La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU, a ordonné vendredi à Israël de stopper « immédiatement » son offensive militaire à Rafah, dans la bande de Gaza, un ordre qui a suscité de nombreuses réactions.
Différents pays et organisations dans le monde ont salué vendredi 24 mai le verdict de la Cour internationale de justice (CIJ) qui exige du régime israélien de suspendre immédiatement l’offensive dans la ville de Rafah, de rouvrir son point de passage pour l’acheminement de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, de garantir l'accès de toute commission chargée d'enquêter sur les faits liés au génocide à Gaza et de soumettre un rapport pertinent dans un délai d’un mois.
Toutes ces requêtes ont été approuvées par 13 voix contre 2 par les juges.
L’ordre de la CIJ a suscité des réactions de la part des pays et des institutions internationales et régionales.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que la décision de la Cour de La Haye était « contraignante » et que toutes les parties concernées devaient s'y soumettre. Il devra transmettre la notification des mesures provisoires ordonnées par la CIJ au Conseil de sécurité.
En réaction, Josep Borrell, chef de la politique étrangère de l'UE, a déclaré que le bloc européen était confronté à un choix « difficile » entre son soutien à l'État de droit et son soutien à Israël. Lors d'un événement de l'Institut universitaire européen (IUE) à Florence, il a déclaré : « Nous devrons choisir entre notre soutien aux institutions internationales et à l'État de droit, ou notre soutien à Israël, et il sera très difficile de rendre ces deux choses compatibles. »
Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit, a salué la décision de la CIJ, soulignant dans un communiqué que le non-respect par Israël du verdict de l’instance onusienne signifiait une nouvelle violation de ses obligations envers la Convention sur le génocide.
« Le récent ordre exprime également le danger ressenti par les juges de la CIJ face aux attaques continues de l'armée d'occupation sur Rafah, les attaques qui entraîneront des déplacements forcés et des violations des droits de l'homme à grande échelle. »
Amnesty International a pour sa part déclaré que le régime israélien devait adhérer à l'ordonnance de la Cour de La Haye sur l’arrêt immédiat des opérations de l’armée israélienne dans la ville à l’extrême sud de Gaza.
Le fondateur d’EuroMed Droits, Ramy Abdu, a par contre déclaré que les décisions de la Cour de La Haye étaient contraignantes, qu'il n'était pas nécessaire de les approuver au sein du Conseil de sécurité et que seule la cour de La Haye était en mesure de les annuler.
Outre les organisations internationales, le Hamas et l’Autorité autonome palestinienne, ainsi que de nombreux pays, dont l'Afrique du Sud, le Pakistan, la Turquie, la Malaisie, le Canada, la Colombie, l'Irak, l'Égypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite, le Qatar, Oman et les Émirats arabes unis, ont salué la récente décision de la CIJ sur la guerre en cours à Rafah.