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Israël défend le référendum d'indépendance du Kurdistan. Quel est son but ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Massoud Barzani (G) et Benyamin Netanyahu (D). ©almomahedon.com

Le régime israélien défend le référendum d'indépendance du Kurdistan irakien qui est prévu le 25 septembre, dans le nord de l’Irak. L'échec des plans israéliens en Syrie, plans qui visaient à provoquer un démembrement de l'État et de l'armée syrienne, a poussé Israël à chercher un plan alternative : l'indépendance du Kurdistan irakien, si elle venait à se produire, pourrait affecter dans sa foulée, l'intégrité territoriale des États voisins que sont la Turquie et l'Iran. 

Le nord de l'Irak sera témoin dans trois semaines d'un référendum sur l'indépendance du Kurdistan, dirigé par Massoud Barzani qui insiste: « Je ne reculerais jamais devant la tenue du référendum d’indépendance du Kurdistan. »

Les propos du président de la région du Kurdistan irakien ont été repris au festival de l’indépendance du Kurdistan, qui s'est récemment déroulé à Cologne en Allemagne: « Notre nation traverse une étape délicate. Le référendum n’est pas un but mais un moyen permettant d'atteindre un objectif plus grand qu’est l’indépendance. Si cela se réalise, non seulement l’Irak sera démembré mais encore la Turquie, avec 20 millions de Kurdes, se verra confrontée à un défi important sans oublier tous les impacts d’ordre sécuritaire que connaîtront les autres pays. »  

Il est vrai qu’un référendum sur l’indépendance du Kurdistan pourrait avoir des conséquences désastreuses pour toute la région. L’idée a ses propres partisans et opposants. Mais parmi les partisans, le nom d’Israël saute aux yeux. Les responsables du régime israélien œuvrent pour la tenue de ce référendum auquel ils ne cessent d’inviter les Kurdes à y participer. C’est d’ailleurs un soutien manifeste qui a été, aussi, annoncé par diverses personnalités politiques et des analystes israéliens.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a défendu, le 13 août dernier, lors d’une rencontre avec les républicains du Congrès US, l’indépendance du Kurdistan proposée par Massoud Barzani: « Les Kurdes sont courageux et pro-Occident. Ils propageront et sauvegarderont nos valeurs. »  

Du Parti Likoud, Gideon Sa'ar, qu’on appelle le futur Premier ministre israélien en 2019, a tweeté récemment : « Je soutiens la tenue du référendum d’indépendance du Kurdistan irakien, prévu le 25 septembre. »

Gideon Sa'ar du parti Likoud (G) et Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien. ©JP

« Israël a besoin d’un gouvernement indépendant kurde », les experts du centre des études stratégiques Begin Sadat (BESA) l’ont affirmé.

Pour un soutien plus ferme aux démarches divisionnistes des Kurdes, le régime israélien a organisé des séminaires et des campagnes dans les territoires occupés qui doivent aider la victoire du référendum.

L’objectif véritable d’Israël consiste, pourtant, à déstabiliser la région, mettre en danger l’Iran et la Turquie et se trouver finalement une zone sûre près des frontières avec l’Iran.

Une fois que le "oui" l'emportera, Israël espère mettre sur pied sa deuxième filiale près de l’Iran pour ainsi faire pression sur ce pays. C’est le plan qu’il a conçu après l’échec de ses projets pour la Syrie, qui vise à déstabiliser la région dans l'après-Daech et à créer de nouveaux défis pour l’axe de la Résistance.

Mais le projet est-il réalisable? Les experts sont divisés sur la viabilité d'un "Etat kurde" qui par essence, serait géographiquement limitrophe de l'Iran et la Turquie. Le président du Kurdistan irakien, Barzani est lui même conscient des risques qui entourent son projet. Alors pourquoi insister à ce point? Le clan Barzani tout comme ses soutiens israéliens et américains convoitent la ville de  Kirkouk, seconde ville pétrolifère d'Irak. Dans un récent entretien, Barzani est allé même jusqu'à menacer d'avoir recours à la force face à tous ceux qui " opposeraient à l'annexion de Kirkouk" à un État kurde. Reste à savoir si Barzani et son clan qui rament à contre courant des partis traditionnels kurdes ( opposés au référendum, NLDR) pourrait oui ou non avoir gain de cause dans ce bras de fer dont les bénéfices ne vont qu'à Israël et aux États-Unis. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV