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Zoom Afrique du 16 octobre 2023

Zoom Afrique du 16 octobre 2023

Les titres de la rédaction :

  • L’Afrique doit « s’éclairer » pendant la transition énergétique, a déclaré le vice-président de l’Afrique du Sud
  • Maroc : les expéditions de produits textiles et d’habillements ont rapporté 4,3 milliards $ en 2022
  • Mozambique : le port de Nacala met en service ses infrastructures modernisées
  • Tunisie : le Cameroun, invité d’honneur du Forum international sur le financement et le commerce en Afrique de 2024

Les analyses de la rédaction :

1. Burkina: Sankara enfin élevé au rang de héros national ! 

Le Burkina Faso a célébré, le 15 octobre, le 36e anniversaire du renversement du Conseil national de la Révolution et de la disparition de son leader, le capitaine Thomas Sankara. Jusqu’au coup d’État qui lui a été fatal, le 15 octobre 1987, l’iconoclaste président révolutionnaire était au cœur de toutes les batailles pour la destruction du système colonial, et un soldat infatigable dans la lutte pour l’émancipation des masses. Avec ses phrases percutantes d’une grande profondeur historique, son ironie provocatrice et son volontarisme affiché et assumé, il a consacré ses quelques années de vie politique, à être le porte-étendard de tous les opprimés du monde, en traduisant autant qu’il le pouvait, leurs problèmes à chaque fois qu’il en avait l’occasion. N’oublions pas, en effet, que l’une des principales caractéristiques de la courte, mais digne vie du père de la Révolution burkinabè, a été sa fidélité inébranlable à ses convictions, notamment son dédain pour la suffisance et les privilèges, d’autant qu’il présidait aux destinées d’un pays qui était « la synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité », comme lui-même aimait à le dire. 

Quoi donc de plus normal que cette légende dans l’univers des révolutionnaires du monde entier, soit, 36 ans après sa disparition, une référence, un repère et un exemple de cohérence militante à suivre pour la jeunesse burkinabè et africaine qui voit avec tendresse son intégrité et qui est fascinée par l’intransigeance de ses principes prônant l’égalité et la vertu dans la gestion des biens de l’État.  

Il a fallu attendre l’arrivée des jeunes capitaines au pouvoir avec à leur tête Ibrahim Traoré pour voir Thomas Sankara élevé au rang de héros national, le 4 octobre dernier, à la grande satisfaction des amis et partisans de l’illustre disparu. C’est connu, l’actuel président de la Transition burkinabè se considère comme l'un des héritiers du leader de la Révolution d’août 83, auquel il ne se lasse pas de faire référence depuis sa prise de pouvoir en octobre 2022. À l’occasion de ce 36e anniversaire, le gouvernement de transition, a décidé de frapper fort et de marquer les esprits en rebaptisant l’un des plus grands et plus célèbres boulevards de la capitale burkinabè, au nom du célèbre Thomas Sankara, comme pour faire suite à la requête de la société civile et notamment du « Balai citoyen », datant de 2017, exprimée à l’occasion de la visite du président français, Emmanuel Macron, à Ouagadougou. Après le départ exigé des troupes françaises, le capitaine Ibrahim Traoré et ses camarades viennent encore une fois de mettre à mal ce qu’ils considèrent comme une offense à la dignité nationale, puisque le boulevard nouvellement rebaptisé portait jusqu’à ce 15 octobre 2023, le nom de Charles de Gaulle, l’ancien président de la France coloniale de 1959 à 1969. Dans un contexte où le Burkina est en train de se défaire du lien ombilical et pour le moins compromettant qui le lie à la France, tous ces actes posés à la mémoire de celui qui incarne le mieux le patriotisme et le souverainisme sont loin d’être anecdotiques.  

Les générations se succèdent, mais l’âme du guerrier reste éternelle

« Tuez Sankara et il naîtra des milliers de Sankara ». La prophétie s’est encore une fois accomplie et les tentatives de l’impérialisme et de ses valets locaux de détourner le peuple burkinabé de son chemin sont vouées à l’échec, car les masses populaires, instruites par l’expérience, sont résolument debout sur les remparts, prêtes à défendre leur terre contre toute forme de prédation d’où qu’elles viennent. 

36 ans après sa disparition et 40 ans après la Révolution Démocratique et Populaire, Thomas Sankara illumine plus que jamais la marche radieuse du peuple burkinabé vers sa souveraineté pleine et entière dans le concert des nations libres indépendantes et prospères. 

Le peuple burkinabé est prêt à aller au-delà des symboles, pour traduire dans les faits tous les sacrifices auxquels Thomas Sankara appelait le peuple. 

2. Deux ententes sur le nucléaire avec l'Afrique en 24h 

Le Burkina Faso et la Russie ont signé ce vendredi 13 octobre 2023 à Moscou, un mémorandum d’entente pour la coopération dans le domaine de l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques. 

L’accord a été paraphé par le ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières du Burkina, Simon Pierre Boussim et le Directeur général de la Société nationale russe pour l’énergie atomique « Rosatom », Nikolay N. Spasskiy. 

Ce document d’entente définit les domaines de coopération dans le domaine de l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques. Il s’agit des domaines suivants : 

  1. Développement des programmes destinés à sensibiliser la population sur les technologies nucléaires et leur application, y compris par le moyen de la création des centres d’information sur l’énergie atomique au Burkina Faso. 
  2. Mise en place de programmes de recherches fondamentales et appliquées au Burkina Faso 
  3. Utilisation des radionucléaires, des technologies radioactives et leur application dans l’industrie, la médecine, l’agriculture et dans d’autres domaines. 
  4. Appui à la sécurité nucléaire, radiologique et physique, y compris l’évaluation de l’influence radiologique de l’énergie atomique sur l’environnement ; 
  5. Renforcement des capacités du personnel administratif, scientifique et technique dans les différents domaines de l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques, à des formations et développement ; 
  6. Conception, construction et exploitation des centres de recherches nucléaires à la base de réacteurs polyvalents de recherche. 
  7. Conception, construction et exploitation des centrales d’énergie nucléaire 

L’agence russe Rosatom a également annoncé avoir signé un mémorandum avec le Mali sur l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Cette entente survient quelques heures après la signature d’un accord sur la construction d’une centrale nucléaire à l’initiative d’un projet russe au Burkina Faso. 

La Russie et le Mali ont signé un mémorandum de compréhension sur le nucléaire civil et ont discuté de leur partenariat dans l’exploration géologique et minière, a annoncé ce 13 octobre Rosatom, société publique russe de l’énergie atomique. 

Le mémorandum russo-malien sur le nucléaire « désigne les missions prioritaires, les outils de collaboration et cerne les domaines du travail conjoint : développer l’infrastructure nucléaire du Mali, sensibiliser le public aux technologies nucléaires, mener des recherches fondamentales et appliquées, garantir la sûreté nucléaire, radiologique et physique, former le personnel et créer des réacteurs de recherche et des centrales », a indiqué Rosatom. 

Les deux pays se sont entendus sur un échange de visites de spécialistes dans ce domaine. 

L’entretien entre Alousséni Sanou, ministre malien de l’Économie et des Finances, et Nikolaï Spasski, directeur général adjoint de Rosatom, s’est tenu au siège de Rosatom dans la capitale russe. Les ministres maliens de l’Énergie et de l’Eau Bintou Camara, de l’Industrie et du Commerce Moussa Alassane Diallo et des Transports et des Infrastructures Madina Sissoko Dembélé, ont également participé à cette rencontre. 

La délégation malienne s’est rendue en Russie à l’occasion de la Semaine russe de l’énergie qui se déroule à Moscou du 11 au 13 octobre. 

Deuxième entente sur le nucléaire avec l'Afrique en 24 heures. Le Mali et le Burkina Faso sont devenus le cauchemar de l'impérialisme occidental. 

3. Mali: la MINUSMA lègue-t-elle ses camps militaires aux terroristes ?

Le gouvernement malien, à travers le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, a présidé une réunion d’information avec le corps diplomatique accrédité au Mali. Il était accompagné lors de cet exercice par des ministres à savoir : le colonel Abdoulaye Maiga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement ; le Colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens Combattants et M. Alhamdou Agilyene, ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration. 
Plusieurs diplomates, à l’image du chef de la MINUSMA, ont pris part à la rencontre axée sur le retrait de la Mission onusienne enclenchée depuis août à la demande des autorités maliennes et qui doit se parachever le 31 décembre 2023 conformément à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 30 juin 2023. 
Malgré les difficultés constatées et les plaintes de la MINUSMA liées à la demande d’autorisation pour l’évacuation de certains équipements qui pourraient jouer sur le respect du délai, pour le gouvernement du pays aucune dérogation ne sera accordée pour proroger le retrait de la Mission. 
« Tout doit être fait pour que le travail de la MINUSMA puisse être clôturé au 31 décembre pour entamer la phase de la liquidation », a réaffirmé Abdoulaye Diop. 

Alors que la 1ere phase a été clôturée et jugée satisfaite, le ministre Diop estime que la 2e phase de ce processus doit « être sécurisée, ordonnée et surtout coordonnée » surtout qu’elle se déroule dans un contexte de vives hostilités entre les Forces armées maliennes et une partie des groupes armés se trouvant dans le Nord du pays.

« Nous voulons un retrait coordonné en ce sens que tout doit se faire en coopération et en collaboration avec les autorités maliennes pour pouvoir réussir ce processus », a indiqué le ministre Diop, expliquant que l’objectif stratégique de ce retrait est de permettre au Mali de recouvrer sa souveraineté et de l’exercer sur l’ensemble du territoire national. 

Par la même occasion, a-t-il ajouté, il s’agit de réaffirmer l’intégrité du territoire national à travers notamment le déploiement des forces et de sécurité malienne sur tout le territoire conformément à notre rôle régalien et d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. 

« Les forces de l’ordre doivent réoccuper toutes les emprises de la MINUSMA en particulier les camps. Ceci est conforme à notre rôle régalien et est conforme aux textes de l’ONU. Le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires en vue d’éviter tout vide sécuritaire éventuel. Tous les moyens sont mis en place pour pouvoir exécuter ce plan », a déclaré le chef de la diplomatie malienne. 

Il a dénoncé que ce retrait avait suscité beaucoup d’appétit des groupes armés signataires et des groupes terroristes. Ce qui a provoqué l’intensification des attaques contre les installations des FAMa, des convois et même contre des populations civiles. Le ministre Diop a cité en exemple l’attaque contre « ’le bateau Tombouctou »’ le 7 septembre ayant fait de nombreuses pertes en vies humaines. 

En effet, depuis le transfert du camp de Ber de la MINUSMA aux FAMa, une partie du CSP a ouvert les hostilités contre notre armée. Une situation qui va contribuer à mettre en mal l’Accord pour la paix qui était, avant ces derniers événements, parvenu à un cessez-le-feu entre les parties signataires. 

Des attaques regrettables, mais celles-ci, selon le ministre Diop, confortent et renforcent la détermination du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité. 

Par ailleurs, il dit se réjouir du bilan global de la 1ere phase du retrait de la MINUSMA en dépit de quelques difficultés. En effet, espère-t-il, il faut tirer les leçons de cette 1ere phase pour que le reste du processus ne devant pas aller au-delà du 31 décembre. 

Enfin, Abdoulaye Diop a évoqué l’épineuse question de la situation de Kidal, une ville, disent les experts, à la fois sanctuaire et le nid du terrorisme, mais aussi bastion des séparatistes. D’où la forte attention sur la situation de cette ville.

Alors que la tension est vive autour de cette ville, le ministre Abdoulaye Diop a déclaré que le gouvernement avait été mis devant le fait accompli avec l’occupation du camp de Kidal par la CMA. « Au-delà du manque de communication, le gouvernement déplore profondément l’abandon des unités du bataillon de l’armée reconstituée, l’encerclement et l’occupation du camp par la CMA sans aucune réaction de la MINUSMA », a condamné le ministre Diop. 

Selon lui, l’occupation du camp du poste avancé par la CMA a été possible à cause de l’anticipation du retrait de la MINUSMA dans cette zone. Abdoulaye Diop a regretté l’anticipation de ce retrait, la MINUSMA n’a pas tenu en compte les demandes des autorités de la transition qui aidaient un délai de 72 heures en vue de réajuster son dispositif sécuritaire. 

A cet effet, pour éviter ce genre de situation qui entache les relations de bonne foi, le ministre Diop appelle la MINUSMA de rester dans le cadre du plan de retrait qui lui a été communiqué.

Également, depuis sa page X anciennement appelé (Twitter), le ministre Abdoulaye Diop partage son regret en ces termes : « Je souligne avec regret le manquement grave et le déficit de coordination qui ont caractérisé la récente situation à Kidal, ayant favorisé l’occupation du camp1 de cette ville par des groupes armés et faisant perdre à l’État malien plusieurs équipements militaires, y compris des véhicules. Je rappelle que les textes des Nations Unies indiquent clairement que les emprises occupées par la MINUSMA ne devraient être transférées qu’à l’État malien seul. A cet égard, nous invitons la MINUSMA à s’en tenir au plan de retrait convenu et communiqué, et ce, dans le strict respect du délai fixé par la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies ». 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV