En visite en Turquie, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson s'est entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et avec son homologue Mevlut Cavusoglu.
Selon Bloomberg, le Secrétaire d’État américain a déclaré au consulat américain à Istanbul que les deux pays allaient commencer une reconstruction de la confiance mutuelle perdue ces derniers temps à la suite de tensions diverses ; faisant allusion par là à l’affaire Fetullah Gullen et aux différends sur la Syrie.
Tillerson insiste sur le nord de la Syrie alors que les autorités turques ont à maintes reprises fait objection quant aux positions américaines sur le sujet à savoir, la coopération avec les Kurdes et leur participation aux opérations de Raqqa et également le démembrement de la Syrie voulu par les Kurdes et soutenu par Washington.
Tillerson a ajouté : « Notre relation avec la Turquie a été sujette à des pressions depuis quelque temps, mais je reste optimiste quant à un renouveau et à une reconstruction de nos rapports avec la Turquie qui sont des plus importants ! … Je sais que nous ne retournerons pas à une normalisation complète, mais nous œuvrons en tous les cas en ce sens !»
L’agence de presse pro-gouvernementale turque Anatolie a rapporté que Rex Tillerson et Mevlut Cavusoglu avaient évoqué ensemble le sujet syrien et celui de la crise qatarie.
Aucun communiqué n'a été diffusé à l'issue des discussions du chef de la diplomatie américaine avec le président Erdogan.
Les relations américano-turques se sont beaucoup dégradées à la suite du putsch manqué du 15 juillet imputé par la Turquie à Fethullah Gülen exilé aux États-Unis.
Ankara espérait beaucoup un revirement de la politique américaine avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, mais ses espoirs se sont rendus vains lorsque Washington a décidé au mois de mai d'armer les milices kurdes de l'YPG (les Unités de protection du peuple), en Syrie pour la lutte dite anti-Daech.
Ankara considère les YPG comme une branche du PKK qui est classé «organisation terroriste» par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Ankara a lancé en août dernier une opération terrestre dans le nord de la Syrie pour empêcher notamment une jonction des zones contrôlées par les Kurdes à sa frontière.
Ces dernières semaines, les responsables turcs ont menacé à plusieurs reprises de lancer une nouvelle opération en Syrie contre les YPG.
Et pendant ce temps, Washington continue d’armer les Kurdes en Syrie. En effet, selon l’agence de presse turque Anatolie, au cours de la semaine passée, deux nouveaux conteneurs d’armes ont été envoyés par Washington au PKK et aux YPG à Raqqa en Syrie.
Il est rapporté aussi que les 5 et 9 juin dernier, un très grand nombre de camions avaient été envoyés depuis la frontière irakienne jusqu’à Hassaké, ville contrôlée par le groupe terroriste PKK. Il est dit que les containers comprenaient des véhicules miliaires HAMER.
Dans un document du département d’État américain récupéré par l’agence de presse Anatolie, parait la liste d’armements livrés par Washington aux différents groupes présents sur le sol syrien à l’instar du PKK et du PGD. Il s'agit entre autres de 12000 kalachnikovs, 6000 mitrailleuses, 3500 RPG-7, 3000 mitrailleuses lourdes, 1000 antichars AT-4 ; etc.