Des groupes de défense des droits de l'homme ont mis en cause la crédibilité d'une vidéo rendue publique par le régime israélien montrant un membre présumé du Jihad islamique qui reconnaît avoir violé une Israélienne lors de l'opération menée par le Hamas le 7 octobre.
Lors d’une vidéo diffués jeudi 28 mars, montrant l’interrogatoire mené par les services du renseignement israélien, le dénommé Manar Mahmoud Muhammad Qasem se dit être lié au Jihad islamique de la Palestine avoue avoir violé une Israélienne.
Cependant, la crédibilité de ces aveux a été remise en cause par des groupes de défense des droits de l’homme qui etiment que les aveux pourraient être extorqués sous la torture, évoquant la multiplication des arrestations arbitraires et le traitement inhumain des détenus palestiniens par les forces israéliennes depuis le 7 octobre.
Compte tenu de longs antécédents d’Israël dans la torture et le mauvais traitement des détenus palestiniens, les aveux risquent fort d’avoir été arrachés de force et au moyen de torture, a déclaré Omar Shakir, directeur de Human Rights Watch pour Israël et les territoires palestiniens.
A cet égard, souligne-t-il, Human Right Watch est loin de pourvoir considérer comme étant crédibles les récits enregistrés lors des interrogatoires menés par les services de renseignement israélien qui accusent les détenus palestiniens d’avoir participé à l’assaut du 7 octobre.
En écho avec lui, Budour Hassan, chercheuse auprès d'Amnsety International, a exigé que tout "aveu" public fait par les accusés palestiniens devrait être exclu des preuves examinées par le tribunal.
« Amnesty International réitère son appel aux autorités israéliennes pour qu'elles mettent fin à la pratique consistant à filmer les aveux présumés des personnes détenues et à les diffuser sur les réseaux sociaux avant leur procès », a-t-elle indiqué.
Les internautes ayant identifié des contradictions dans les témoignages et repéré des erreurs de traduction dans les sous-titres, la vidéo rendue publique pour la première fois en décembre dernier, a été supprimée puis republiée plusieurs fois. Bien que Qasem ait donné une description détaillée des caractéristiques physiques de la victime, l'armée israélienne n'a pas été en mesure de l'identifier.
Le témoignage d’un présumé coupable intervient alors que plus tôt, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avait accusé l’armée israélienne d’avoir torturé ses employés et de les contraindre à avouer de faux liens avec le Hamas.
Les autorités israéliennes ont toujours été accués de se livrer à la détention arbitraire et à la torture de détenus palestiniens. Depuis 2001, plus de 1 400 plaintes pour torture, notamment ligotages douloureuses, privation de sommeil et exposition à des températures extrêmes, ont été déposées auprès du soi-disant ministère israélien de la Justice contre le Shin Bet, service de sécurité intérieure du régime sioniste.
Plus de 7 350 Palestiniens ont été arrêtés par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée depuis le début de l’offensive israélienne contre Gaza. Au moins, 250 des détenus sont des enfants et plus de la moitié sont en détention administrative.
Dans le cadre de sa politique de détention administrative, Israël détient des Palestiniens sans procès ni inculpation pendant une période pouvant aller jusqu'à six mois, période qui peut être prolongée à une durée indéterminée.
Selon un article publié en mars par le journal Haaretz, 27 Gazaouïs détenus ont perdu la vie dans des installations militaires israéliennes depuis le début de la guerre.
À ce jour, l'agression israélienne a tué au moins 32 623 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, et en a blessé plus de 75 092 autres. Le régime de Tel-Aviv a imposé un "siège complet" sur l’enclave côtière, coupant le carburant, l'électricité, la nourriture et l'eau à plus de deux millions de Palestiniens qui y vivent.