Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, estime que les États-Unis doivent admettre que les forces du Hezbollah, le mouvement de résistance libanais soutenu par l’Iran, combattent contre Daech en Syrie.
« Israël doit apporter les preuves de ses accusations contre la Russie, il doit prouver que le Hezbollah est en possession d’armes russes utilisées en Syrie », a déclaré M. Lavrov, selon Al-Mayadeen.
« Il faut que l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, forme une coalition des rebelles syriens qui participerait aux négociations de Genève… Écarter l’Iran de la coalition antiterroriste est une erreur », a-t-il poursuivi.
Le chef de la diplomatie russe croit que le refus de laisser adhérer l’Iran à la coalition antiterroriste, sous prétexte d’accusations insolites et infondées, est une incohérence. « S’il y a des doutes, examinons-les. Mais tenir l’Iran à l’écart de la coalition est une erreur des États-Unis. »
« Les relations entre Téhéran et Washington sont encore plus compliquées qu’à l’époque de la présidence de Barack Obama. Mais nous parlons d’un fait auquel nous sommes tous sensibles. Si la priorité diplomatique de Trump est la lutte contre le terrorisme, il doit se rendre à l’évidence que ceux qui combattent réellement Daech aux côtés de l’armée syrienne sont l’armée de l’air russe et les forces du Hezbollah, qui bénéficient du soutien de l’Iran », a-t-il ajouté.
Concernant le prétendu soutien de l’Iran aux groupes terroristes, M. Lavrov a rappelé que l’Iran est supervisé par le Groupe d’action financière (GAFI ou FATF en anglais) qui lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Dans son rapport du 8 février, cet organisme intergouvernemental fait allusion aux mesures efficaces de l’Iran contre le financement du terrorisme.
Par ailleurs, M. Lavrov s’est dit optimiste quant à la coopération américano-russe dans la lutte anti-Daech en Syrie. « Je suis certain que la collaboration de nos deux armées sera fructueuse et que Donald Trump tiendra tous ses engagements. Nous sommes prêts à collaborer avec lui. »
Moscou se prépare à accueillir une autre réunion en présence des représentants de l’État syrien et de l’opposition. « À travers le sommet d’Astana, Moscou ne cherche pas une alternative aux pourparlers de Genève parrainés par l’ONU », a expliqué M. Lavrov.
