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Israël cite des « mensonges déjà démystifiés » à la fin de l’audience de la CIJ

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères du régime israélien Tal Becker (au centre) regarde la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye le 12 janvier 2024. ©AFP

La Cour internationale de Justice (CIJ) a tenu ce vendredi 12 janvier la deuxième audience publique de la procédure engagée par l'Afrique du Sud contre Israël pour génocide dans la bande de Gaza.

S’adressant aux journalistes devant la CIJ à La Haye, le responsable du ministère palestinien des Affaires étrangères, Ammar Hijazi, a déclaré que l’équipe juridique israélienne n’était pas « en mesure de fournir des arguments solides sur la base des faits et du droit ». « Ce qu’Israël a fourni aujourd’hui sont de nombreux mensonges déjà démystifiés », a-t-il ajouté

L'équipe de représentants légaux de l'Afrique du Sud a présenté jeudi l'affaire devant le tribunal de l'ONU – basé à La Haye –, affirmant que le régime avait une intention « effrayante » et « incontestable » de commettre un génocide à Gaza, en sachant parfaitement combien de civils seront tués.

Alors que l'audience était en cours, le bombardement israélien de la bande de Gaza a coûté la vie à au moins 100 Palestiniens au cours des dernières 24 heures.

« Ces actes sont tous imputables à Israël, qui commet ces crimes en violation flagrante de la convention sur le génocide », indique le dossier.

Tal Becker, un avocat représentant Tel-Aviv, a cependant déclaré aujourd’hui au tribunal que l'Afrique du Sud avait « malheureusement présenté à la Cour un tableau factuel et juridique profondément dénaturé ».

« S’il y a eu des actes de génocide, ils ont été perpétrés contre Israël », a prétendu Becker. « Dans ces circonstances, il ne peut guère y avoir d’accusation plus fausse et plus malveillante que l’allégation de génocide contre Israël. »

« Nous pensons que ce que l’équipe israélienne a essayé aujourd’hui de fournir est exactement la raison pour laquelle l’Afrique du Sud est venue devant la Cour – à savoir que rien du tout ne justifie le génocide », a indiqué pour sa part Ammar Hijazi.

Le ministre sud-africain de la Justice, Ronald Lamola, s'est pour sa part adressé à la presse en dehors de la CIJ, affirmant qu'Israël n’a pas réussi à réfuter la thèse de Pretoria devant la Cour.

En réponse à l'avocat israélien Malcolm Shaw, qui a décrit les atrocités du régime à Gaza comme « un acte de légitime défense », Lamola a également déclaré : « La légitime défense n'est pas un droit au génocide. Rien ne pourra jamais justifier un génocide. »

À Tel-Aviv, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prétendu dans une réponse furieuse aux audiences que le régime lui-même « combat le génocide ».

Les États-Unis, alliés fidèles du régime, ont également nié les arguments de l'Afrique du Sud contre Israël, le porte-parole du Département d'État, Matthew Miller, qualifiant l'action en justice de « sans fondement ».

Washington a fourni un soutien militaire et politique à Israël depuis que le régime mène sa guerre totale.

L'attaque dévastatrice a jusqu'à présent tué plus de 23 700 personnes, dont plus de 10 000 enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza.

L'Afrique du Sud, qui a porté plainte devant le tribunal de l'ONU en décembre, a demandé jeudi aux juges d'imposer des mesures d'urgence ordonnant à Israël de mettre immédiatement un terme à l'attaque sur le territoire assiégé.

Le tribunal devrait se prononcer sur d’éventuelles mesures d’urgence plus tard ce mois-ci, mais ne se prononcera pas à ce moment-là sur les allégations de génocide – cette procédure pourrait prendre des années.

Les décisions de la CIJ sont définitives et sans appel, mais elle n'a aucun moyen de les faire appliquer.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV