Un ancien officier de l’Agence centrale de renseignement américain (CIA) a déclaré que l’Arabie saoudite et Israël se sont chargés de la gestion financière de l’opération de Khan Cheikhoun en Syrie afin d’accuser le gouvernement syrien d’usage d’armes chimiques.
Selon l’agence de presse Fars, des sources d’information proches des opposants syriens dont l’Observatoire syrien des droits de l’homme ont prétendu que lors de l’évènement de Khan Cheikhoun au sud de la province d'Idlib, le 4 avril dernier, des dizaines de civils dont des enfants auraient été victimes d’asphyxie, exigeant des enquêtes transparentes sur le sujet de la part de l’Organisation pour l’interdiction de l’arme chimique (OIAC).
Malgré toutes ces accusations sans fondement à l’encontre du gouvernement syrien, Robert D. Steele ex-agent de la CIA a levé un coin de voile sur le rôle destructeur du régime d’Israël et de l’Arabie saoudite dans la présumée attaque chimique à Khan Cheikhoun.
Steele qui compte parmi les ex-officiers de renom ayant travaillé pour la CIA américaine a fait allusion à une source sous le sceau de l’anonymat pour dire que l’ancien patron de l’Agence centrale de renseignement US John Brennan avait convaincu les Saoudiens et les Israéliens de payer les frais de l’opération à Khan Cheikhoun.
Selon le journal al-Akhbar, lorsqu’on passe au peigne fin les évolutions précédant l’événement de Khan Cheikhoun, on voit que Riyad et Tel-Aviv avaient subi les plus grandes pertes lors de la guerre en Syrie. Pourtant, le président américain Donald Trump continuait à appliquer son plan consistant à coopérer avec la Russie, à se battre contre Daech et à accepter le maintien au pouvoir du président syrien Bachar al-Assad.
L'ambassadeur des États-Unis en Israël Daniel Shapiro a pour sa part souligné que la coopération américano-russe en matière de lutte antiterroriste en Syrie était la pomme de discorde entre Washington et Tel-Aviv. En outre, contrairement à la Turquie, l’Arabie et Israël risquaient d’être expulsés du jeu syrien. Alors que la Turquie jouait un rôle important dans les négociations sur la Syrie à Astana, l’Arabie saoudite restait hors-jeu, elle cherchait, donc, à retrouver sa part dans le dossier syrien.
Tout comme Ankara, Riyad ne pouvait ne pas avoir de présence militaire en Syrie, car elle s’engouffrait au Yémen.
Ceci étant dit, la dernière carte à jouer du tandem Riyad/Tel-Aviv consistait à courtiser les États-Unis pour qu’ils rebattent totalement les cartes en Syrie, ce qui s’est réalisé justement après les frappes US sur la base aérienne de Shayrat, à Homs.
C’est ainsi que l’Arabie saoudite et Israël sont parvenus à contraindre Trump à tracer une ligne rouge en Syrie, et ce en prétendant « un quelconque usage d’arme chimique par le gouvernement syrien ».
La question qui se pose maintenant est de savoir si les déclarations du président russe Vladimir Poutine selon lesquelles la Russie disposerait d’informations sur une éventuelle attaque chimique prévue en Syrie visant à accuser le gouvernement syrien, sont vraies ou pas.