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Port-au-Prince en "état de siège", l’ambassade américaine évacue une partie de son personnel

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La police patrouille dans une rue de Port-au-Prince. ©Reuters

Alors que la capitale haïtienne Port-au-Prince continue de s’enfoncer dans les violences liées aux gangs, les États-Unis ont annoncé dimanche avoir évacué une partie du personnel de leur ambassade et renforcé les équipes en charge de sa sécurité.

Le Miami Herald a annoncé dimanche 10 mars que des Marines américains avaient été déployés à Port-au-Prince sous prétexte de sécuriser l'ambassade et aider à évacuer les agents supplémentaires. «La recrudescence des violences des gangs dans les quartiers proches de l’ambassade américaine et de l’aéroport a conduit le département d’État à décider de procéder au départ d’agents supplémentaires », a indiqué dimanche un porte-parole de la diplomatie américaine.

L’envoyé spécial américain en Haïti, Daniel Foote, s’attendait à ce que les gangs « se calment » si leur demande de démission du président Ariel Henry était satisfaite.

Cependant, il estime que le rétablissement de l’ordre dans le pays nécessiterait encore entre 5 000 et 10 000 policiers et serait dirigé par une économie majeure ayant l’expérience du renforcement des capacités policières, comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France ou un autre pays de l’UE.

Cela survient malgré les déclarations répétées des États-Unis selon lesquelles ils n’enverront pas de troupes en Haïti.

Parallèlement, le groupe de presse américain McClatchy a rapporté qu'il y avait eu des échanges « frénétiques » entre des diplomates américains et haïtiens qui avaient soulevé la perspective d'un déploiement d'urgence des forces spéciales américaines sous couvert de rétablir l'ordre.

Un communiqué du ministère allemand des Affaires étrangères indique que l'ambassadeur allemand a rejoint dimanche d'autres représentants de l'UE pour quitter le pays et se rendre en République dominicaine.

Le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP qu'« en raison de la situation sécuritaire très tendue en Haïti, l'ambassadeur allemand et le représentant permanent à Port-au-Prince sont partis aujourd'hui pour la République dominicaine avec des représentants de la délégation de l'UE », ajoutant qu'ils travailleraient à partir de là « jusqu’à nouvel ordre ».

Une situation « totalement intenable »

Un policier a prévenu lors d'une interview pour AyiboPost : « Si le Champ de Mars tombe… c'est la fin », faisant référence à la zone de la capitale, qui abrite les ministères, les ambassades, les consulats, les banques et les hôtels, la Cour suprême d'Haïti. La police contrôlait toujours le quartier du Champ de Mars dimanche, mais les gouvernements étrangers ont déjà exhorté leurs citoyens à quitter le pays.

Un éminent chef d'un gang haïtien a lancé un avertissement sévère le 5 mars, affirmant que l'escalade des troubles dans la capitale, Port-au-Prince, pourrait conduire à une guerre civile et à un « génocide » à moins qu'Henry ne démissionne.

Des affrontements armés entre forces de sécurité et gangs ont éclaté le 29 février alors que le président par intérim Ariel Henry était en visite au Kenya. Alors qu'il devait démissionner le mois dernier, il s'est retrouvé confronté à des gangs criminels armés orchestrant une attaque coordonnée pour l'évincer alors qu'il était à l'extérieur du pays.

Le principal aéroport d'Haïti a également été attaqué par des foules tandis que la République dominicaine voisine a refusé d'autoriser le Premier ministre à atterrir dans le pays.

« Henry n'est pas le bienvenu en République dominicaine pour des raisons de sécurité », ont indiqué les autorités dans un communiqué. La situation sécuritaire en Haïti est « totalement insoutenable » et « constitue une menace directe pour la sécurité et la stabilité de la République dominicaine ».

Aux dernières nouvelles, Guy Philippe, qui a contribué au coup d'État en Haïti en 2004 et est revenu dans le pays l'année dernière après avoir purgé une peine de prison aux États-Unis, a exhorté vendredi le Premier ministre haïtien à démissionner, annonçant qu'il souhaitait devenir président.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV