Lors d’un entretien téléphonique avec son homologue chypriote, le ministre iranien des Affaires étrangères a réitéré le rejet ferme par la République islamique d'Iran de tout interventionnisme concernant son intégrité territoriale.
Cette conversation faisait suite à la protestation de Téhéran auprès de Nicosie concernant des propos relatifs aux trois îles iraniennes du golfe Persique.
Lors de cet échange téléphonique, vendredi, avec son homologue chypriote Constantinos Kombos, le ministre iranien Abbas Araghchi a rappelé la politique de principe de l’Iran en matière de respect de la souveraineté nationale de tous les pays, y compris Chypre. Il a insisté sur la nécessité de défendre les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies, en particulier ceux relatifs à la souveraineté et à l'intégrité territoriale.
M. Araghchi a réaffirmé que la République islamique d'Iran rejetait catégoriquement et considérait comme inacceptable tout interventionnisme concernant son intégrité territoriale.
M. Kombos, a pour sa part, souligné l'importance des « relations de longue date » entre Chypre et l'Iran et a affirmé que son pays s'engageait à respecter la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale de tous les États, y compris celle de la République islamique d'Iran.
Le ministre chypriote a également précisé que Nicosie assumerait la présidence tournante de l'Union européenne début 2026, souhaitant que son pays puisse jouer un rôle positif dans le renforcement des relations entre l’Union européenne et l’Iran.
Cet appel téléphonique est intervenu quelques jours après que le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur chypriote à Téhéran pour lui notifier la protestation ferme de l’Iran contre des propos indiscrets concernant l'intégrité territoriale iranienne.
Cette protestation fait suite à un communiqué conjoint de Chypre et des Émirats arabes unis sur les îles iraniennes d’Abou Moussa, Grande Tomb et Petite Tomb, situées dans le golfe Persique.
Lors de sa rencontre avec l'ambassadeur chypriote à Téhéran, le vice- ministre iranien des Affaires étrangères et directeur général iranien pour le golfe Persique Mohammad Alibek, lui a remis une protestation écrite officielle exprimant la ferme objection de Téhéran.
M. Alibek a souligné que les trois îles faisaient partie intégrante du territoire iranien, réaffirmant la souveraineté incontestée et ancienne de l’Iran sur ces régions. Il a souligné que le contrôle historique et effectif de l'Iran sur ces îles est incontestable.
Il a réitéré la condamnation ferme par l'Iran de toute revendication territoriale portant atteinte à sa souveraineté, affirmant que de telles positions violaient le principe fondamental du respect de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale, ainsi que celui de bon voisinage.
Chypre a alors été sommée de rectifier rapidement cette position erronée et d'éviter d’adopter de telles positions à l'avenir.
Ces trois îles du golfe Persique font historiquement partie de l’Iran, un fait étayé par d’innombrables documents historiques, juridiques et géographiques conservés en Iran et ailleurs dans le monde. Les îles sont passées sous contrôle britannique en 1921, mais le 30 novembre 1971 — un jour après le retrait des forces britanniques de la région et seulement deux jours avant la proclamation officielle de la fédération des Émirats arabes unis — la souveraineté de l’Iran sur ces îles a été rétablie. Ce même jour de novembre, l’Iran a officiellement émis des documents de délimitation territoriale et de propriété pour les îles, consolidant ainsi sa souveraineté sur ces territoires.