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« Asie de l’Ouest désaméricanisée » : comment les événements du 7 octobre ont façonné le nouveau visage de la région

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Aymun Moosavi

L’Opération Tempête d’Al-Aqsa (également connue sous le nom du déluge d’Al-Aqsa) a fait plus que cimenter la nouvelle équation en Palestine. Elle contribue activement à façonner le nouveau visage de la région dans un monde multipolaire. C’est le symbole du déclin de l’influence des États-Unis en Asie de l’Ouest. 

Chaque groupe de résistance affilié à l’axe de la Résistance actuellement impliquée dans l’opération contre le régime israélien se prépare à un changement du statu quo qui a traditionnellement propulsé les intérêts américains dans la région, leur donnant le dessus sur les autres intérêts.

L’axe de la Résistance s’est rendu compte depuis longtemps du rôle fonctionnel du régime israélien en tant qu’avant-poste militaire pour mener des guerres au nom des États-Unis, agissant comme un bâton disciplinaire pour garantir que les États de la région s’alignent sur leurs intérêts politico- économiques communs.

Ce contexte est souvent ignoré, mais c’est ce qui a fini par façonner l’objectif principal de l’axe de la Résistance qui est de garantir que la sécurité de la région appartient à sa population et qu’elle se libère de l’hégémonie américaine.

Cela impliquerait le démantèlement et l’élimination de l’occupation sioniste dont la bouée de sauvetage est soutenue et dépend de l’impérialisme américain.

Ce statu quo a contraint la région à choisir entre accepter l’hégémonie totale des États-Unis ou faire face à la famine politico- économique. Voir la fin de l’influence américaine est donc dans l’intérêt national de chaque groupe de résistance affilié à l’axe de la Résistance, d’une manière ou d’une autre.

La Résistance Libanaise

Le mouvement de résistance libanais Hezbollah est pleinement conscient qu’une sécurité complète dans ce pays et dans la région est peu probable avec la présence de l’entité illégitime à ses frontières.

Ce n'est pas parce que la Résistance libanaise est incapable de se protéger de l'entité sioniste comme elle l'a prouvé lors de sa confrontation dans les années 1980, en 2000 et lors de la victoire du Liban en 2006, mais parce qu'elle doit rester vigilante face aux tentatives de l'entité sioniste d’apporter la violence sur son territoire, même si ses menaces sont creuses en comparaison avec les capacités de la Résistance.

La Résistance au Liban fonctionne dans un état constant de préparation, prête à contrer les menaces, car le seul facteur empêchant la réoccupation du Liban est la résistance armée, ce qui s'est avéré être une affaire coûteuse pour l'entité sioniste.

Cela a été repris par le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, dans son discours très attendu du 3 novembre, lorsqu'il a affirmé qu'il était dans l'intérêt national du Liban de combattre l'entité sioniste et de protéger Gaza. Un peu comme si le jour où la Résistance de Gaza tombe, il faudrait s’attendre aussi à la même destinée pour le Liban.

En effet, le sionisme repose sur une idéologie expansionniste. Son slogan, « du Nil à l'Euphrate », est un clin d'œil au plan du «Grand Israël » qui cherche à étendre le territoire pour inclure ce qu'ils décrivent comme leur terre biblique « imaginaire » et promise – cela exposerait toute la région allant de l'Égypte à l'Irak à la menace.

En effet, si elle n’en est pas dissuadé, l’entité sioniste tentera comme elle l’a dit ouvertement, d’occuper autant de terres que possible.

Ce qui est clairement ressorti de cette confrontation, cependant, c'est que la Résistance ne considère même pas l'entité sioniste comme une menace indépendante, mais simplement comme une extension de la puissance américaine, étant donné qu'elle n'a trouvé sa force que grâce aux forces politiques, financières et militaires que lui accordent les États-Unis.

Cela a été encore une fois souligné lors du discours de Nasrallah, où il ne s’est quasiment pas adressé aux Américains mais plutôt à leur sponsor. En effet, il a consacré une grande partie de son discours à exposer ses conditions directement au sponsor américain de l'entité sioniste.

« Vos navires en Méditerranée ne nous font pas peur. Nous avons également fait des préparatifs pour eux. Vos navires en paieront le prix. Souvenez-vous de vos défaites au Liban, en Irak et en Afghanistan. Souvenez-vous de votre humiliante sortie d’Afghanistan », a-t-il précisé. 

Les États-Unis ont subi de nombreuses défaites humiliantes au cours des dernières décennies. Faciliter la fin de l’entité d’occupation par une victoire palestinienne est donc symbolique de la poursuite de ce processus, car la fin de la domination américaine dans la région est une manifestation du véritable changement d’équilibre des pouvoirs qui selon Nasrallah, a duré des années.

Les États-Unis doivent désormais repenser la nature de leur présence dans la région étant donné l’incapacité de l’entité sioniste à protéger leurs intérêts.

Il faut souligner que ce qui a façonné la région n’est pas une vision sioniste de la région, mais une vision américaine. C’est une distinction importante à faire car, pour la première fois, nous voyons le sponsor et le sponsorisé diverger sur ce que devrait impliquer cette vision.

Les États-Unis veulent une solution politique pour garantir la stabilité de leurs intérêts, tandis que l’entité sioniste veut déraciner complètement Gaza et les pousser plus loin dans le Sinaï, les transformant tous en réfugiés.

Lorsque ces différences deviennent plus apparentes et que l’entité sioniste est simultanément affaiblie par la confrontation militaire, les États-Unis n’ont d’autre choix que d’élaborer une stratégie pour l’avenir qui tiendra compte de la responsabilité de l’occupation israélienne exposée par ses échecs militaires et qui s’adaptera au nouveau changement dans l’équilibre des forces dans la région provoqué par la Résistance.

L’entité israélienne se bat désormais pour sa survie, cherchant les moyens d’assurer le soutien des États-Unis à sa propre vision. Nous l’avons vu lors du récent assassinat de Seyyed Razi Moussavi, un haut conseiller militaire iranien opérant en Syrie qui était probablement une tentative de l’entité sioniste d’étendre le front de guerre en attirant l’Iran, ce qui obligerait les États-Unis à se joindre à une action militaire directe.

Cela détournerait l’attention du génocide de l’entité sioniste à Gaza en l’éloignant de sa position de front dans la confrontation tout en détournant le combat vers un combat entre les États-Unis et l’Iran dans une guerre régionale plus vaste.

Résistances irakienne et syrienne

En Irak, la présence militaire américaine n’a jamais cessé après la guerre de 2003, mais s’est poursuivie sous la forme de bases militaires américaines illégales, de sanctions et d’un contrôle de l’économie.

La stratégie américaine a été similaire en Syrie, avec l'établissement de bases comme al-Tanf peu après la guerre civile orchestrée par l'Occident qui visait à maintenir l'occupation illégale du territoire, le pillage des ressources syriennes et à empêcher un État fort et souverain syrien, afin de démanteler l'axe de la Résistance et de poursuivre la création d'un « nouveau Moyen-Orient » aligné sur les États-Unis, comme cela a été expérimenté en Égypte, en Libye et en Tunisie lors du printemps arabe. 

Bien qu'elle soit instaurée sous prétexte de « prévenir le terrorisme » de la part même de Daech qu'ils ont initialement nourri et soutenu, la présence actuelle des États-Unis n'est rien de plus qu'une tentative de garder pied dans une région qui est stratégiquement importante pour le contrôle des économies mondiales du fait de son accès au robinet d'huile.

Il n’est donc pas étonnant que ces bases soient devenues des cibles fréquentes pour la Résistance des deux pays au cours de la guerre actuelle. L’axe de la Résistance reconnaît que l’agression sioniste n’est pas localisée ou indépendante de son maître, mais fait plutôt partie des tentatives plus larges des États-Unis pour garantir le statu quo dans la région, ce qui leur a traditionnellement offert un contrôle important sur celle-ci.

Cela signifierait que la fin de l’agression sioniste dépendrait de la mise en péril des intérêts américains dans la région – et donc de l’attaque des bases américaines.

Pour faire pression sur l’entité sioniste afin qu’elle mette fin à son agression à Gaza, la Résistance devait prendre en compte dans ses plans le rôle que jouent les États-Unis à ce niveau, dans lequel ils ont flamboyé. Ce sont les États-Unis qui détiennent les cartes, car une fois leurs intérêts menacés, ils n’auront d’autre choix que d’évoluer avec la marée et de tendre vers un cessez-le-feu pour protéger leurs intérêts et leur présence dans la région.

Ce qui est intéressant, c'est que ce ne sont pas seulement les efforts de la Résistance, mais aussi les illusions de l'occupation israélienne qui poussent les Américains vers cette prise de conscience.

L'entité qui a été initialement créée pour protéger le statu quo dans la région au nom des États-Unis met en péril les intérêts américains, car en essayant de raser Gaza et d’en finir avec la Résistance palestinienne dans son ensemble, elle va à l'encontre des tentatives américaines de trouver une solution politique qui puisse permettre au statu quo de continuer sans contrôle. Cette entité  a également poussé la Résistance à l’offensive, ce qui en a fait un adversaire plus fort, capable de faire basculer le statu quo, au détriment des États-Unis.

Les critiques sur l'absence d'attaque à grande échelle de la part de la Résistance contre l'entité sioniste jusqu'à présent, et le mépris pour l'importance des attaques contre les bases américaines, sont donc révélateurs d'un manque de compréhension de la situation dans son ensemble qui situe la présence américaine dans la région comme la cause première des agressions de son enfant illégitime.

Le démantèlement de cette entité illégitime reflète l’affaiblissement des États-Unis, ce qui est essentiel pour une Asie de l’Ouest désaméricanisée, et l’avènement d’un monde multipolaire ; ceci est au cœur des considérations plus larges des partis régionaux qui soutiennent la Tempête d'Al-Aqsa.

Mouvement de résistance Ansarallah

Dans un monde monopolisé par les États-Unis, le mouvement de résistance Ansarallah au Yémen sait qu'il sera toujours confronté à une agression, à une guerre économique et qu'il trouvera un ennemi en Arabie saoudite qui a essayé de garantir que son arrière-cour soit propice à ses propres intérêts. Il est donc essentiel pour l’Amérique que des points stratégiques comme le détroit de Bab el-Mandeb restent hors des mains d’Ansarallah qui donne la priorité aux appels à la souveraineté et à l’indépendance du Yémen.

Ansarallah se prépare également à l’établissement d’un monde multipolaire, car il a une expérience directe de ce que ce changement pourrait apporter. Malgré près d’une décennie de guerre imposée au Yémen par l’Arabie saoudite qui a plongé ce pays arabe dans l’une des pires crises humanitaires de notre époque, c’est ce nouveau monde multipolaire qui a finalement mis un terme à la confrontation grâce à l’accord négocié par la Chine entre l’Iran et l’Arabie saoudite en mars 2023, sous les yeux des États-Unis.

Pour Ansarallah, l’Opération Tempête d'Al-Aqsa a balisé le terrain à définir de nouvelles conditions d’engagement dans l’ensemble de la région, ce qui montre clairement que toute agression de la part des États-Unis et de leurs alliés sera combattue avec une force proportionnée, soulignant encore davantage à quel point la stratégie américaine est dépassée dans ce domaine.

L’armée yéménite représente à elle seule la plus grande menace pour le fonctionnement économique de l’occupation israélienne, en la forçant à quitter la mer Rouge et en promettant en outre d’arrêter le mouvement des navires vers les territoires occupés de la Palestine si l’agression contre Gaza se poursuit.

« Les Américains n’ont aucun droit sur la mer Rouge… lorsque vous acceptez et reconnaissez […] la légitimité du sous-marin nord-coréen ou du porte-avions chinois moderne restant près de la Floride dans les eaux internationales, nous envisagerons d’accepter l’idée de la légitimité de votre présence dans les eaux internationales », souligne Mohammad Ali al-Houthi, membre du Conseil politique suprême du Yémen.

En réaction aux actions de l'armée yéménite, les États-Unis ont formé une coalition multinationale dans la mer Rouge sous couvert de « protéger » le commerce international, ce qui en réalité était une tentative de protéger le statu quo dans les eaux régionales traditionnellement au service des intérêts occidentaux.

Au grand dam des faucons de la Maison-Blanche, l'alliance de dix nations n'a pas réussi à décoller et de nombreux pays se sont retirés, reconnaissant l'avantage du Yémen sur eux.

Les efforts de l'armée yéménite sont réputés être très sophistiqués et précis, évitant tous les navires non occidentaux.

Les principales compagnies maritimes ont dû suspendre leurs opérations dans la mer Rouge, étant contraintes d’emprunter de nouvelles routes plus longues, et les États-Unis se sont efforcés de faire pression sur l’Arabie saoudite pour qu’elle évite un accord de paix avec le Yémen tant que le problème persiste.

Pendant ce temps, le commerce non occidental à travers la mer Rouge est florissant, car les pétroliers non occidentaux transiteraient apparemment à un rythme plus élevé que la moyenne.

En quelques semaines seulement, le Yémen a posé une nouvelle équation aux conséquences mondiales et a poussé les États-Unis d’une position de domination à celle de défense, devant réagir et succomber aux exigences de la Résistance, tout en résistant aux changements de pouvoir dans la région.

Les paroles et les actions d’Ansarallah du Yémen ont clairement montré que considérer les opérations de la Résistance simplement comme une lutte contre Israël revient à minimiser l'importance de l’Opération de Tempête d'Al-Aqsa et à ne pas saisir pleinement la réalité de l'entité sioniste, à savoir que sa survie dépend entièrement du soutien occidental.

Une attaque contre l’entité sioniste doit donc être considérée comme une attaque plus large contre ses maîtres américains. Le Yémen l’a souligné non seulement en arrêtant les pétroliers liés à Israël, mais aussi en profitant de l’occasion pour remettre activement en question la légitimité de la présence américaine dans la région.

Il assure le contrôle du récit en s’assurant qu’une attaque contre l’entité usurpatrice soit à juste titre interprétée comme une attaque contre son maître.

La Tempête d'al-Aqsa et un monde multipolaire

Les États-Unis savaient bien avant que la Résistance palestinienne dirigée par le Hamas ne lance la Tempête d'Al-Aqsa que leurs tentatives visant à déstabiliser les membres clés de l’axe de la Résistance afin de conserver leur monopole sur la région avaient finalement échoué à cause de multiples changements dans la région qui ont réussi à accélérer l’émergence d’un nouveau monde multipolaire.

Cela inclut l’échec de la guerre de propagande/culture contre l’Iran, l’échec de la déstabilisation de la Syrie, le déploiement des BRICS, les nouvelles alliances stratégiques comme celles entre Chine/Iran/Arabie saoudite et Chine/Syrie, et la création potentielle d’un nouveau corridor économique rival qui faciliterait l’abandon du monopole traditionnel américain sur ce domaine au profit de la Russie et de la Chine.

De nombreux plans américains se sont directement retournés contre eux, y compris la guerre économique contre l’Iran qui a réussi à transformer l’affaire des sanctions en une opportunité, et les attaques de Daech et d’Israël contre la Résistance libanaise qui les a aidés à développer leurs capacités et leur expérience sur le terrain.

Les événements du 7 octobre sont une suite nécessaire de ce processus, car ce monde multipolaire ne peut pas prospérer avec l’existence d’une entité dont la seule fonction est de servir d’avant-poste pour les intérêts occidentaux dans la région.

La Tempête d'Al-Aqsa remet directement en cause l’hégémonie américaine, car avec l’émergence d’une forte résistance après cette confrontation, les États-Unis n’auront d’autre choix que de considérer la Résistance comme une force qui est là pour rester et qui doit être traitée avec un air de compromis.

Les nouveaux accords entre l’Arabie saoudite et l’Iran peuvent être vus à la lumière de la tendance des États-Unis vers un compromis pour garantir une certaine présence dans la région, alors que l’axe de la Résistance en devient un élément plus permanent.

L’entité israélienne devient donc plus qu’un simple handicap. Cela devient un obstacle à la nouvelle phase de compromis stratégique vers laquelle les États-Unis se dirigent actuellement.

L’axe de la Résistance a prouvé qu’elle avait le dessus dans cette bataille et, à un niveau plus large, que le régime occupant n’était pas apte à résister aux évolutions de la région vers un monde multipolaire.

Au milieu de la dernière agression contre Gaza, elle n'a pas été en mesure de garantir ses intérêts à la fois à Gaza et sur le front nord et a dû constamment œuvrer pour répondre aux exigences de la Résistance, ce qui s'est surtout manifesté dans les termes de la trêve humanitaire temporaire où l’entité sioniste est passée de l’exigence de l’éradication complète de la Résistance armée palestinienne à un simple échange de femmes et d’enfants israéliens non combattants contre des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Par extension, les États-Unis ont dû faire face à la dure réalité d’une autre cause qui a échoué, alors que le rôle fonctionnel de l’occupation en tant qu’avant-poste de l’influence occidentale dans la région est devenu de plus en plus dépassé, incapable de résister à l’épreuve du temps.

Un monde nouveau et multipolaire ne peut pas sortir avec d’anciens marqueurs

Un monde nouveau et multipolaire ne peut exister avec les repères de l’ancien. L’entité sioniste qui est la plus tangible, a du mal à maintenir sa position sous le poids de ces changements.

Considérer l’entité sioniste comme le seul ennemi, c’est passer à côté d’une vision plus large. L’influence américaine qui domine généralement la région, est le moteur de cette entité.

Si les États-Unis cessent leur soutien militaire et financier, l’occupation israélienne ne pourra plus fonctionner. Ainsi, une assistance efficace à la Résistance palestinienne nécessiterait de cibler l’ennemi principal qui est le maître de l’occupation. C’est dans cela que l’axe de la Résistance brille.

L’entité sioniste est passée du statut de base militaire solide et fiable pour les États-Unis à celui de force de réserve régionale que l’Occident peut utiliser lorsqu’il cherche à attiser les tensions dans la région. Pourtant, à mesure que ces changements continuent de s’éloigner de la faveur occidentale, le rôle fonctionnel de l’entité sioniste perd de son importance.

Malgré les tentatives visant à présenter l’axe de la Résistance comme inféodé à l’Iran, les différentes approches de chaque membre ont porté leurs fruits dans cette lutte contre l’occupation et la domination.

La Résistance libanaise a adopté une position mesurée et stratégique pour épuiser l’entité sioniste en ciblant ses bases militaires, ses systèmes de sécurité et toute menace contre le territoire libanais.

Parallèlement, les combattants des mouvements de résistance irakien et syrienne ont joué un rôle de soutien en se focalisant sur les bases américaines, ce qui constitue un défi direct à la présence américaine dans la région.

Pendant ce temps, Ansarallah du Yémen a agi comme l’arme de la Résistance, portant des coups directs et importants à la capacité de l’entité sioniste à s’engager dans le commerce international et à fonctionner normalement dans les eaux régionales en tant qu’entité « légitime ». Il empêche les navires israéliens de transporter des armes dans la mer Rouge pour poursuivre les crimes de guerre à Gaza

Avant la Tempête d'Al-Aqsa, les capacités des trois derniers membres de l’axe de la Résistance étaient largement sous-estimées sur la base de cette hypothèse, plutôt que d’être considérées comme ayant leurs propres intérêts stratégiques et méthodes de fonctionnement.

Ce que les analystes occidentaux ont eu du mal à comprendre, c’est que malgré leurs méthodes différentes, ils se sont tous finalement alignés et motivés par un seul objectif qui est de mettre fin à la présence et à l’influence américaines dans la région. Les opérations actuelles de la Résistance contre l’entité sioniste, qui en sont une manifestation clé, sont simplement une continuation inévitable de ce processus.

Les préparatifs de changement de l’axe de Résistance ne sont pas moins importants que la guerre elle-même : il s’agit d’un acte de guerre contre le statu quo. Chaque membre de la Résistance attendait l’occasion privilégiée de montrer les atouts qu’il a acquis à mesure que cet équilibre changeant du pouvoir se dessinait, et le 7 octobre a fourni cette opportunité.

Le 7 octobre était une étape nécessaire pour en finir avec la présence américaine dans la région. Le déclin et la chute de l’entité sioniste ont contraint les États-Unis à reconsidérer cette présence, tant dans sa nature que dans son étendue, et jouent donc un rôle essentiel dans le changement du visage de la région, d’un visage étouffant sous la pression de l’hégémonie américaine, à celui qui est désaméricanisé, autosuffisant et libre.

Ayman Moosavi  est un écrivain et commentateur politique basé au Royaume-Uni.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV