Une délégation de 30 Canadiens, dont six députés, s'est vu refuser l'entrée en Cisjordanie occupée tôt ce matin. Le régime israélien accuse la délégation d'être parrainée par « une entité terroriste ».
Les explications avancées par les responsables du régime indiquent que le groupe s'est vu refuser l'accès pour des « raisons de sécurité » après son arrivée au point de passage « sans coordination préalable ».
Le groupe participait à un voyage organisé par un organisme de bienfaisance canadien sans but lucratif, le Vote canado-musulman.
L’objectif de ce voyage de trois jours était de rencontrer des Palestiniens déplacés, avec des étapes prévues en Cisjordanie.
L'une des députées de la délégation affirme avoir été insultée et bousculée par des officiers israéliens alors qu'elle était retenue pendant plusieurs heures au poste frontière.
La députée Iqra Khalid, a déclaré que la délégation canadienne avait au préalable informé les autorités israéliennes de son déplacement, qui prévoyait des rencontres avec des ONG ainsi que des représentants de la société civile palestinienne et juive.
« Il me criait dessus, me hurlait dessus, me disait de partir, et il m'a repoussé contre le mur », a déclaré Khalid.
« À ce moment-là, j'ai dit : "S'il vous plaît, ne me touchez pas", et il a répondu : "Je vous toucherai autant que je le voudrai", et il m'a repoussée à nouveau. »
Khalid a déclaré que d'autres délégués étaient intervenus « et m'avaient éloigné de cette situation avant qu'elle ne dégénère ».
« J’ai été choqué par le comportement agressif et hostile de ces fonctionnaires », a déclaré Khalid.
Mardi après-midi, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand, a déclaré sur X qu'Ottawa avait « fait part des objections du Canada concernant le mauvais traitement infligé à ces Canadiens lors de leur tentative de passage ».
Jenny Kwan, députée néo-démocrate de Vancouver-Est, figurait parmi les six parlementaires qui se sont vu refuser l'entrée en Cisjordanie occupée mardi par le régime israélien, au motif de « considérations liées au gouvernement, à la sécurité publique, à la sûreté publique ou à l'ordre public ». Mme Kwan a contesté cette justification, la qualifiant d'« absolument inacceptable ».
« Pour ma part, je rejette l’idée que les sociétés civiles qui font du travail humanitaire sur le terrain constituent une menace pour la sécurité, et je rejette également l’idée que les membres du Parlement, dans l’exercice de leurs fonctions, constituent eux aussi, d’une manière ou d’une autre, une menace pour la sécurité », a déclaré Kwan.