Le gouvernement de l’Autorité autonome palestinienne (AP) Mohammad Shtayyeh a remis sa démission au président Mahamoud Abbas sur fond de guerre en cours à Gaza.
Cette décision, explique-t-il, est due aux évolutions politiques, sécuritaires et économiques liées à l'agression contre le peuple Palestinien dans la bande de Gaza et à l'escalade sans précédent (des tensions) en Cisjordanie et dans la ville d'al-Qods.
C'est ce qui ressort d'un discours prononcé lundi 26 février par Shtayyeh lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée.
Une source bien informée révèle reprise par Al Mayadeen que cette décision constitue une mesure préventive du président palestinien Mahmoud Abbas face aux pressions auxquelles est confrontée l'Autorité palestinienne. Le gouvernement continuerait à fonctionner comme un gouvernement intérimaire, ajoute la source.
Selon la source, la décision vise à remettre la balle dans le camp de ces parties pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, obtenir des garanties internationales pour le retrait complet des forces d'occupation israéliennes de Gaza, mettre un terme aux incursions israéliennes en Cisjordanie occupée et lever le siège financier imposé à l’Autorité autonome palestinienne.
C'est donc la première étape vers la formation d'un nouveau gouvernement et elle sera suivie de deux autres étapes : l'arrêt de la guerre dans la bande de Gaza et la réalisation d'un consensus national pour tous les groupes palestiniens, y compris le Mouvement de résistance palestinien, Hamas.
Parvenir à un consensus national, selon la source bien informée, est une étape vers l'établissement d'un nouveau gouvernement après la fin de la guerre contre Gaza, sans préciser le moment exact, car il n'est pas possible de former un gouvernement tant que le peuple palestinien de Gaza vit sous les bombardements.
Mahmoud Abbas avait précédemment déclaré qu'il ne prendrait pas de décision concernant la formation d'un nouveau gouvernement avant la fin de la guerre, informant plusieurs pays arabes et occidentaux que toute mesure interne nécessiterait le consensus de tous les mouvements palestiniens.
La source souligne que la démission envoie un message et vise à faire pression pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, car aucun gouvernement ne peut fonctionner et aucun nouveau gouvernement ne peut être formé lorsque la population de Gaza subit une guerre génocidaire depuis plus de 140 jours.
Il est à noter que le cabinet palestinien a invité les journalistes à couvrir l'annonce de la démission du Premier ministre Shtayyeh lundi à 09h30.
Cela survient alors que le ministère de la Santé de Gaza a annoncé, au 142e jour de la guerre, que le nombre de Palestiniens tués est passé à 29 692 et celui des blessés à 69 879.