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Les prisons israéliennes sont « plus dures » que celles de Guantanamo et d'Abou Ghraib, selon un ancien prisonnier

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cheikh Talal Abdulrahman, ex-prisonnier palestinien, est interrogé par Marzieh Hashemi, journaliste de la chaîne Press TV.

Un ancien prisonnier palestinien affirme que ce qui arrive aux Palestiniens dans les prisons israéliennes est « plus dur » que ce qu'ils endurent dans les célèbres prisons américaines de Guantanamo Bay au sud-est de Cuba, et d’Abu Ghraib en Irak.

Cheikh Talal Abdulrahman, qui a purgé une peine de 18 ans dans les prisons israéliennes, a fait cette déclaration dans une interview exclusive dans le dernier épisode du programme Hidden Files de Press TV.

La répression du régime israélien contre les Palestiniens depuis le 7 octobre 2023 s'est accrue et le nombre de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dépasse les 12 000 personnes. Avant cette date, ils étaient 5 000 détenus, notamment des femmes et des enfants. 7 000 personnes y ont été ajoutées, a-t-il expliqué. 

Évoquant les souffrances que subissent les prisonniers palestiniens dans les prisons du régime occupant, Cheikh Abdulrahman a estimé que « la libération de la Palestine ne peut qu'être précieuse » et « le prix que les Palestiniens paient pour la liberté est élevé ».

« La souffrance d'un détenu palestinien est double : la première lorsque l'armée d'occupation fait une descente dans sa maison, fait exploser les portes, pénètre à l'intérieur et commence à tout saccager. Ils terrorisent les enfants, les femmes, les pères et les mères, à la vue du prisonnier menotté dans le dos. Toute personne qui essaierait de protester ou de parler est frappée devant tout le monde », a précisé l'ancien prisonnier.

« Les soldats israéliens saccagent la maison et emportent tout ce qu'elle trouve. L'argent, ils le volent. Ils volent les bijoux, les appareils électroniques, les ordinateurs et les téléphones ; ils confisquent tout. »

« La deuxième souffrance commence lorsque le prisonnier est embarqué dans le véhicule des troupes armées pour un interrogatoire. Sur le chemin, il est agressé physiquement et verbalement et entend des propos blasphématoires ; tout cela fait partie de la torture psychologique », a-t-il ajouté.

En effet, le régime israélien a recours à « la torture systématique », notamment l’électrocution, la privation de nourriture, des soins médicaux et les abus sexuels comme « armes de guerre » contre les Palestiniens. Le régime utilise cette méthode pour « forcer les détenus à parler et à faire des aveux », a noté Abdulrahman.

« J'ai passé sept jours sans dormir et sans nourriture pendant le mois sacré de Ramadan. Ils nous donnaient juste un ou deux repas tous les trois jours. Lorsque j'ai demandé de l'eau, ils ont renversé de l'eau sur le plancher. Ce qui se passe dans les prisons israéliennes est "plus dur" que ce qui se passe dans les prisons américaines d’Abu Ghraib et de Guantanamo, où l’on a appris comment torturer et humilier les gens. »

Il a indiqué qu’en temps de guerre, le régime israélien prétend adhérer au droit international dans le traitement des détenus afin de paraître comme une entité « démocratique » : pourtant, « tous les masques sont tombés » dans la conflit en cours dans la bande de Gaza.

« Il n'y a aucune humanité dans les actions du régime israélien, a-t-il déclaré. Le régime recourt à l’insulte et à la force pour obtenir des aveux… il procède à l’arrestation de femmes et d’enfants pour pousser la Résistance à se soumettre. »

« Toute guerre a ses propres moyens, tels que la destruction, les bombes et les armes de destruction massive, mais l'autre moyen consiste à torturer des civils qui ne sont impliqués dans aucune opération afin de pousser les combattants à renoncer et à brandir le drapeau blanc. »

Les atrocités du régime d'Israël dans la bande de Gaza se déroulent dans le silence assourdissant de la communauté internationale, des organisations de défense des droits de l'homme et des Nations Unies. « Toutes leurs réunions sont vaines et c'est parce qu'Israël est le fils gâté des États-Unis et le sale outil de Washington dans la région », a-t-il précisé. 

Le nombre des détentions administratives des Palestiniens - en particulier des mineurs - augmente de façon alarmante. La détention administrative vient du Royaume-Uni, et le régime israélien a hérité de cette politique après la décision de Londres selon laquelle les détenus palestiniens doivent être emprisonnés sans inculpation pendant six mois, cette période étant susceptible d'être prolongée de six mois, puis d'un an.

Cette politique administrative n’est appliquée nulle part dans le monde et plus de 3 000 détenus administratifs se trouvent actuellement dans les prisons israéliennes. « Les Palestiniens traitent les captifs israéliens "humainement" alors que nous constatons le "comble de l'ignoble" dans les prisons du régime », a affirmé Abdulrahman. 

Expliquant comment l'opération Tempête d'Al-Aqsa a changé la façon dont le monde perçoit la question palestinienne, il a ajouté que cette opération de représailles a réveillé la conscience du monde, suscité de nombreux rassemblements pro-palestiniens à travers le monde. Des centaines de personnes se sont converties à l'islam grâce à la fermeté des Palestiniens contre l’oppression israélienne.

« Désormais, le monde regarde la Palestine avec admiration et respect », a-t-il dit. 

Appelant la communauté internationale à tenir le régime israélien responsable de ses crimes à Gaza au cours des cinq derniers mois, il a indiqué : « Les nations musulmanes devraient soutenir la nation opprimée de la Palestine. Elle est la nation la plus opprimée au monde. Nous sommes soumis à l’occupation et à l’oppression depuis plus de 70 ans, nous avancerons sur la voie que nous avons choisie jusqu’à la victoire totale et la libération de la Palestine. »

Israël mène une guerre génocidaire contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Pour l'heure, le bilan des morts côté palestinien s'élève à 30 960 et celui des blessés à 72 524.

Le régime sioniste a également imposé un « siège complet » à l'enclave, coupant le carburant, l’électricité, la nourriture et l’eau aux plus de deux millions de Palestiniens qui y vivent.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV