Le soutien de Washington aux combattants kurdes, qui se battent dans le nord de la Syrie contre le groupe terroriste Daech, a ravivé la colère de la Turquie et fait brouiller les relations entre ces deux importants partenaires au sein de l’OTAN.
Ankara a durci le ton, vendredi 27 mai, contre le soutien des Etats-Unis aux combattants kurdes qui luttent contre Daech dans le nord de la Syrie, un soutien qui a empoisonné les relations entre les deux importants partenaires au sein de l’OTAN.
Les combattants kurdes, qui sont aux yeux de Washington un obstacle devant les éléments de Daech, sont considérés, par Ankara, comme étant des terroristes.
Par ailleurs, des images ont été publiées ces derniers jours, montrant les soldats de l’unité spéciale US combattant aux côtés des kurdes.
Vendredi, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a formulé une critique virulente à l’adresse des Etats-Unis, disant que le combat des soldats US aux côtés des terroristes mettait en évidence les politiques ambivalentes et l’hypocrisie de la Maison Blanche.
Le chef de la diplomatie turque qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à Antalya, dans le sud de la Turquie, a ainsi jugé inadmissible que des membres des forces spéciales américaines, photographiés mercredi, portent l'insigne des YPG, une milice kurde considérée comme « terroriste » par Ankara.
« Nous leur recommandons de porter des badges de Daech, du Front Al-Nosra lorsqu'ils sont ailleurs, en Syrie, et de Boko Haram lorsqu'ils vont en Afrique », a-t-il ironisé.
Le Pentagone vient de reconnaître la présence des militaires américains dans la province de Raqqa, principal fief de Daech dans le nord de la Syrie, pour fournir aide et assistance aux kurdes combattant les terroristes.
Selon le Pentagone, Ankara a fait connaître ses protestations les plus vives auprès du département d’Etat américain et de l’ambassade US en Turquie.
Afin d’apaiser la tension entre Ankara et Washington, le colonel américain Steve Warren, un porte-parole de la coalition internationale anti-Daech, a demandé aux soldats US d’enlever l’insigne des YPG sans pourtant cesser de soutenir les kurdes dans leur lutte contre Daech.
Dans la foulée, le porte-parole du département d'Etat américain Mark Toner a souligné que les Américains continuaient de soutenir des Unités de protection du peuple (YPG).
Niant toute crise avec Ankara, Mark Toner a affirmé que la Maison Blanche comprenait les inquiétudes d’Ankara.