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Royaume-Uni : un musée expose des milliers d’artefacts africains dont il ne sait pratiquement rien

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Le musée de Manchester expose des milliers d’objets dans sa galerie, baptisée Africa Hub. ©Manchester Museum

Le Manchester Museum expose une collection surprenante d'objets africains dont on ne sait presque rien, ouvrant la réflexion sur le patrimoine pillé pendant la période coloniale en Afrique et ailleurs, et sur la nécessité de restituer ces objets.

On apprenait vendredi 19 décembre dans la presse britannique que le musée de Manchester présente actuellement plusieurs milliers d'objets dans sa galerie Africa Hub, sélectionnés parmi plus de 40 000 artefacts conservés dans ses réserves. Ceux-ci ont été collectés sous l'Empire britannique et sont décrits comme ayant été « donnés, volés et pris de force ».

Ces pièces ont été acquises selon un porte-parole du musée par voie de commerce, d'anthropologie, de confiscation et de pillage. Nombre d'entre eux ont ainsi été entreposés des années durant, leurs étiquettes faisant défaut et ne comportant pas d’informations essentielles.

Parmi les objets exposés figurent des pièces provenant du peuple Igbo, l’un des plus importants groupes ethniques d’Afrique de l’Ouest.

Artefact en bois sculpté exposé au musée de Manchester. ©Manchester Museum

Cette initiative vise à mettre en évidence « les lacunes et les silences » des archives de l’institution et, à travers une « approche franche », à encourager un débat sur les pillages de l’ère coloniale ainsi que sur la restitution des objets pillés à leurs pays d’origine.

La spécificité de cette exposition réside dans le fait qu'elle représente « le commencement » plutôt que l'aboutissement de nombreuses années de recherche nécessaires pour établir les origines et les fonctions anciennes des objets archéologiques. 

Pour la conservatrice Lucy Edematie, il s’agit là d’« une occasion de réfléchir publiquement, avec honnêteté et transparence, et d’impliquer les gens dans ce processus dès le départ ».

L’un des objets exposés au musée de Manchester. ©Manchester Museum

Si le Musée, qui est rattaché à l'Université de Manchester, a évoqué la possibilité de restituer des objets à leurs pays d'origine, il a également suggéré que l'exposition pourrait déboucher sur une collaboration avec les communautés de la diaspora afin de développer des moyens de partager et de célébrer le patrimoine culturel.

Au cours des dernières années, les appels se sont multipliés partout dans le monde pour la restitution des artefacts pillés et des restes humains conservés dans les musées occidentaux, dans le sillage d’un mouvement qui exige des réparations au préjudice du colonialisme et de l’esclavage. Si quelques restitutions ont effectivement abouti dans certains pays européens, de nombreux autres artefacts et ossements ou momies provenant d’Afrique, d’Asie et d’Amérique demeurent, à ce jour, enfermés dans les réserves d’innombrables musées.

Selon l’agence de presse britannique Reuters, des activistes ont exhorté le gouvernement en mars 2025 à combler le « vide législatif » pour empêcher la conservation et l’exposition des restes ancestraux.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV