Le journal israélien Haaretz rapporte en citant des responsables israéliens que des pressions diplomatiques sont exercées sur la Cour pénale internationale de La Haye(CPI) pour empêcher l'émission de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre des Affaires militaires Yoav Galant, accusés de crimes de guerre.
À la demande du régime sioniste, les pays alliés de Tel-Aviv ont écrit à la CPI prétendant que le tribunal basé à La Haye n'avait pas la « compétence » pour statuer sur cette affaire.
Parmi les pays qui ont contesté la compétence de la CPI sur cette question figurent les États-Unis, principal soutien du régime sioniste ainsi que l’Allemagne.
Plus tôt cette année, l'ancien gouvernement britannique avait également présenté un avis juridique selon lequel le tribunal n'était pas compétent pour émettre les mandats d'arrêt. Le nouveau gouvernement travailliste de Londres a cependant retiré sa requête.
Toutefois, la Norvège et l’Irlande, ainsi que la Colombie, le Mexique et d’autres pays ont présenté des observations soutenant la compétence de la Cour.
Selon le Haaretz, des responsables israéliens et des experts juridiques ont déclaré que le régime de Tel-Aviv exerce une pression diplomatique pour retarder le processus, espérant que les juges prendraient des semaines pour délivrer les mandats, même si cela pourrait arriver quelques jours seulement après l'examen des documents.
« Il est difficile de prédire… comment ces mesures influenceront la décision des juges », a ajouté le journal.
Le Procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a déclaré lundi 20 mai avoir soumis une requête pour la délivrance de mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ministre des Affaires militaires Yoav Gallant.
« Les accusations portées contre Netanyahu et Gallant comprennent l'extermination, la famine comme méthode de guerre, y compris le refus de l'aide humanitaire, le ciblage délibéré des civils dans le conflit », a-t-il déclaré au micro de la chaîne d’information américaine CNN.
La demande de Khan intervient alors que le régime israélien mène depuis le 7 octobre 2023 une guerre contre la bande de Gaza qui a jusqu'à présent tué au moins 39 965 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et en a blessé 92 294 autres.
En outre, il a imposé un siège total à la bande de Gaza, ce qui réduit au minimum l’approvisionnement en denrées alimentaires, en médicaments, en électricité et en eau du territoire palestinien.
Le régime de Tel-Aviv a néanmoins qualifié la décision de Khan de « honte historique ».