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Zoom Afrique du 7 novembre 2023

Zoom Afrique du 7 novembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Le Sénégal veut réduire de 40 % les importations de blé d’ici 2028
  • Cameroun : Camrail dévoile un programme sur 6 ans pour rénover 560 km de chemins de fer
  • Accords de coopération Égypte - Maroc pour développer les transports routiers, ferroviaires et maritimes
  • Le Niger met en service son oléoduc avec le Bénin, malgré les sanctions de la CEDEAO

Les analyses de la rédaction :

1. Cameroun : massacre de Mamfe par la minorité séparatiste, trop c’est trop ! 

Au Cameroun, près de 40 personnes ont été froidement assassinées lundi 6 novembre 2023, au village Egbekaw, dans l’Arrondissement de Mamfe, région du Sud-Ouest. Les victimes dormaient et celles qui ont essayé de s’enfuir ont été abattues à bout portant. 

Selon l’ONG Mandela Center International, ce massacre des populations civiles est l’œuvre des groupes armés non étatiques qui écument les lieux. « Cette tuerie massive fait suite au fait que les groupes armés séparatistes soupçonnent les populations civiles locales de coopérer ou d’indiquer leurs camps de formation ou de regroupement aux forces armées gouvernementales », explique-t-elle dans son communiqué de presse. 

L’Organisation non gouvernementale met en garde les groupes armés non étatiques que selon l’article 13 (2) du Protocole additionnel aux Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés non internationaux (Protocole II) « Ni la population civile en tant que telle ni les personnes civiles ne devront être l’objet d’attaques. Sont interdits les actes ou menaces de violence dont le but principal est de répandre la terreur parmi la population civile ». 

Elle rappelle clairement aux autorités camerounaises que selon le droit international des droits de l’homme, le Gouvernement camerounais a l’obligation « absolue », de respecter et de faire respecter le droit à la vie. 

En attendant une communication officielle du gouvernement, c’est le Premier ministre Joseph Dion Ngute qui a condamné ce massacre dirigé contre de paisibles populations. 

« Je suis profondément choqué et attristé par l’attaque survenue à Mamfe la nuit dernière. Je condamne fermement ces actes de terrorisme contre des citoyens innocents, dont le seul objectif est de porter atteinte à la paix et à la sécurité de nos communautés. Odieux ! Déplorable ! Mes condoléances aux familles endeuillées », a écrit le membre du gouvernement. 

Par ailleurs, nous n’avons enregistré aucune condamnation concernant cet acte barbare de la part des défenseurs des droits de l’homme comme la France ou les États-Unis. 

2. Ces pays d’Afrique qui se lient contre Israël !

L’État du Tchad a convoqué, dimanche, le chargé d’affaires de son ambassade à Jaffa (Tel-Aviv) pour des consultations en raison de l’agression israélo-américaine contre la bande de Gaza. 

L’agence de presse palestinienne a cité le ministère des Affaires étrangères du Tchad dans un communiqué, affirmant que le chargé d’affaires avait été convoqué pour des consultations en raison du meurtre de civils innocents dans la bande de Gaza, ajoutant que « le gouvernement tchadien suit avec la plus grande attention s’intéressent et s’inquiètent de la situation au Moyen-Orient, en particulier des vagues de violence meurtrière sans précédent dans la bande de Gaza. 
Il a noté que “face à cette tragédie, le Tchad condamne les pertes humaines parmi de nombreux civils innocents” et appelle à “un cessez-le-feu conduisant à une solution permanente à la question palestinienne”. 
Le Tchad est devenu le sixième pays à rappeler son envoyé principal de Jaffa en raison de l’agression israélo-américaine contre la bande de Gaza, précédé par le Chili, la Colombie, la Jordanie, la Turquie et le Honduras. 

Au lendemain de l’annonce faite par le Tchad de rappeler son ambassadeur en Israël, c’est l’Afrique du Sud qui prend aussi une décision pareille. Pretoria dénonce également les remarques désobligeantes de l’ambassadeur israélien dans le pays à l’égard des critiques de l’attaque militaire d’Israël à Gaza. 

Le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler tous ses diplomates basés à Tel-Aviv pour des consultations sur la situation dans la bande de Gaza, a déclaré ce 6 novembre Khumbudzo Ntshavheni, ministre attaché au bureau du Président sud-africain, à l’issue d’une réunion du cabinet. 

“Le cabinet est déçu par le refus d’Israël de respecter le droit international et les résolutions des Nations unies. Le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler tous ses diplomates basés à Tel-Aviv pour consultations”, a-t-elle indiqué. 

Selon elle, cette décision fait suite à la fermeture par Israël des couloirs humanitaires pendant les frappes aériennes et les bombardements des écoles, des hôpitaux, des ambulances et des civils dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée. 

“Un génocide est en train d’être commis sous les yeux de la communauté internationale, et cela ne peut être toléré”, a réagi la porte-parole. 

L’annonce sur le rappel de diplomates sud-africains en poste à Tel-Aviv arrive deux jours après la décision prise par le Tchad de rappeler son ambassadeur en Israël. 

Mme Ntshavheni a déclaré que le cabinet avait également pris note des remarques désobligeantes persistantes de l’ambassadeur de l’entité israélienne en Afrique du Sud, à l’encontre de ceux “qui s’opposent aux atrocités et au génocide d’Israël”. 

“La position de l’ambassadeur de l’entité israélienne en Afrique du Sud devient très intenable [...]. Le Cabinet a décidé d’ordonner à Dirco [Département sud-africain des relations internationales et de coopération-NDLR] de prendre les mesures nécessaires par les canaux diplomatiques et les protocoles pour faire face à la conduite de l’ambassadeur de l’entité israélienne en Afrique du Sud”, a-t-elle souligné. 

Elle a insisté que cela se produisait en dépit de la condamnation des actions d’Israël par les précédents ambassadeurs israéliens en Afrique du Sud. Selon elle, ces diplomates avaient “clairement indiqué que les actes du gouvernement israélien étaient une répétition de l’apartheid et n’étaient pas différents des actions de l’apartheid”. 

Les autorités nigérianes ont annulé à la dernière minute le passage du Premier ministre tchèque Petr Fiala, en pleine tournée africaine. La décision serait liée à la position de Prague dans le conflit au Proche-Orient, le pays européen exprimant son soutien à Israël, tandis que le Nigeria appelle à la désescalade immédiate. 

Le programme africain du Premier ministre tchèque Petr Fiala subit des changements : il ne se rendra finalement pas au Nigeria, car sa visite a été annulée à la dernière minute par les autorités nigérianes. 

Abuja a dit ne pas être en mesure de proposer un accueil et un programme conformes aux attentes, a expliqué le 6 novembre le porte-parole du gouvernement tchèque Vaclav Smolka relayé par la Radio Prague International. À ce moment, la délégation tchèque se trouvait au Kenya et le Nigeria devait être la prochaine destination. 

Cette décision pourrait être liée au soutien tchèque à Israël à l’ONU, ont indiqué des sources diplomatiques à l’agence de presse tchèque ČTK. 

Dès le début de ce conflit, la République tchèque a pleinement soutenu Israël et donc, soutiens pleinement le massacre de civils perpétué par le régime israélien.  

Quant au Nigeria, le chef de la diplomatie du pays, Yusuf M. Tuggar, a exprimé le 8 octobre sa préoccupation en appelant à la cessation de tous les combats et à une désescalade.

Au Sénégal, des organisations de la société civile sénégalaise, regroupées autour de l’alliance nationale pour la cause palestinienne (Ancp), ont appelé l’état du Sénégal, samedi, a une position plus ferme face aux agressions israéliennes sur la Palestine.
L’Ancp, qui regroupe une quarantaine d’organisations, a organisé, samedi à l’esplanade de la grande mosquée de Dakar, une manifestation de solidarité avec peuple palestinien.
Des milliers de personnes ont participé à la mobilisation avec le drapeau palestinien bien en vue et des pancartes en évidence pour témoigner la solidarité du peuple aux Palestiniens.

“Nous demandons à l’état du Sénégal de se départir systématiquement de toute position de neutralité ambiguë dans ses réactions face à la tragédie en cours à Gaza et plus généralement en Palestine”, a indiqué Malick Diop, procédant a la lecture de la déclaration finale de l’Ancp.
“Nous appelons le Sénégal et l’Afrique tout entière à adopter la position correcte qui consiste à condamner les actions des sionistes en Palestine”, a poursuivi Diop.
L’organisation a évoqué la responsabilité morale et historique du Sénégal en tant que “seul pays au monde à présider, depuis sa création en 1975, le Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien” pour motiver cette requête.
“Sachez que le peuple sénégalais est avec la Palestine”, a insisté Makhtar Kanté, assurant que la position de l’état qui, selon lui, “n’a pas pris la mesure exacte de la situation” n’est pas celle du peuple.
“Le peuple dans son ensemble est fortement solidaire de la Palestine et appelle à une cessation immédiate des agressions sionistes”, a-t-il insisté.
L’Ancp a dans la lancée appelé les Sénégalais à participer à la campagne de boycott des produits des organismes et entreprises qui soutiennent l’État sioniste.

“Nous tenons les États-Unis d’Amérique, les pays occidentaux et les institutions qui soutiennent les sionistes dans leur nouvelle campagne, comme également responsables des actions des sionistes”, a encore relevé Diop dans la déclaration.
Une campagne de levée de fonds pour le peuple de Palestine a été lancée à l’occasion. À ce registre des tableaux réalisés par des artistes locaux sont mis en vente.
Les fonds issus de l’opération seront remis à l’ambassadeur de Palestine au Sénégal, Nasser Jadallah, qui a adressé ses vifs remerciements aux organisateurs lors de son allocution en langue arabe.

Conformément aux données du ministère de la Santé à Gaza, depuis le début de l’agression israélienne, au moins 10 022 Palestiniens sont tombés en martyr, dont 70 % sont des femmes et des enfants. 

3. Afrique-AGOA : “cela ne devrait pas préoccuper” 

Alors que les États-Unis ont décidé d’exclure plusieurs pays africains dont l’Ouganda, de l’accord commerciale AGOA, en raison de préoccupations en matière de droits de l’homme, le président ougandais Yoweri Museveni a minimisé cela estimant que ce ne devrait pas trop préoccuper.  

La semaine dernière, le président Joe Biden a déclaré qu’à partir de janvier, l’Ouganda, ainsi que le Gabon, le Niger et la République centrafricaine, seraient exclus de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa). Un accord qui a permis à l’Ouganda d’exporter des marchandises, notamment du café et des textiles, vers les États-Unis sans payer d’impôts.  

La décision américaine est intervenue en raison de ce que Washington appelle des violations de droits de l’homme alors que l’Ouganda a décidé de criminaliser et de punir sévèrement l’homosexualité. Depuis que la loi a été votée et promulguée en Ouganda, le pays est sujet à plusieurs critiques de la part des Occidentaux estimant que cela s’apparente à de la violation des droits de l’homme.  

Malgré l’importance accordée à l’AGOA, force est de constater que son impact sur le commerce bilatéral entre les États-Unis et les pays africains est très limité et concentré sur certains secteurs seulement, notamment les hydrocarbures. 

Le Mali, qui a été admis en 2002, ne fait pas exception à ce constat. En effet, les exportations du Mali vers les États-Unis sont restées presque insignifiantes durant la période AGOA, alors même que ses importations pendant la même période ont connu une augmentation relativement importante. Selon le Président du Comité AGOA, Lanfia Camara, le niveau des exportations sous AGOA du Mali a été estimé en 2014 à 158 000 dollars US, soit 79 millions de FCFA. Les produits les plus exportés dans le cadre de l’AGOA sont notamment les articles en bogolan, indigo et en perles. 

Selon une étude réalisée par le Congrès américain en 2015, l’immense majorité des exportations libres des droits de douane réalisées depuis l’Afrique subsaharienne vers les États-Unis (25,6 milliards de dollars en 2014) sont des produits pétroliers en provenance d’une poignée de pays : l’Angola, le Nigeria, le Tchad, le Congo Brazzaville et le Gabon. Selon les mêmes sources, les exportations dans le même cadre de l’AGOA et du Système généralisé de préférence (SGP) n’atteignent que 4,4 milliards de dollars, en provenance de l’Afrique du Sud, du Lesotho, de Maurice et du Swaziland. La moitié des pays africains bénéficiant du cadre de l’AGOA ont exporté moins de 1 million de dollars en 2014. 

Le Togo est un pays bénéficiaire depuis de longues années, mais ne tire pas profit de ces avantages. Il n’est pas le seul dans ce cas. 

Du côté centrafricain, certains rappellent à juste titre que l’exclusion est politique puisque la sous-secrétaire d’État au commerce a déclaré que la République centrafricaine a été exclue de l’AGOA en raison de prétendues violations des droits de l’homme. C’est donc une décision éminemment politique. Ce qui montre encore une fois que les programmes commerciaux, comme l’AGOA, sont en réalité dirigés par des agendas entièrement politique et non commercial.  

Il est également important de rappeler que selon beaucoup d’Africains en général, le fait de mettre l’AGOA de côté permet aussi à beaucoup de pays africains de développer sa production locale. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV