L’agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) a rapporté samedi 23 mars qu’un nouvel incident de sécurité s’est produit au large du Yémen où le mouvement de Résistance yéménite Ansarallah a lancé des attaques contre la marine marchande liée à Israël et a ciblé des navires militaires américains et britanniques qui attaquaient des sites au Yémen.
L'incident s'est produit à 23 milles marins (42 km) à l'ouest d'al-Makha (Mocha), au Yémen, et les autorités militaires ont ouvert une enquête.
Le mouvement de résistance yéménite Ansarallah a dénoncé les frappes américaines et britanniques sur le pays, affirmant qu’elles encouragent Israël à poursuivre sa guerre génocidaire à Gaza.
Le porte-parole d’Ansarallah, Mohammed Abdul-Salam, a réitéré dans un message sur la plateforme X que les forces armées yéménites poursuivraient leurs opérations maritimes pour accentuer la pression sur Israël afin qu’il mette fin à son agression contre la population de Gaza et à son blocus.
Ses remarques sont intervenues quelques heures après que les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené une nouvelle vague d’attaques contre le Yémen.
« Les dernières frappes américaines contre la capitale yéménite Sanaa s’inscrivent dans le cadre des attaques menées par les États-Unis et la Grande-Bretagne en soutien à Israël. Ces frappes encouragent le régime sioniste occupant à poursuivre ses crimes brutaux contre les Palestiniens à Gaza », a déclaré Abdul-Salam.
« Ces agressions n’empêcheront jamais le peuple et l’armée yéménites de mener des attaques contre des navires commerciaux affiliés à Israël et des navires destinés aux ports des territoires occupés par Israël. »
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L’agence de presse officielle yéménite SABA a rapporté que la coalition américano-britannique avait lancé cinq frappes aériennes contre des cibles dans le district d’al-Munirah, dans la province côtière occidentale de Hudaydah.
Les forces militaires américaines et britanniques ont également mené quatre frappes contre la région d’Attan dans le district d’al-Wahdah, deux autres contre la région d’al-Nahdain dans le district d’as-Sabain et trois frappes contre la région de Jarban dans le district Sabaeen de la province de Sanaa.
Le Yémen mène des opérations de missiles et de drones contre les navires israéliens, ceux qui se dirigent vers les ports israéliens, et les navires de guerre britanniques et américains qui ont été envoyés en mer Rouge pour faire face aux frappes yéménites.
Les opérations en mer Rouge ont commencé lorsqu’Israël a lancé sa guerre dévastatrice contre Gaza après que le Mouvement de résistance palestinien, le Hamas, a mené l’opération-surprise Tempête d’Al-Aqsa sur les territoires occupés.
Ces frappes visent à faire pression sur le régime israélien pour qu’il mette fin à sa guerre contre Gaza, qui a jusqu’à présent fait au moins 32 070 morts et 74 298 blessées.
Le quotidien britannique Le Guardian a fait allusion dans un rapport aux frappes de la coalition américano-britannique contre le Yémen pour dire : « Au lieu d’attaquer les combattants d'Ansarallah, les États-Unis et leurs alliés devraient faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à son invasion contre Gaza et se soumette à un cessez-le-feu ».
« Les dirigeants occidentaux, et en particulier le président américain Joe Biden, prétendent qu’ils veulent réduire le risque que la guerre à Gaza ne s’étende à d’autres régions du Moyen-Orient. Mais les frappes aériennes et navales menées par les États-Unis contre le Yémen constituent l’expansion la plus significative du conflit depuis qu’Israël a lancé son attaque dévastatrice contre Gaza. Au lieu d’empêcher la reproduction d’une guerre plus large, les États-Unis et leurs alliés exacerbent les tensions régionales et alimentent un conflit qui s’est déjà propagé au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen et dans la mer Rouge. La guerre pourrait devenir incontrôlable, peut-être davantage par accident que par intention », ajoute le quotidien.
« Malgré un blocus et des milliers de frappes aériennes, l'alliance dirigée par l'Arabie saoudite n'a pas réussi à forcer les Houthis (les combattants d’Ansarallah, ndlr) à quitter Sanaa. Les Houthis ont pour l’essentiel gagné la guerre et ont conclu un cessez-le-feu négocié par l’ONU en 2022 avec l’Arabie saoudite, même si les deux parties négocient toujours une trêve permanente », indique également le journal.
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Le Guardian estime que Washington et Londres devraient tirer les leçons de la guerre de huit ans entre Ansarallah et l'Arabie saoudite.
« Pour les États-Unis et la Grande-Bretagne, cette histoire devrait servir d’avertissement : la puissance régionale qu’ils soutenaient a passé des années à essayer de détruire les Houthis, pour ensuite être écrasée et contrainte de négocier un règlement ».