Selon la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la Palestine, Francesca Albanese, le jargon aseptisé utilisé par l’armée israélienne lors des attaques contre des civils à Gaza ne visait qu’à « camoufler » les meurtres.
Dans un article publié le mercredi 15 mai sur les réseaux sociaux, la rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, a déclaré que l’utilisation par Israël de termes issus du droit international humanitaire – tels que « ordres d’évacuation » et « zones de sécurité » – créait « l’illusion que ses opérations militaires assurent la protection des civils ».
La réalité ne pourrait pas être plus éloignée de la vérité, a déclaré Albanese.
Elle a déclaré que Gaza était effectivement devenue une zone où les civils sont considérés comme étant inutiles et où tout est vulnérable à la destruction [d’Israël].
Albanese s’est heurtée à une campagne concertée de la part de journaux et de politiciens sionistes de droite après sa critique ouverte de la politique « d’apartheid » du régime israélien depuis mai 2022, date à laquelle elle a pris ses fonctions.
Israel's use of #IHL jargon (warnings, evacuation orders, safe zones) is to create the illusion that its military operations ensure protection of civilians. This "humanitarian camouflage" has de facto turned Gaza into a place "without civilians", where everything is detroyable &… https://t.co/12qtYtgvtJ
— Francesca Albanese, UN Special Rapporteur oPt (@FranceskAlbs) May 14, 2024
Le responsable de l'ONU a fréquemment condamné les violations des droits de l'homme, la politique d'apartheid, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés par Israël dans les territoires occupés.
Albanese a récemment averti qu’en raison des crimes commis par Israël à Gaza, la Cour pénale internationale (CPI) pourrait être impliquée dans cette affaire pendant les 50 prochaines années.
Par ailleurs, The University Network for Human Rights a mené une analyse juridique approfondie du comportement d’Israël depuis le 7 octobre 2023.
« En effet, Israël a commis des actes génocidaires de meurtres, causant de graves dommages et infligeant des conditions de vie calculées pour favoriser la destruction physique des Palestiniens de Gaza, un groupe encerclé qui constitue une partie substantielle du peuple palestinien », a déclaré le groupe d’experts juridiques internationaux.
Israel's genocidal intent is also evidenced by the character of its conduct, incl. indiscriminately targeting civilians, using weapons that unleash severe tolls on densely populated areas, desecrating Palestinians' bodies & creating mass graves.
— University Network for Human Rights (@unitedforrights) May 15, 2024
Pendant ce temps, les États-Unis envisagent d’envoyer une aide militaire supplémentaire d’un milliard de dollars à Israël, malgré la menace antérieure de suspendre leur aide dans le cas où le régime d’Israël envahirait la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza.
Le président Joe Biden a informé certains législateurs américains de sa décision de fournir à Israël des munitions de chars, des véhicules tactiques et des obus de mortier. Ceci étant, ce sera la première livraison depuis que l’administration américaine a menacé d’arrêter l’envoi d’armes.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a quant à lui reconnu que les forces israéliennes avaient utilisé des bombes fournies par les États-Unis pour tuer des civils palestiniens.