Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1 . Le Niger ne veut plus de l'Occident :
Alors que le Niger n'a clairement pas l'intention de reprendre ses relations avec l'establishment occidental, les États-Unis ont annoncé à Niamey être prêts à reprendre leur coopération avec le Niger, à condition que le régime militaire (CNSP) arrivé au pouvoir fin juillet s’engage notamment à une transition courte.
En visite à Niamey, la secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee, s’est entretenue avec plusieurs responsables nigériens dont le Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine. Elle a souligné que le pouvoir militaire nigérien doit annoncer « un délai pour une transition rapide et crédible » devant déboucher sur « un gouvernement démocratiquement élu ». « Nous avons confirmé que nous sommes prêts à reprendre notre coopération si le CNSP prend les étapes que j’ai décrites », a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse.
Le 10 décembre, la secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires africaines avait participé à Abuja à un sommet des présidents de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui a maintenu ses lourdes sanctions économiques et financières imposées au Niger après le coup d’État, conditionnant leur allègement à une « transition courte » notamment. « J’encourage le CNSP à répondre positivement à l’offre de la Cedeao pour une négociation, les États Unis soutiennent les résolutions » de l’organisation régionale, a précisé la diplomate américaine.
Mais il est clair et net pour le peuple africain que les États-Unis et leurs alliés en Afrique, en particulier la France, ont utilisé pendant des années les coups d'État militaires pour consolider leur pouvoir sur le continent africain et plancher des ressources.
Les États-Unis ont une grande peur de perdre le contrôle du continent africain.
En effet, les pays africains, en particulier le Niger, en ont assez du colonialisme occidental et recherchent l'indépendance et la souveraineté politique.
2. Mozambique : le Parlement approuve la création d’un fonds souverain destiné à fructifier les recettes du gaz naturel
En présentant le projet de loi aux députés, le ministre des Finances mozambicain a souligné la nécessité d’utiliser les recettes issues des exportations de GNL de manière durable pour stimuler le développement économique à long terme.
Les députés mozambicains ont adopté, le mercredi 13 décembre, un projet de loi prévoyant la création d'un fonds souverain destiné à fructifier les recettes provenant des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL).
Le texte stipule le versement de 40 % des recettes provenant des exportations de GNL au fonds pendant les quinze premières années, le reste étant alloué au budget de l’Etat.
Les recettes seront par la suite réparties de manière égale entre le fonds souverain et le budget de l’Etat.
En présentant le projet de loi aux députés, le ministre des Finances, Max Tonela, a révélé que les projections du gouvernement montrent que les revenus nets provenant des projets gaziers déjà approuvés devraient monter progressivement durant les prochaines années pour culminer à plus de 6 milliards de dollars par an dans les années 2040.
« L'importance du fonds souverain réside dans la nécessité de veiller à ce que ces recettes soient utilisées de manière durable pour stimuler le développement économique à long terme », a-t-il déclaré.
Le Mozambique a commencé à exporter du GNL en novembre 2023 à partir du champ gazier Coral, situé dans les eaux du bassin de Rovuma et opéré par le groupe italien ENI. Ce pays d’Afrique australe table également sur le projet d’un grand complexe de production de GNL piloté par le groupe français TotalEnergies pour devenir un exportateur majeur de gaz naturel.
Ce projet de 20 milliards de dollars qui avait été suspendu en avril 2021, en raison d’une insurrection terroriste dans la province septentrionale de Cabo Delgado, devrait être relancé prochainement après l’amélioration de la situation sécuritaire dans la région.
3. Le Niger continue à s’éloigner de l’Occident
par Mikhail Gamandiy-Egorov
Les États de la région du Sahel maintiennent le cap d’annulation des accords avec le bloc occidental, y compris dans le domaine militaro-sécuritaire. Les toutes récentes décisions du Niger d’annuler des missions de sécurité avec l’Union européenne confortent la thèse d’un renforcement sans précédent de l’Alliance des États du Sahel, conformément aux processus de l’ordre multipolaire international.
Les événements dans le Sahel s’accélèrent et prennent une orientation parfaitement logique et attendue. Après avoir mis à la porte le système de la Françafrique, les États de la région – en premier lieu le Mali, le Burkina Faso et le Niger – vont également dans la direction de rupture encore plus globale avec le bloc des régimes occidentaux. Par ailleurs, il est peu probable que cela s’arrête là connaissant le rejet massif par les autorités et la société civile des pays concernés de la politique et de la mentalité représentées par l’Occident collectif.
«Pour sa sécurité, le Niger préfère les Russes aux Européens», titre l’un des principaux porte-voix de la Françafrique, le magazine Jeune Afrique. L’organe de propagande hexagonale insiste en ce sens que la toute récente annulation de deux missions de sécurité de l’Union européenne par les autorités du Niger s’est faite en parallèle de la visite d’une délégation militaire russe dans le pays, avec à sa tête le vice-ministre de la Défense Iounous-Bek Evkourov.
De manière générale, ces événements renforcent l’idée que l’Occident dans son état actuel n’a aucun avenir sérieux, d’autant plus dans le domaine militaro-sécuritaire, ni au Sahel ni en Afrique dans son ensemble. Et le fait de montrer la porte de sortie à Paris comme à Bruxelles par les États concernés, dont maintenant le Niger, ne doit pas nous faire oublier que Washington est également dans le viseur.
Il est aujourd’hui évident qu’à l’heure où le régime étasunien cherche à prendre la tête du bloc otano-occidental sur le continent africain, en tentant à minimiser les échecs évidents de ses vassaux européens, l’Afrique dans une large majorité comprend parfaitement qu’un prédateur, quelle que soit sa rhétorique, reste un prédateur. Et qu’en ce sens Washington n’a absolument rien à apporter à l’Afrique, autant que les Paris, Londres, Bruxelles, Berlin ou Madrid.
Cela d’autant plus que l’establishment US observe avec extrême inquiétude le renforcement des relations militaro-sécuritaires des pays africains avec la Russie, et que la Chine accentue sa position de partenaire économico-commercial principal et privilégié du continent. La présence de Moscou comme de Beijing, à quelques rares exceptions, est voulue et encouragée par la plupart des États d’Afrique. Et Washington à l’instar des autres régimes occidentaux, ne pouvant accepter un tel développement de la situation ne tardera pas à montrer, une énième fois et encore plus, son seul et véritable visage. Lorsque son arrogance, aussi voilée soit elle, sera définitivement mise à nue et ouvrira la même perspective peu radieuse au régime US, que celle qu’a connu et continue de connaître le régime hexagonal.
Les lobbies pro-étasuniens sur le continent africain pourront évidemment continuer à chanter la chanson du disque rayé qui prétend que les USA restent un partenaire fiable. Le fait est que les événements en cours à l’échelle planétaire démontrent, là aussi une fois de plus, strictement le contraire. Et rien ne pourra changer cette réalité. Une réalité qui n’est autre que l’ordre multipolaire mondial, dans lequel le rejet de l’Occident collectif ne fera que s’accentuer.
Enfin et en ce qui concerne le Niger, comme le Mali, le Burkina Faso et plus généralement la région du Sahel – la force commune renforce plus que jamais l’importance de s’appuyer sur le souverainisme véritable, le panafricanisme et la multipolarité. Aujourd’hui, l’Alliance des États du Sahel (AES) est précisément cette grande source d’inspiration supplémentaire pour des millions et des millions d’Africains. Le fer de lance des valeurs panafricaines et de la multipolarité sur le continent. Et après les troupes hexagonales, c’est au tour des européistes de plier bagage et quitter le sol du Niger.