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Project Sunrise : plan américain pour transformer Gaza en métropole côtière high-tech (rapport)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le soleil se couche sur les bâtiments détruits et effondrés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 janvier 2025. ©AFP

L'administration Trump a présenté à des gouvernements étrangers et à des investisseurs potentiels la « Project Sunrise », ébauche d'un plan pour transformer la bande de Gaza, dévastée par la guerre, en une métropole côtière futuriste et high-tech, lit-on dans un article du Wall Street Journal du vendredi 19 décembre.

Donnant comme source des responsables américains, le journal fait état d'une présentation PowerPoint de 32 pages, qualifiée de « sensible mais non classifiée », qui aurait été préparée par une équipe dirigée par Jared Kushner, gendre du président Donald Trump, et Steve Witkoff, envoyé spécial des États-Unis pour l'Asie de l'Ouest.

Le projet envisage de transformer les destructions de Gaza en une « Riviera » de l’Asie de l’Ouest, dotée de complexes hôteliers de luxe en bord de mer, de lignes ferroviaires à grande vitesse, de réseaux intelligents optimisés par l’intelligence artificielle et de pôles de transport modernes.

Des responsables américains ont indiqué que la présentation PowerPoint a été partagée avec de potentiels pays donateurs, notamment des États riches du golfe Persique, la Turquie et l’Égypte.

La proposition ne précise pas quels gouvernements ou entreprises financeraient le projet ni les modalités de logement de quelque deux millions de Palestiniens déplacés pendant la phase de reconstruction.

Le plan présente une feuille de route s'étendant sur plus de 20 ans, commençant par une aide humanitaire massive et le déblaiement des décombres, suivis d'un processus de reconstruction par étapes qui se déroulera du sud au nord de Gaza.

La phase initiale se concentrerait sur Rafah et Khan Younès, avant de s’étendre aux zones centrales et, à terme, à la ville de Gaza. Une diapositive intitulée Nouveau Rafah décrit cette ville comme le futur centre administratif de Gaza, devant accueillir plus de 500 000 habitants, avec plus de 100 000 logements, plus de 200 écoles, au moins 75 établissements médicaux et 180 mosquées et centres culturels.

Le coût total de ce projet est évalué à 112,1 milliards de dollars sur dix ans, incluant les salaires du secteur public. Près de 60 milliards de dollars devraient provenir de subventions et de nouveaux emprunts, les États-Unis proposant de garantir au moins 20 % du financement. La Banque mondiale devrait également participer au financement.

La proposition prévoit une réduction des coûts au cours de la deuxième décennie, avec des plans visant à monétiser environ 70 % du littoral de Gaza à partir de la dixième année, ce qui pourrait générer 55 milliards de dollars de retombées à long terme.

Une condition essentielle énoncée dans le document est que la reconstruction de Gaza repose sur la démilitarisation du mouvement de résistance palestinien Hamas, toujours selon le Wall Street Journal.

Des responsables américains ont noté que « si les conditions de sécurité le permettent, le plan pourrait être lancé dans un délai de deux mois ».

Pour sa part, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a fait état de la nécessité d’une stabilité prolongée pour attirer les investissements, en déclarant : « Vous ne convaincrez personne d’investir de l’argent à Gaza s’ils pensent qu’une autre guerre va éclater dans deux ou trois ans ».

Mais il s’est dit confiant dans le fait que des pays acceptables pour toutes les parties étaient prêts « à s’engager et à faire partie de cette force de stabilisation » internationale qui doit inscrire la trêve dans la durée.

Ces remarques interviennent alors que de nombreux responsables américains ont exprimé des doutes quant à la volonté de pays riches de soutenir une initiative aussi ambitieuse dans un contexte post-conflit aussi précaire.

Début février, Trump a déclaré que les États-Unis cherchent à « prendre le contrôle » de Gaza et à expulser sa population palestinienne afin de transformer ce territoire dévasté en l'Eldorado de l’Asie de l’Ouest. La proposition a suscité un flot incessant de condamnations à travers le monde, étant perçue comme une approbation manifeste du nettoyage ethnique.

Le régime israélien a par contre soutenu la proposition de Trump sur Gaza et continue ses attaques sanglantes contre l'enclave palestinienne, même après l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu. 

Depuis le début de la guerre génocidaire à Gaza, au moins 70 925 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués et plus de 171 185 autres blessés.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV