D’après une étude CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD, plus de sept Français sur dix estiment qu’il n’existe plus, dans l'Hexagone, d'endroit où l’on puisse se sentir en sécurité.
En mai dernier, le ministre de la Justice Gérald Darmanin déclarait, dans un entretien accordé au média en ligne Legend, qu’il n’existait plus de « lieux safe » en France. Une affirmation largement partagée par l’opinion publique.
Selon un sondage CSA réalisé pour CNews, Europe 1 et le Journal du Dimanche, 72 % des Français estiment qu’il n’y a désormais plus aucun endroit dans le pays où l’on puisse se sentir pleinement en sécurité, contre 28 % qui ne souscrivent pas à ce constat. Cette perception s’est encore renforcée depuis le mois de mai, avec une hausse de deux points, alors qu’ils étaient déjà sept Français sur dix à partager ce sentiment.
L’adhésion à cette opinion varie toutefois selon les profils. Les femmes y sont nettement plus sensibles : 76 % d’entre elles estiment qu’il n’existe plus de lieu véritablement sûr en France, contre 66 % des hommes. Des écarts s’observent également entre les tranches d’âge : 74 % des sondés de 35 à 49 ans expriment cette idée, contre 66 % des 25-34 ans.
L’analyse par catégories socioprofessionnelles révèle également des différences notables. Les CSP- sont les plus nombreuses à adhérer à l’idée qu’il n’existe plus d’endroit épargné par l’insécurité en France, avec 76 % d’avis favorables. Cette proportion descend à 70 % chez les inactifs et à 69 % parmi les CSP+. Le lieu de résidence joue aussi un rôle dans la perception de l’insécurité. Les habitants des agglomérations de plus de 100 000 habitants sont 67 % à partager ce sentiment, contre 73 % de ceux vivant dans des communes de moins de 2 000 habitants. Les Franciliens apparaissent toutefois comme les plus unanimes : 75 % des personnes résidant dans l’agglomération parisienne estiment qu’il n’existe plus, aujourd’hui, de lieu où l’on puisse se sentir en sécurité dans le pays.
Les perceptions varient également selon les sensibilités politiques. À gauche, les opinions apparaissent particulièrement contrastées. Une majorité de sympathisants du Parti socialiste (62 %) estime qu’il n’existe plus d’endroit où l’on puisse se sentir en sécurité en France, tandis que cette proportion chute à 48 % chez les proches des Écologistes. Les sympathisants de La France insoumise (LFI) se distinguent davantage encore, puisqu’ils ne sont que 31 % à partager cette affirmation.
Du côté de Renaissance, environ six sympathisants sur dix adhèrent à cette vision, rejoignant ainsi l’analyse portée par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. À droite, le constat est largement partagé : les sympathisants des Républicains sont 80 % à estimer qu’il n’existe plus de lieu réellement sûr en France, un chiffre qui atteint 93 % chez les électeurs du Rassemblement national, les plus unanimes sur cette question.
Le garde des Sceaux soulignait, dans cet entretien à Legend, que si la drogue avait toujours circulé dans le pays, sa diffusion s’était largement étendue. Selon lui, des substances comme le cannabis ou la cocaïne atteignent désormais la moindre commune rurale, alors qu’elles étaient auparavant essentiellement cantonnées aux grandes villes ou aux réseaux urbains.