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Yémen : l’Arabie saoudite reconnaît le rôle positif de l’Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (D) rencontre l’émissaire spécial des Nations unies pour le Yémen Ismaël Ould Cheikh Ahmed, le 12 août 2017, à Téhéran. ©ILNA

Pour le quotidien Rai al-Youm, la récente visite de l’émissaire spécial des Nations unies à Téhéran s’explique par le rôle majeur que pourrait jouer l’Iran dans le règlement de la crise au Yémen.

Dans son éditorial, avec pour titre « Ben Salmane cherche une solution à la crise au Yémen, Téhéran, répond-il à cette demande ? », le journal Ray al-Youm a écrit :

« Les récents efforts de l’émissaire spécial des Nations unies pour le Yémen et les derniers agissements des Saoudiens, dans l’espoir de pouvoir trouver une solution à la crise au Yémen, trahissent tous l’échec de la coalition saoudienne dans la guerre qu’elle a déclenchée contre les Yéménites.

Beaucoup sont les médias qui ont laissé filtrer des informations au sujet des rencontres secrètes entre les anciens responsables américains et l’ambassadeur des Émirats arabes unis à Washington, Youssef al-Otaiba. D’après lesdits médias, dont The Independent, Global Research et Middle East, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane espère trouver une solution qui permettra à son pays de sortir du bourbier qu’il a lui-même créé au Yémen. Ces nouvelles ne sont pourtant pas très inattendues ni imprévisibles, car l’opération Tempête décisive, qu’a ordonnée Mohammed ben Salmane, alors ministre de la Défense, n’a atteint aucun de ses objectifs : les Houthis n’ont pas cédé, le Congrès général du peuple ne s’est pas effondré et Abd Rabbo Mansour Hadi n’a pas retrouvé sa légitimité. Martin Indyk, ancien ambassadeur des États-Unis à Tel-Aviv, et Stephen Hadley, ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis à l’époque de George Bush, ont rencontré l’ambassadeur des Émirats arabes unis à Washington, Youssef al-Otaiba. Lors de cette rencontre, Youssef al-Otaiba a estimé que le prince héritier Mohammed ben Salmane était une personnalité pragmatique qui essayait de trouver une solution au conflit au Yémen.

Cela dit, il se peut que la tournée régionale de l’émissaire spécial de l’ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, à Riyad, à Mascate et à Téhéran ait été suscitée par Mohammed ben Salmane, car les Houthis refusent de s’entretenir avec Ould Cheikh Ahmed, le considérant comme un agent de l’Arabie saoudite. En visite à Téhéran, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a été reçu par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui a réclamé l’impartialité de l’ONU vis-à-vis de la crise au Yémen. M. Zarif a affirmé que le règlement de ce conflit était assujetti à une approche impartiale des Nations unies.

En effet, le déplacement d’Ismaïl Ould Cheikh Ahmed à Téhéran signifie une reconnaissance officielle du rôle efficace et important que pourrait jouer l’Iran pour favoriser la fin du conflit. Par ailleurs, les responsables saoudiens ont tenté, pendant les dernières semaines, de sceller une alliance avec des figures chiites d’Irak, dont Moqtada Sadr, chef du mouvement Sadr, Qasim al-Araji, ministre de l’Intérieur, et Haïder al-Abadi, Premier ministre, d’autant plus que Moqtada Sadr est probablement porteur d’un message envoyé par les Saoudiens aux Houthis yéménites. Alors, la coalition que la partie saoudienne essaie de sceller avec les Irakiens pourrait être un moyen pour l’Arabie saoudite de demander une médiation. La coalition militaire anti-yéménite, dirigée par Riyad, n’a pas encore perdu la guerre au Yémen, mais elle n’a certainement pas non plus atteint les objectifs qu’elle s’était fixés avant d’attaquer ce pays arabe. En effet, l’Arabie saoudite continue de gaspiller les fonds et les forces de ses alliés pour une guerre qui leur a coûté, jusqu’ici, très cher. En réalité, ce n’est pas uniquement la coalition saoudienne qui doit décider de mettre fin à la guerre et l’avis de l’autre partie compte aussi certainement, partie qui, malgré tous ses moyens militaires limités, a résisté d’une manière remarquable. Aucune solution diplomatique ne pourra donc voir le jour sans parvenir à un accord avec cette partie.

D’autre part, toute solution à la crise au Yémen devrait passer par un dialogue impliquant les parties saoudiennes et émiraties, car celles-ci auront à se soumettre aux revendications des Yéménites, que celles-ci soient un dédommagement financier ou la reconstruction des destructions causées par la guerre, une guerre qui a fait plus de 13 000 morts et 30 000 blessés et qui a propagé la famine et le choléra parmi des civils n’ayant rien fait à personne. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV