchir envers les quatre pays membres de la coalition saoudienne (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Égypte et Bahreïn), sont tous des facteurs qui laissent penser à un retrait imminent des forces soudanaises des champs de bataille au Yémen." 

Voulant examiner le retrait de l'armée soudanaise du Yémen, le Parlement du Soudan a fait face à deux courants, l'un pour et l'autre contre.

Le courant contre soutient largement les idées des Frères musulmans et confirme les positions de la Turquie et du Qatar qui entretiennent des relations florissantes avec le Soudan depuis les trente dernières années. Le courant pour, en revanche, réclame l'impartialité du Soudan.

Sur le terrain, au Yémen, une certaine mélancolie et lassitude règne dans les rangs des militaires soudanais qui encaissent d'importantes défaites face aux combattants d'Ansarallah (Houthis) et les forces de l'armée yéménite.

D'autre part, Omar el-Béchir se soucie surtout de ses intérêts personnels d'autant plus qu'il dépense des sommes faramineuses pour soudoyer les personnes qui pourraient l'aider à annuler son mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI).

L'autre facteur qui met sous pression le président soudanais est la crise déclenchée entre le Qatar d'une part, et l'Arabie saoudite et ses alliés de l'autre, car cette crise le contraint à renoncer à son impartialité au profit d'un camp ou d'un autre, s'il ne veut pas perdre leurs soutiens.

Pour convaincre l'opinion publique soudanaise, Omar el-Béchir a recours à un prétexte qui peine à apaiser l'esprit de son peuple et qui n'en persuade qu'une petite minorité: défendre La Mecque et Médine face aux Houthis et faire revenir à la tête du pouvoir le président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi.

La majorité des Soudanais se sentent aux côtés des Yéménites et ne veulent pas que leurs militaires soient qualifiés de "mercenaires". Cette situation resserre de plus en plus de l'étau autour d'Omar el-Béchir qui refuse d'opter pour une position transparente. C'est probablement le moment pour lui de se pencher vers l'une des deux parties.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV