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France : l'Assemblée vote un texte contre la discrimination capillaire visant particulièrment les femmes noires

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le député français de l'Assemblée nationale, Olivier Serva, au centre, est photographié lors d'un entretien avec Associated Press, à l'Assemblée nationale, Paris, mercredi 27 mars. © AP

En France, l'Assemblée nationale a voté en première lecture une proposition de loi qui interdirait la discrimination capillaire sur le lieu de travail – une forme de discrimination qui cible principalement les femmes noires.

Avec 44 voix pour et deux contre, l'Assemblée nationale a voté jeudi 28 mars une proposition de loi visant à reconnaître et sanctionner la discrimination capillaire, notamment dans le milieu professionnel. 

Le texte vise notamment à empêcher des employeurs de contraindre leurs salariés à lisser leurs cheveux pour dissimuler leurs coupes afro, ou à cacher leurs tresses et dreadlocks.

Le texte interdisant la discrimination fondée sur la texture, la longueur, la couleur ou le style des cheveux au milieu de travail, doit être transmis au Sénat où son avenir reste incertain, étant donné que la droite dispose de la majorité claire. 

En cas d'approbation, le texte ferait de la France le premier pays en Europe à reconnaître la discrimination capillaire au niveau national.

La législation pénaliserait toute discrimination sur le lieu de travail basée sur « la coiffure, la couleur, la longueur ou la texture », selon Olivier Serva, député des Caraïbes françaises, qui a proposé la proposition de loi.

Serva a déclaré que les femmes « d'ascendance africaine » se sentent souvent obligées de changer de coiffure, avant les entretiens d'embauche.

La proposition de loi est soutenue par des membres du parti Renaissance du président Emmanuel Macron, mais se heurte à la résistance de l'extrême droite.

Les opposants soutiennent que cette décision constitue une tentative d’importer en France des concepts américains sur la race.

Des lois similaires existent dans une vingtaine d’États américains où la discrimination capillaire est considérée comme une expression du racisme.

Le texte de l'Assemblée nationale en France ne cible toutefois pas spécifiquement la discrimination fondée sur la race. Le libellé de la proposition de loi ne précise pas quels types de cheveux sont protégés – ce qui signifie, en théorie, qu'il s'applique aussi bien aux blondes ou rousses blanches qu'aux personnes noires.

Rokhaya Diallo, journaliste, autrice et réalisatrice reconnue pour son travail en faveur de l'égalité raciale, de genre et religieuse en France, affirme que se plaindre de certaines coiffures et textures est profondément discriminatoire.

Les partisans de la proposition de loi espèrent qu’il répondra aux difficultés qu’éprouvent les Français noirs à adopter leurs cheveux naturels.

Selon une étude sur la discrimination capillaire réalisée l'année dernière par CROWN Workplace Research, les cheveux des femmes noires étaient deux fois et demie plus susceptibles d'être perçus comme moins professionnels.

Plus de la moitié des femmes noires interrogées estiment qu'elles doivent porter leurs cheveux lisses lors d'un entretien d'embauche pour réussir. D'ailleurs, un cinquième des femmes noires interrogées entre 25 et 34 ans ont été renvoyées de leur travail à cause de leurs cheveux, selon l'étude.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV