Un commandant de la Force de défense populaire irakienne a condamné les récents propos des responsables d’Ankara qui tentent de justifier la présence des militaires turcs dans le nord d’Irak.
"La Turquie n’est pas le tuteur de l’Irak et elle n'est pas en droit de décider à la place des irakiens, dit le commandant Karim Al-Nouri.
Le commandant Al-Nouri réagissait aux propos du Premier ministre turc Binali Yildirim selon qui "les forces turques resteront sur le sol irakien, quel que soit l’opinion de Bagdad". Yildrim a évidemment invoqué la lutter contre Daech et des risques "démographiques" pour expliquer l'ingérence turque en Irak.
« Dans la conjoncture où sont présents en Irak, les pays, n’ayant aucun rapport avec la région, Bagdad n'a pas le droit d'accuser Turquie qui a un long antécédent de présence dans les pays de la région », a déclaré Binali Yildirim.
Ces propos sont-ils pour autant justifiables aux yeux des forces populaires irakiennes?
Interviewé par l’agence de presse iranienne Tasnim, Karim Al-Nouri, un commandant de la Force de défense populaire irakienne, rejette les justifications turques.
« Le président turc Recep Tayyip Erdogan est sur le point de concrétiser un plan qu’il a tramé avec l’aide des Israéliens. Ce plan vise à modifier le tissu démographique de Mossoul alors que nous, nous croyons que le tissu démographique de Mossoul devra être intact et rester tel qu'il est aujourd'hui. Erdogan, qui a échoué dans ses objectifs en Egypte via les Frères musulmans, tente, à présent, sa chance en Irak. Suivant sa politique d’occupation dans le nord irakien, Erdogan viole les lois et les principes internationaux ».
Il a souligné que Bagdad s’opposait vivement à la présence militaire de la Turquie sur le sol irakien car à la dernière nouvelle, l’Irak n'est pas sous tutelle d’Ankara.
Le premier octobre, le parlement turc a prolongé d’un an la présence des militaires turcs dans le nord d’Irak sous prétexte de la lutte contre Daech.