Un tribunal iranien a statué que le gouvernement américain et un certain nombre d'individus et d'entités devraient payer près de 50 milliards de dollars en compensation pour leur rôle dans l'assassinat du haut commandant antiterroriste iranien, le général Qassem Soleimani, lors d'une frappe de drone près de l'aéroport international de Bagdad, le 3 janvier 2020.
Un tribunal de Téhéran pour des relations internationales a rendu mercredi 6 décembre un jugement contre un total de 42 accusés.
Le tribunal a indiqué qu'il avait rendu son verdict après avoir examiné l'affaire pour obtenir des dommages-intérêts financiers, moraux et punitifs liés à l'assassinat du martyr Qassem Soleimani.
Le tribunal basé à Téhéran a souligné que la décision avait été prise après un examen approfondi suite aux plaintes déposées par 3 318 citoyens iraniens.
Le gouvernement américain, l'ancien président Donald Trump, l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo, l'ancien secrétaire à la Défense Mark Esper, l'ancien représentant spécial américain pour l'Iran Brian Hook, le département américain de la Défense, l’Agence de la sécurité nationale (NSA), l’Agence centrale d’Information (CIA), la Réserve fédérale ainsi que les sociétés d'armement Lockheed Martin et Raytheon figurent parmi les personnes et entités reconnues responsables de l'assassinat du général Qassem Soleimani.
Le tribunal a ordonné aux défendeurs de payer un total de 49,77 milliards de dollars de dommages et intérêts aux demandeurs dans cette affaire.
Ils ont été condamnés à payer 16,59 milliards de dollars de dommages et intérêts pour compenser les pertes morales et monétaires provoquées par l'assassinat.
Les accusés ont été condamnés à payer le double des dommages, soit un total de 33,18 milliards de dollars pour la responsabilité de leurs actes. Outre les sanctions financières, le tribunal a ordonné aux accusés de publier des excuses officielles aux plaignants.
La décision, rendue par contumace, permet de faire appel dans un délai de deux mois.
Le général Qassem Soleimani, commandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), Abou Mahdi al-Mohandes, commandant en second des Unités de mobilisation populaire irakiennes, et leurs compagnons ont été assassinés lors d'une frappe de drone américain, ordonné directement par le président américain de l'époque, Donald Trump, près de l'aéroport international de Bagdad le 3 janvier 2020.
Les deux commandants étaient très respectés dans tout le Moyen-Orient en raison de leur rôle clé dans la lutte contre le groupe terroriste Daech dans toute la région, notamment en Irak et en Syrie.
Le 8 janvier 2020, le CGRI a frappé la base américaine d’Aïn al-Assad, dans la province irakienne d’al-Anbar avec une vague de missiles en représailles à l’assassinat du général Soleimani.
Selon le Pentagone, plus de 100 soldats américains ont subi des « traumatismes crâniens » lors de la contre-attaque sur la base.
L’Iran a qualifié l’attaque de missiles contre Aïn al-Assad de « première gifle ». Deux jours après l'attaque, les législateurs irakiens ont approuvé un projet de loi exigeant que le gouvernement mette fin à la présence de toutes les forces militaires étrangères dirigées par les États-Unis.