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Zoom Afrique du 2 mai 2024

Zoom Afrique du 2 mai 2024

Les titres de la rédaction :

  • La Côte d’Ivoire signe un accord pour accroître ses expéditions agricoles vers le Maroc
  • Le gaz algérien est de plus en plus sollicité en Europe
  • Fret aérien : les compagnies africaines ont affiché +14,2% de volumes en mars 2024 (Glissement annuel)
  • L’Algérie et la Zambie signent un protocole d'accord de coopération dans l'enseignement supérieur

Les analyses de la rédaction :

1. Royaume-Uni : 6 000 migrants expulsés vers le Rwanda 

Cette annonce intervient quelques jours après que le plan visant à décourager les arrivées de migrants sur de petites embarcations à destination de l'Europe du Nord est devenu une loi après des mois de débats parlementaires. 

Le Royaume-Uni s’attend à expulser près de 6 000 migrants vers le Rwanda cette année, a déclaré mardi un ministre influent, après que le gouvernement a publié de nouveaux détails sur le programme controversé. 

Ces chiffres interviennent quelques jours après que le plan visant à décourager les arrivées de migrants sur de petits bateaux partant du nord de l’Europe soit devenu une loi après des mois de querelles parlementaires. 

Le Rwanda a accepté "en principe" d’accueillir 5 700 migrants se trouvant déjà au Royaume-Uni, a révélé le ministère de l’Intérieur lundi en fin de journée. Parmi eux, 2 143 "peuvent être localisés pour être placés en détention" avant d’être acheminés par avion, selon le ministère. 

Les forces de l’ordre trouveront les autres, a déclaré mardi la ministre de la Santé, Victoria Atkins, interrogée sur les 5 700 migrants destinés à être expulsés. "L’objectif est d’expulser ce groupe de personnes d’ici la fin de l’année", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision Sky News. 

"Si quelqu’un ne se présente pas comme il se doit, il sera retrouvé. Ils seront retrouvés." 

Les migrants arrivés au Royaume-Uni entre janvier 2022 et juin de l’année dernière risquent de voir leur demande d’asile jugée irrecevable et d’être renvoyés au Rwanda, a déclaré le ministère de l’Intérieur. Selon les statistiques officielles, plus de 57 000 personnes sont arrivées sur de petites embarcations après avoir tenté de traverser la Manche au cours de cette période de 18 mois. 

Ce chiffre souligne l’ampleur du défi que représente la lutte contre les arrivées irrégulières et les limites du projet controversé du gouvernement d’envoyer certains d’entre eux au Rwanda. Dans le cadre de ce projet, qui devrait coûter des centaines de millions de livres aux contribuables britanniques, leurs demandes d’asile seront examinées par Kigali. Si elles sont approuvées, ils seront autorisés à rester au Rwanda et à ne pas retourner au Royaume-Uni. 

Le Rwanda, qui compte 13 millions d’habitants dans la région des Grands Lacs en Afrique, se targue d’être l’un des pays les plus stables du continent et s’est attiré des éloges pour ses infrastructures modernes. Mais les groupes de défense des droits accusent le président Paul Kagame de régner dans un climat de peur, d’étouffer la dissidence et la liberté d’expression, une allégation que le dirigeant nie. 

La semaine dernière, les législateurs britanniques ont adopté le projet de loi sur la sécurité du Rwanda, qui oblige les juges britanniques à considérer le pays comme un pays tiers sûr. 

Cette loi fait suite à un arrêt de la Cour suprême du Royaume-Uni qui, l’année dernière, a déclaré illégal le fait d’envoyer des migrants dans ce pays avec un billet aller simple. 

2. RCA : mandat d’arrêt contre Bozizé 

Les fantômes des victimes des atrocités commises à Bossembélé, du nom de cette ville située au Nord de la République centrafricaine (RCA), hantent le sommeil de l’ex-putschiste, François Bozizé. La preuve, la Cour pénale spéciale (CPS) vient d’émettre un mandat d’arrêt international contre l’ancien rebelle accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Les partisans de Bozizé ont vite crié à la manœuvre politicienne mais la vérité est que leur leader se fait rattraper par ses propres turpitudes. Du moins, le passé de François Bozizé le rattrapera-t-il ? En tout cas, ce mandat d’arrêt émis par la CPS constitue, à priori, une victoire pour cette juridiction spéciale mise en place pour rendre justice aux innombrables victimes des différentes crises militaro-politiques que la Centrafrique connaît depuis plusieurs décennies.

Ce faisant, pour toutes les victimes, notamment celles du camp de détention de Bossembélé créé par Bozizé lui-même, c’est l’espoir de voir les ténèbres se dissiper pour faire place à la lumière. Il n’en demeure pas moins que la route menant à cette vérité, reste jonchée d’obstacles. En effet, plusieurs questions se posent. François Bozizé sera-t-il extradé ? La Justice centrafricaine a-t-elle les moyens de mettre le grappin sur l’ancien président ? Sans doute la CPS nourrit-elle l’espoir que la Guinée-Bissau où vit le suspect depuis un bout de temps, acceptera de le livrer. 

On attend de voir ce que réserveront les discussions engagées entre les deux parties. Pour l’heure, il faut se rendre à l’évidence que sans une volonté politique des autorités centrafricaines et de toutes les parties impliquées dans le dossier, la CPS n’aura pas les moyens de faire extrader Bozizé et de le juger. Mais la question de savoir si Bangui a vraiment intérêt à voir François Bozizé débarquer à l’aéroport de Bangui, ne paraît pas saugrenue.

L’actuel président centrafricain ne préfère-t-il pas garder éloigné le leader du mouvement terroriste pour maintenir la paix dans le pays ? En tout état de cause, François Bozizé, quoiqu’affaibli et avec ses réseaux amoindris, dispose toujours d’une capacité de nuisance. Touadéra semble d'entendre prendre aucun risque de l’accueillir à Bangui. Cela dit, il est établi que la CPS a de sérieuses difficultés à faire exécuter ses mandats. Car, selon Amnesty International, « au moins 25 mandats d’arrêt ont été émis par la CPS, pour lesquels les suspects sont toujours en fuite ».  Ce qui constitue une mauvaise nouvelle pour les victimes de Bozizé qui peuvent, tout de même, s’accrocher à l’espoir suscité par le mandat d’arrêt contre l’hôte de Umaro Sissoco Embalo. 

3. Abidjan ne fera pas plier le Burkina 

Le Burkina et la Côte d’Ivoire se sont rencontrés le 19 avril 2024 à un haut niveau de représentation ministérielle, entre ministres d’État, et ministre de la Défense. Il y avait côté Burkina, le ministre délégué chargé de la sécurité en plus. Les deux ministres d’État des deux pays sont réputés être des proches des deux chefs d’État, ce qui peut donner à penser que cet entretien entre le général Kassoum Coulibaly du Burkina et M. Téné Birahima Ouattara, est presque une entrevue entre les deux chefs d’État de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. 

La pratique courante après des échanges entre deux pays sur des sujets importants qui touchent la vie des nations et des peuples, est de communiquer sur les points d’accord obtenus ou tout au moins sur les sujets de l’échange. La presse présente sur les lieux a obtenu des déclarations bien concordantes sur le nouveau départ des relations entre les deux pays, la décrispation et la joie des personnes qui se sont rencontrées, satisfaits sans doute de la courtoisie et de la qualité des échanges. 

Les paroles s’envolent, mais les écrits restent pourquoi ne l’avoir pas consigné par un texte signé par les deux chefs de délégation ? Quel est l’objet de la tension entre les deux pays ? Cette tension résulte-t-elle de la présence en Côte d’Ivoire d’opposants au gouvernement burkinabè ? Est-ce le conflit AES/CEDEAO, ou est-ce une question d’influence des Occidentaux ? 

On a pu voir sur les chaînes de télévision du Burkina Faso les images de la délégation burkinabè conduite par le ministre d’État, ministre de la Défense et des anciens combattants, le général Kassoum Coulibaly, sur le pont de la Léraba à la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire accueillant son homologue ivoirien Téné Birahima Ouattara en provenance de son pays par la route dans un cortège de véhicules. Ces images rappellent certaines séquences de films de la guerre froide où les échanges d’espions entre l’Est et l’Ouest se faisaient sur le pont de Glienicker, entre Berlin-Est et Ouest. 

Cette rencontre des chefs de la défense de la Côte d’Ivoire et du Burkina se fait suite à une tension qui dure depuis 7 mois où le Burkina garde des gendarmes ivoiriens qui se sont retrouvés au Burkina sous le prétexte de pourchasser des trafiquants d’or ou des orpailleurs. Un militaire et un Volontaire pour la défense de la patrie burkinabè ont été arrêtés dans un marché ivoirien et sont aussi retenus de l’autre côté de la Léraba. 

Certains, sur les réseaux sociaux, prétendaient que les gendarmes ivoiriens seraient la monnaie d’échange pour certains opposants burkinabè refugiés en Côte d’Ivoire. Sauf que c’est la partie ivoirienne qui demanderait cette rencontre. D’échanges de détenus, aucun des discours prononcés devant la presse n’en a parlé. La reconnaissance du conflit latent et des discussions pour le résoudre et la nécessité d’un nouveau départ et d’une décrispation sont les maîtres mots des discours que les deux ministres ont donné à la presse. Mais aucun communiqué officiel sanctionnant ces longues discussions d’une matinée (6 heures) à Niangoloko n’a été ni remis à la presse, ni publié une fois les ministres de retour chez eux. C’est cela qui pose question et même inquiète. 

Qu’est-ce qui s’est réellement passé à Niangoloko et que les dirigeants ivoiriens et burkinabè ne nous disent pas ? Le conflit est latent depuis la volonté de la CEDEAO d’attaquer le Niger. Le président Alassane Dramane Ouattara ayant été perçu comme le grand va-t’en guerre contre les fauteurs de coups d’État. Des problèmes internes au Burkina avec la fuite en Côte d’Ivoire de personnes suspectées de coup d’État et d’opposants au régime des capitaines s’y sont ajoutés. Opposant pour opposant, la Côte d’Ivoire aurait pu prendre ombrage de l’accueil fait à Guillaume Soro par les autorités burkinabè. 

Par contre, quelques jours plus tard, dans un entretien à la télévision nationale burkinabè RTB vendredi 26 avril, le chef de la transition du Burkina Faso a accusé la Côte d’Ivoire d’héberger ses déstabilisateurs. Le capitaine Ibrahim Traoré a appelé à un "nouveau départ" dans les relations entre les deux pays. Pour y arriver, la Côte d’Ivoire doit revenir à de meilleurs sentiments, plaide Ibrahim Traoré. 

"Il faut que la Côte d’Ivoire revienne à de meilleurs sentiments, tous les déstabilisateurs sont là-bas et ne se cachent pas", a déclaré le capitaine Traoré. Ces accusations interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays, marqués par des incidents frontaliers et des arrestations mutuelles de soldats. 

Mais le président du Burkina Faso se dit ouvert au dialogue avec le voisin ivoirien. Sur les incidents survenus aux frontières, Ibrahim Traoré évoque des incidents mineurs. "Ce n’est pas un problème pour nous, nous sommes en guerre contre les terroristes", a-t-il déclaré. Pour l’heure, les autorités ivoiriennes n’ont pas commenté ces déclarations. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV