Le président russe a tenu sa 14e séance de questions-réponses avec les Russes jeudi après-midi, et ses propos hantent désormais tous les médias tant en Russie qu'à l'étranger.
Voici les moments clés de cette séance présentés par le web site Sputnik :
La Ligne directe du dirigeant russe avec la population a duré 3 heures 40 minutes et n'a pas été la plus longue de l'histoire mais s'est révélée toutefois la plus productive quant à la réaction des fonctionnaires aux réponses du chef d'Etat russe.
Au total, M. Poutine a répondu à 80 questions alors qu'il a reçu ni plus ni moins que 2,5 millions de questions.
Sur ce qu'il faut économiser
Sur fond de crise générale, une Moscovite a demandé ce que le président était obligé d'économiser lui-même.
« Le temps », a-t-il répondu, sans la moindre réflexion. « C'est la chose la plus chère que nous avons ».
Sur le sauvetage des noyés
Une fille de 12 ans a posé crûment la question: « Si le président ukrainien Porochenko et le président turc Erdogan se noyaient, qui sauveriez-vous en premier? ».
« Si quelqu'un a décidé de se noyer, il est impossible de le sauver », a répondu le numéro un russe en souriant.
En fait, M. Poutine avait déjà reçu une question similaire, mais à l'envers. Une fillette de six ans lui avait demandé si, d'après lui, le président américain Obama le sauverait si M. Poutine était en train de se noyer.
« Je voudrais vraiment que cela ne m'arrive pas. Mais sinon, le président américain est un homme honnête et courageux et je pense qu'il me sauverait », a estimé le numéro un russe.
Sur le cercle d'hostilité
Il y a quelques mois Moscou et Ankara étaient à peu près les meilleurs amis du monde, la Turquie étant un partenaire stratégique dans la région. Et soudain — querelle, relations glaciales… La même chose avec l'Ukraine. Après que les rapports se soient détériorés entre la Russie et l'Ukraine, la Russie et la Turquie, Moscou ne se retrouvera-t-il pas dans un cercle d'hostilité ?
« Nous ne nous trouvons pas et ne nous trouverons pas dans un cercle d'hostilité. C'est absolument exclu », a martelé le président.
Sur les relations avec la Turquie
Moscou reste toujours l'ami d'Ankara malgré les divergences avec des hommes politiques concrets. En cela, il faut réagir aux actions non amicales à l'encontre de la Russie, autrement « ils vont profiter de nous », a commenté M. Poutine.
Sur les accords de Minsk
« Y aura-t-il de nouveau la guerre en Ukraine? », a-t-on demandé au président.
« Il faut que les gens qui vivent dans le sud-est du pays aient des droits. Pour cela il faut des modifications dans la constitution, une loi sur le statut spécial du Donbass et sur l'amnistie. Mais on n'y parvient pas. Ils disent qu'il y a des tirs sur la ligne de front, mais c'est une excuse pour ceux qui ne veulent pas appliquer les accords », a souligné M. Poutine.
« Si nos partenaires américains veulent que nous suivions cette voie, il faut travailler avec les autorités de Kiev, faire pression sur elles, et appliquer ce que nous pouvons. Mais je pars du principe qu'il n'y aura plus d'activités militaires intenses. M. Porochenko a proposé de renforcer la présence de l'OSCE et d'armer ses membres. Nous le soutenons, mais il faut que l'OSCE prenne cette décision ».
Sur la principale erreur d'Obama
On a demandé au président de commenter la déclaration d'Obama qui a reconnu que sa principale erreur était la Libye.
« Tout d'abord, cela confirme que le président US est un homme honnête. Avouer une telle chose n'est pas simple. Barack, quand il était sénateur, critiquait l'administration de l'époque en Irak. Et malheureusement, en tant que président, il a réalisé ces mêmes erreurs qu'il dénonçait. Il est bien qu'il ait le courage de faire de telles déclarations. Il est déplorable que cette série d'erreurs se poursuive. Une même erreur a failli être commise en Syrie. Mais dernièrement nous avons organisé ce travail de façon positive. Il y a un intense travail commun (…) sur le règlement syrien. J'espère qu'il aura des résultats positifs », a résumé Vladimir Poutine.
Sur la prochaine cible des forces aériennes russes
« Oui, la Russie a ses monstres auxquels elle doit s'attaquer, ce sont les problèmes de routes et de nonchalance, voilà les prochaines cibles de Moscou », a expliqué le président.
Il s'agissait de la 14e séance de questions-réponses avec la population où le président russe a répondu aux questions des Russes concernant la vie politique, économique et sociale du pays, ainsi que sur la situation internationale. Au total, on a envoyé à Vladimir Poutine environ 2,5 millions de questions, ce qui fait un total de 2.500 questions par minute.
Des interventions en direct ont été diffusées depuis la Crimée, l'île de Sakhaline, la région de Voronej, Tomsk (Sibérie) et Toula.