L’ambassadeur et représentant permanent de l’Iran auprès des Nations unies a averti que l’occupation par Israël du territoire syrien et ses actes d’agression mettent en péril la paix et la sécurité en Asie de l’Ouest.
S’exprimant, ce jeudi 18 décembre, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la Syrie, Amir Saïd Iravani a déclaré que le régime israélien avait, au cours de l’année écoulée, intensifié son recours illégal à la force, étendu son emprise militaire et cherché à consolider son occupation du territoire syrien.
« Les actions d’Israël ne sont ni défensives ni fortuites ; elles s’inscrivent dans une stratégie délibérée visant à consolider l’occupation, à démembrer la Syrie et à affaiblir sa cohésion nationale en exploitant les clivages ethniques et sectaires et en promouvant des idéologies séparatistes », a-t-il ajouté. « Un tel comportement constitue une menace directe pour la paix et la sécurité régionales. »
M. Iravani a également condamné l’attaque israélienne du mois dernier contre la ville de Beit Jinn, à l’ouest de Damas, qui a fait 13 morts et 25 blessés, la qualifiant de crime de guerre grave au regard du droit international.
« L’agression criminelle et la résistance locale aux attaques israéliennes mettent au grand jour les conséquences déstabilisatrices d’une occupation prolongée et d’actes d’agression répétés ».
Le diplomate iranien a également appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes pour contraindre le régime occupant à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie.
« L’inaction persistante, le silence sélectif ou l’appui politique à Israël de la part d’un membre permanent de ce Conseil ne font que normaliser et légitimer son occupation et ses actes d’agression, et rendent les résolutions du Conseil inefficaces et inapplicables », a-t-il affirmé, faisant référence au soutien américain à l’occupation israélienne et aux violations du droit international.
Après la chute du gouvernement de l’ancien président syrien Bachar al-Assad en décembre 2024, Israël a lancé des frappes aériennes régulières à travers la Syrie et des incursions terrestres dans le sud du pays.
Israël a également établi de nombreux points de contrôle en Syrie et a enlevé des citoyens syriens.
Le régime usurpateur a étendu son contrôle sur le plateau du Golan occupé, s’emparant d’une zone tampon démilitarisée en violation de l’accord de désengagement de 1974.
Par ailleurs, l’ambassadeur iranien a exprimé sa vive inquiétude face aux agissements des groupes armés, aux violences arbitraires perpétrées contre les civils et aux violations des droits des minorités.
Il a également souligné l’urgence de rétablir la pleine autorité de l’État et de faire respecter l’état de droit en Syrie, dans un contexte de violences sectaires dans les régions côtières et la province de Soueïda.
D’après le diplomate iranien, « la poursuite des activités de groupes armés dont le contrôle échappe aux autorités syriennes, entraînant des violences arbitraires contre les civils et des violations des droits des minorités, demeure profondément préoccupante et constitue une grave menace pour la paix, la stabilité et la cohésion nationale ».
Il a par ailleurs averti que la résurgence du terrorisme représente toujours une menace grave et immédiate pour la Syrie et au-delà.
L’Iran, a-t-il souligné, se félicite du retour dans leurs foyers de plus d’un million de réfugiés syriens et de près de deux millions de personnes déplacées, ainsi que de l’allègement de certaines sanctions imposées au pays.
Par ailleurs, M. Iravani a déclaré que Téhéran considère la stabilité et l’intégrité territoriale de la Syrie comme essentielles à la paix régionale.
L’Iran estime que « pour relever les défis auxquels la Syrie est confrontée, il est impératif, avant toute chose, de mettre fin immédiatement à l’agression et à l’occupation israéliennes, de déployer des efforts antiterroristes efficaces et fondés sur des principes, et de poursuivre les efforts établis par les autorités syriennes pour protéger les droits des minorités et promouvoir un processus politique véritablement inclusif », a-t-il souligné.
La République islamique d’Iran soutient une Syrie souveraine, stable et sûre, ainsi que sa réintégration au sein de la communauté internationale, a affirmé l’ambassadeur.
